Contre les inégalités, et si on agissait

A l’exception de quelques libéraux extrêmes qui n’y voient rien à redire -ou qui même parfois en louent les vertus - les inégalités sont unanimement décriées et lutter contre fait consensus. Pour autant, par-delà les déclarations de bonnes intentions, elles perdurent et progressent même. N’y a-t-il pas urgence à dépasser les mots et -enfin- à agir.

A l’exception de quelques libéraux extrêmes qui n’y voient rien à redire -ou qui même parfois en louent les vertus (*) – les inégalités sont unanimement décriées et lutter contre fait consensus.

Pour autant, par-delà les déclarations de bonnes intentions, elles perdurent et progressent même.

N’y a-t-il pas urgence à dépasser les mots et -enfin- à agir.

Les inégalités, nous en connaissons toutes et tous. Mieux nous y sommes sensibilisés. Le sujet est même au programme scolaire, dès l’école primaire. Autant dire que nul ne peut en être ignorant. Et la liste des inégalités connues, serait longue.

Celles entre les pays riches et les pays pauvres, entre le Nord et le Sud, entre les endroits en paix et ceux en guerre…

Celles qui font que 10% de la population possède 90% de la richesse et que la fortune cumulée moins d’une petite centaine de milliardaires équivaut à celle des 3,5 milliards d’humains les plus pauvres…

Celles qui, tout proche de nous, font qu’il y a entre 1,5 et 3 millions d’enfants pauvres en France et tant de familles vivant sous le seuil de pauvreté…

Celles qui distinguent les « valides » des personnes malades ou en situation de handicap…

Celles qui, bien qu’interdites, s’appuient sur une couleur de peau, une origine ethnique, une appartenance religieuse réelle ou supposée, une orientation sexuelle…

Celles qui dans notre quotidien, font que la charge des tâches familiales et ménagères repose encore davantage sur la femme que sur l’homme…

Celles, sociales et culturelles, qui se cumulent et se renforcent au sein de l’échec scolaire…

De toutes ces inégalités (et de bien d’autres), on en parle. Et il est indispensable de continuer d’en parler.

Il est même certainement nécessaire de mettre un peu de clarification et de définition dans les termes. Si la lutte contre les inégalités s’impose, elle ne se traduit pas -forcément- par la recherche de l’égalité -et surtout pas à tout prix. Dans bien des cas, l’équité est la vraie bonne réponse, la plus juste.

Il est vraisemblable que selon les sujets et les domaines abordés (droits, économie, éducation…) la lutte contre les inégalités ne recouvrent ni tout à fait la même chose, ni ne passe par les mêmes solutions.

Il faut donc mener la réflexion et le débat.

Face à toutes les inégalités, rien ne serait pire que la banalisation, l’oubli, l’habitude, qui conduiraient à l’acceptation.

Parlons-en donc afin de rester sensibilisés et mobilisés.

Car avouons-le-nous. Se savoir parfois un peu plus égaux que d’autres, ne nous gêne pas toujours.

Focalisons-nous un instant sur les seules inégalités en matière d’Education -voire même du seul enseignement. Notre idéal nous pousse à revendiquer la réussite de toutes et tous. Les uns se font les champions de « l’égalités des chances ». Les autres les chantres de « l’égalité des droits ».

Pourtant qui ne ferait pas tout pour que ses propres enfants, petits-enfants, nièces et neveux ou enfants de ses amis, puissent aller dans les écoles, les établissements, les filières leur garantissant les meilleures réussites ?

On sait que la lutte contre les échecs scolaires s’inscrit avant tout dans un renforcement de l’école primaire. Pourtant -et bien que la loi de refondation en ait fait une priorité- les dépenses par élève du primaire sont 15 % inférieures à la moyenne de l’OCDE n’atteignant pas 6 000 euros par an, alors qu’une année au lycée coûte ainsi environ 11 000 euros par élève soit 37 % de plus que cette même moyenne de l’OCDE.
Les causes de ce déséquilibre sont multiples (et il conviendra de les analyser). Mais il n’est pas sûr qu’en revoyant à une hypothétique réforme du lycée au prochain quinquennat, l’Education nationale se soit réellement donné les moyens de l’inverser et donc de vraiment lutter avec le plus d’efficacité pour la réussite de chaque jeune, à commencer par ceux issus des milieux les plus éloignés de la culture scolaire.

Les grands discours contre les inégalités existent. Et il faut y insister, ils ont leur utilité.

Mais ils ne peuvent se suffire à eux-mêmes. Comme des incantations magiques. Comme si ce qui était dit était fait.

Ils doivent accompagner les actes. Et dans le domaine des inégalités, beaucoup -pour ne pas dire presque tout- reste à faire. Il est urgent d’agir.


