Création censurée !

Censurer la création, c’est porter atteinte à la faculté de chacun de pouvoir apprécier les arts et des œuvres. C’est porter atteinte au débat et à l’esprit critique. Le respect de la liberté de création est essentiel pour la démocratie. Or les formes de censures ou de restrictions imposées aux œuvres et aux artistes se multiplient.
Après des annulations de concert, c’est à présent le théâtre à travers le spectacle de Roméo Castellucci « Sur le concept du visage de Dieu », en tournée depuis 2011, qui vient d’être censuré, récemment, par le préfet de la Sarthe.
Ce spectacle a une histoire tumultueuse, il a été perturbé à de nombreuses reprises par des groupuscules politico-religieux. Et des activistes catholiques intégristes ont même été condamnés en justice pour avoir tenté d’interrompre le spectacle en pleine représentation à Paris. Cette fois, c’est au prétexte de sauvegarder la « moralité » et la « santé » des enfants qu’il a été amputé de sa scène finale. Il est vrai qu’à la fin du spectacle des enfants interviennent pour jeter des grenades en plastique sur une reproduction du visage d’une peinture de Jésus, mais les enfants qui interviennent sur chaque lieu de la tournée, sont impliqués par l’équipe du théâtre et associés au sens que donne  le metteur en scène à cet acte. De plus, ce sont leurs parents qui les engagent et autorisent leur participation. Cette pièce de théâtre n’est pas blasphématoire, comme le proclament Civitas et autres Action Française. Cette pièce traite des rapports père/fils, de la condition humaine, de la vieillesse, des générations. Elle interpelle sur la capacité de chacun à accompagner le vieillissement de ses parents, et donc fait réfléchir sur la compassion, la disponibilité, le devoir filial. C’est une pièce qui provoque beaucoup d’émotions.
La ministre de la Culture a reçu Romeo Castellucci et lui a apporté son soutien. Cependant, les contestataires ont proclamé leur victoire, car si la pièce s’est jouée elle a été tronquée donc censurée !
L’éducation artistique et culturelle est indissociable de la formation à l’esprit critique, elle contribue à déconstruire les préjugés et stéréotypes dans tous les champs de  la société. Encore un exemple qui doit conduire à renforcer son déploiement, partout et pour tous !


Pour aller plus loin :
La Ligue des Droits de l’Homme a créé un « Observatoire de la liberté de création » qui, avec de nombreux partenaires, intervient sur ces questions. Retrouvez sa lettre publique ici :ldh-france.org

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Censurer la création, c’est porter atteinte à la faculté de chacun de pouvoir apprécier les arts et des œuvres. C’est porter atteinte au débat et à l’esprit critique. Le respect de la liberté de création est essentiel pour la démocratie. Or les formes de censures ou de restrictions imposées aux œuvres et aux artistes se multiplient.
Après des annulations de concert, c’est à présent le théâtre à travers le spectacle de Roméo Castellucci « Sur le concept du visage de Dieu », en tournée depuis 2011, qui vient d’être censuré, récemment, par le préfet de la Sarthe.
Ce spectacle a une histoire tumultueuse, il a été perturbé à de nombreuses reprises par des groupuscules politico-religieux. Et des activistes catholiques intégristes ont même été condamnés en justice pour avoir tenté d’interrompre le spectacle en pleine représentation à Paris. Cette fois, c’est au prétexte de sauvegarder la « moralité » et la « santé » des enfants qu’il a été amputé de sa scène finale. Il est vrai qu’à la fin du spectacle des enfants interviennent pour jeter des grenades en plastique sur une reproduction du visage d’une peinture de Jésus, mais les enfants qui interviennent sur chaque lieu de la tournée, sont impliqués par l’équipe du théâtre et associés au sens que donne  le metteur en scène à cet acte. De plus, ce sont leurs parents qui les engagent et autorisent leur participation. Cette pièce de théâtre n’est pas blasphématoire, comme le proclament Civitas et autres Action Française. Cette pièce traite des rapports père/fils, de la condition humaine, de la vieillesse, des générations. Elle interpelle sur la capacité de chacun à accompagner le vieillissement de ses parents, et donc fait réfléchir sur la compassion, la disponibilité, le devoir filial. C’est une pièce qui provoque beaucoup d’émotions.
La ministre de la Culture a reçu Romeo Castellucci et lui a apporté son soutien. Cependant, les contestataires ont proclamé leur victoire, car si la pièce s’est jouée elle a été tronquée donc censurée !
L’éducation artistique et culturelle est indissociable de la formation à l’esprit critique, elle contribue à déconstruire les préjugés et stéréotypes dans tous les champs de  la société. Encore un exemple qui doit conduire à renforcer son déploiement, partout et pour tous !


Pour aller plus loin :
La Ligue des Droits de l’Homme a créé un « Observatoire de la liberté de création » qui, avec de nombreux partenaires, intervient sur ces questions. Retrouvez sa lettre publique ici :ldh-france.org