Contre les analphabétismes des temps modernes

Nul doute, tant qu’il demeurera un analphabète ou un illettré, quelqu’un qui ne sait pas ou peu ou plus lire et écrire, il conviendra d’agir, d’instruire, d’enseigner, de remédier contre ce fléau qui interdit de vivre.

Nul doute, tant qu’il demeurera un analphabète ou un illettré, quelqu’un qui ne sait pas ou peu ou plus lire et écrire, il conviendra d’agir, d’instruire, d’enseigner, de remédier contre ce fléau qui interdit de vivre.


Si « agir ensemble contre l’illettrisme » était le slogan de l’année 2013, qui était consacrée à cette grande cause nationale, il continue d’être un objectif et une démarche pour laquelle il convient de rester mobilisé.


Mais en plus de l’accès de tous à la lecture et à l’écriture, il est indispensable que chacun puisse accéder aux compétences de bases qui rendent possibles notre quotidien comme l’exercice de notre citoyenneté.


Les humoristes auront longtemps moqué un ancien président de la République pour ses incompétences (réelles ou supposées) en informatique. Il est pourtant vrai qu’une incapacité à utiliser aujourd’hui les outils numériques isole, interdit l’accès à de nombreux services, mais surtout empêche de participer à l’évolution collective de la société.


Il en est de même pour les compétences économiques et financières. Bien qu’abreuvés au quotidien par les résultats de la bourse et CAC 40, combien d’entre nous en ont une connaissance assez fine pour en comprendre les impacts, les enjeux, les leviers qui empêchent d’en être totalement dépendants.


Moisés Naím rend compte sur le site Slate.fr d’une étude menée par les économistes Annamaria Lusardi et Olivia Mitchell sur la fragilité des connaissances financières au niveau mondial. Il en ressort trois enseignements majeurs.


Tout d’abord le faible résultat d’un important pourcentage des personnes interrogées. Il en déduit que « les résultats de cette étude sont alarmants : ils mettent en lumière une ignorance financière généralisée dans un monde où il est pourtant de plus en plus nécessaire que les citoyens sachent gérer leur porte-monnaie. » Ainsi 60% des français sondés n’ont pas su répondre à trois questions de base…


Le second élément qui émerge de cette étude est le fait que la connaissance améliore les conditions matérielles, ainsi les deux auteures de l’étude montrent que « les personnes à plus faible niveau d’instruction améliorent leurs conditions matérielles de 82% lorsqu’elles acquièrent plus de connaissances sur la gestion financière ».

Enfin, les interrogations montrent qu’une majorité de personnes « pensent en savoir beaucoup plus sur l’argent que ce qu’elles savent vraiment ». Du coup, et ce quel que soit leur niveau réel de connaissances, elles sont peu intéressées par une formation complémentaire.

Cette incompétence financière n’est pas neutre. Elle affaiblie les populations déjà fragiles, renforcent les dépendances, les échecs et les aliénations.

Eduquer aux éléments de base de la finance c’est permettre l’autonomie et donc l’émancipation. C’est un enjeu pour l’école, mais aussi pour les mouvements d’éducation populaire. Car les pauvres, les femmes et les vieux se révèlent être les moins bien armés dans cette connaissance et donc les plus soumis aux décisions de tiers.

L’auteur de l’article en conclut « que la lutte contre l’analphabétisme financier dans le monde doit être une priorité. » Il plaide pour que soit proposé urgemment « des programmes d’éducation financière pratiques et facilement accessibles aux millions d’habitants du monde entier dont la situation économique pourrait être bien meilleure s’ils savaient mieux gérer leur argent –même lorsqu’ils en ont peu. »

Sans l’opposer à d’autres manques contre lesquels il convient de continuer à lutter et sans omettre l’indispensable lutte contre les pauvretés, nous ne pouvons qu’adhérer à ses conclusions et revendiquer une véritable éducation économique et financière : élément indispensable pour agir contre les analphabétismes et les illettrismes de nos temps modernes.

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Nul doute, tant qu’il demeurera un analphabète ou un illettré, quelqu’un qui ne sait pas ou peu ou plus lire et écrire, il conviendra d’agir, d’instruire, d’enseigner, de remédier contre ce fléau qui interdit de vivre.


Si « agir ensemble contre l’illettrisme » était le slogan de l’année 2013, qui était consacrée à cette grande cause nationale, il continue d’être un objectif et une démarche pour laquelle il convient de rester mobilisé.


Mais en plus de l’accès de tous à la lecture et à l’écriture, il est indispensable que chacun puisse accéder aux compétences de bases qui rendent possibles notre quotidien comme l’exercice de notre citoyenneté.


Les humoristes auront longtemps moqué un ancien président de la République pour ses incompétences (réelles ou supposées) en informatique. Il est pourtant vrai qu’une incapacité à utiliser aujourd’hui les outils numériques isole, interdit l’accès à de nombreux services, mais surtout empêche de participer à l’évolution collective de la société.


Il en est de même pour les compétences économiques et financières. Bien qu’abreuvés au quotidien par les résultats de la bourse et CAC 40, combien d’entre nous en ont une connaissance assez fine pour en comprendre les impacts, les enjeux, les leviers qui empêchent d’en être totalement dépendants.


Moisés Naím rend compte sur le site Slate.fr d’une étude menée par les économistes Annamaria Lusardi et Olivia Mitchell sur la fragilité des connaissances financières au niveau mondial. Il en ressort trois enseignements majeurs.


Tout d’abord le faible résultat d’un important pourcentage des personnes interrogées. Il en déduit que « les résultats de cette étude sont alarmants : ils mettent en lumière une ignorance financière généralisée dans un monde où il est pourtant de plus en plus nécessaire que les citoyens sachent gérer leur porte-monnaie. » Ainsi 60% des français sondés n’ont pas su répondre à trois questions de base…


Le second élément qui émerge de cette étude est le fait que la connaissance améliore les conditions matérielles, ainsi les deux auteures de l’étude montrent que « les personnes à plus faible niveau d’instruction améliorent leurs conditions matérielles de 82% lorsqu’elles acquièrent plus de connaissances sur la gestion financière ».

Enfin, les interrogations montrent qu’une majorité de personnes « pensent en savoir beaucoup plus sur l’argent que ce qu’elles savent vraiment ». Du coup, et ce quel que soit leur niveau réel de connaissances, elles sont peu intéressées par une formation complémentaire.

Cette incompétence financière n’est pas neutre. Elle affaiblie les populations déjà fragiles, renforcent les dépendances, les échecs et les aliénations.

Eduquer aux éléments de base de la finance c’est permettre l’autonomie et donc l’émancipation. C’est un enjeu pour l’école, mais aussi pour les mouvements d’éducation populaire. Car les pauvres, les femmes et les vieux se révèlent être les moins bien armés dans cette connaissance et donc les plus soumis aux décisions de tiers.

L’auteur de l’article en conclut « que la lutte contre l’analphabétisme financier dans le monde doit être une priorité. » Il plaide pour que soit proposé urgemment « des programmes d’éducation financière pratiques et facilement accessibles aux millions d’habitants du monde entier dont la situation économique pourrait être bien meilleure s’ils savaient mieux gérer leur argent –même lorsqu’ils en ont peu. »

Sans l’opposer à d’autres manques contre lesquels il convient de continuer à lutter et sans omettre l’indispensable lutte contre les pauvretés, nous ne pouvons qu’adhérer à ses conclusions et revendiquer une véritable éducation économique et financière : élément indispensable pour agir contre les analphabétismes et les illettrismes de nos temps modernes.