Denis Adam, le 30 novembre 2016

 


(*) On lira à ce propos de manière édifiante certains propos du site contrepoint.com

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A l’exception de quelques libéraux extrêmes qui n’y voient rien à redire -ou qui même parfois en louent les vertus (*) – les inégalités sont unanimement décriées et lutter contre fait consensus.

Pour autant, par-delà les déclarations de bonnes intentions, elles perdurent et progressent même.

N’y a-t-il pas urgence à dépasser les mots et -enfin- à agir.

Les inégalités, nous en connaissons toutes et tous. Mieux nous y sommes sensibilisés. Le sujet est même au programme scolaire, dès l’école primaire. Autant dire que nul ne peut en être ignorant. Et la liste des inégalités connues, serait longue.

Celles entre les pays riches et les pays pauvres, entre le Nord et le Sud, entre les endroits en paix et ceux en guerre…

Celles qui font que 10% de la population possède 90% de la richesse et que la fortune cumulée moins d’une petite centaine de milliardaires équivaut à celle des 3,5 milliards d’humains les plus pauvres…

Celles qui, tout proche de nous, font qu’il y a entre 1,5 et 3 millions d’enfants pauvres en France et tant de familles vivant sous le seuil de pauvreté…

Celles qui distinguent les « valides » des personnes malades ou en situation de handicap…

Celles qui, bien qu’interdites, s’appuient sur une couleur de peau, une origine ethnique, une appartenance religieuse réelle ou supposée, une orientation sexuelle…

Celles qui dans notre quotidien, font que la charge des tâches familiales et ménagères repose encore davantage sur la femme que sur l’homme…

Celles, sociales et culturelles, qui se cumulent et se renforcent au sein de l’échec scolaire…

De toutes ces inégalités (et de bien d’autres), on en parle. Et il est indispensable de continuer d’en parler.

Il est même certainement nécessaire de mettre un peu de clarification et de définition dans les termes. Si la lutte contre les inégalités s’impose, elle ne se traduit pas -forcément- par la recherche de l’égalité -et surtout pas à tout prix. Dans bien des cas, l’équité est la vraie bonne réponse, la plus juste.

Il est vraisemblable que selon les sujets et les domaines abordés (droits, économie, éducation…) la lutte contre les inégalités ne recouvrent ni tout à fait la même chose, ni ne passe par les mêmes solutions.

Il faut donc mener la réflexion et le débat.

Face à toutes les inégalités, rien ne serait pire que la banalisation, l’oubli, l’habitude, qui conduiraient à l’acceptation.

Parlons-en donc afin de rester sensibilisés et mobilisés.

Car avouons-le-nous. Se savoir parfois un peu plus égaux que d’autres, ne nous gêne pas toujours.

Focalisons-nous un instant sur les seules inégalités en matière d’Education -voire même du seul enseignement. Notre idéal nous pousse à revendiquer la réussite de toutes et tous. Les uns se font les champions de « l’égalités des chances ». Les autres les chantres de « l’égalité des droits ».

Pourtant qui ne ferait pas tout pour que ses propres enfants, petits-enfants, nièces et neveux ou enfants de ses amis, puissent aller dans les écoles, les établissements, les filières leur garantissant les meilleures réussites ?

On sait que la lutte contre les échecs scolaires s’inscrit avant tout dans un renforcement de l’école primaire. Pourtant -et bien que la loi de refondation en ait fait une priorité- les dépenses par élève du primaire sont 15 % inférieures à la moyenne de l’OCDE n’atteignant pas 6 000 euros par an, alors qu’une année au lycée coûte ainsi environ 11 000 euros par élève soit 37 % de plus que cette même moyenne de l’OCDE.
Les causes de ce déséquilibre sont multiples (et il conviendra de les analyser). Mais il n’est pas sûr qu’en revoyant à une hypothétique réforme du lycée au prochain quinquennat, l’Education nationale se soit réellement donné les moyens de l’inverser et donc de vraiment lutter avec le plus d’efficacité pour la réussite de chaque jeune, à commencer par ceux issus des milieux les plus éloignés de la culture scolaire.

Les grands discours contre les inégalités existent. Et il faut y insister, ils ont leur utilité.

Mais ils ne peuvent se suffire à eux-mêmes. Comme des incantations magiques. Comme si ce qui était dit était fait.

Ils doivent accompagner les actes. Et dans le domaine des inégalités, beaucoup -pour ne pas dire presque tout- reste à faire. Il est urgent d’agir.


Denis Adam, le 30 novembre 2016

 


(*) On lira à ce propos de manière édifiante certains propos du site contrepoint.com