Aix-Marseille, Lille, Nantes, trois académies choisies pour passer des contrats locaux d’accompagnement avec des écoles et établissements, retenus pour leur proximité avec les critères de l’éducation prioritaire, sans en être. D’abord les critères de repérage, puis l’annonce de moyens supplémentaires, et l’installation de comités de suivis : le dispositif fait son entrée pas à pas. Ce qui laisse les équipes de la communauté éducative dans l’expectative ….
Pas de réforme immédiate de l’éducation prioritaire
L’annonce en novembre 2020 de cette expérimentation a fait reculer une réforme de la carte de l’éducation prioritaire. Les 3 académies choisies ont donc l’année scolaire 2021-22 pour tenter de résorber les réelles difficultés de certains lieux d’éducation, en tentant une nouvelle méthode. Pas de logique de réseau, mais une contractualisation école par école, EPLE par EPLE. Les actuels REP et REP+ perdureront en l’état parallèlement aux écoles et EPLE en CLA (Contrat Local d’Accompagnement). Il est bien trop tôt pour savoir si ce nouveau dispositif est appelé à remplacer la politique de réseau installée depuis les années 1980. De nombreuses limites à cette politique ont été pointés dans des rapports de la cour des comptes au dernier en date, le rapport Azema-Mathiot. Effets de seuil, rigidité du dispositif, disparités entre les territoires urbains et ruraux sont bien identifiés, d’où cette tentative d’organisation différente pour « aider plus ceux qui ont moins ».
Chantier en cours
Qu’est-ce qu’un contrat local d’accompagnement ? Pour l’heure, difficile de répondre à cette question ! Pour l’académie d’Aix-Marseille, cela passe par une logique de travail en projet, et certaines équipes ont été pressées d’en présenter dans une phase de pré-sélection très brève. Pour l’académie de Lille, il n’est pas encore demandé de produire des projets, mais il y aura des « attendus »…..
C’est nouveau, c’est encore flou. Les académies ont été invitées à faire preuve de créativité, avec une bonne dose d’autonomie. Il n’en demeure pas moins que des moyens ont été annoncés et qu’il faudra bien décider des contre-parties à leur allocation. Des moyens estimés à 3, 2 millions d’euros, avec une répartition diversifiée : postes pour le 1er degré (25etp), IMP (Indemnités pour Missions Particulières), Heures Supplémentaires pour le second degré (mais toujours pas d’heures postes !!), crédits pédagogiques, fonds sociaux, …..
L’objectif affirmé étant l’amélioration de la réussite des élèves des écoles et établissements retenus : le spectre des leviers d’amélioration est large. Agir sur le renforcement des compétences en maîtrise de la langue, ouvrir les horizons culturels, lutter contre l’auto-censure pour une orientation choisie, renforcer les compétences psycho-sociales, …. L’UNSA Éducation ne manque pas d’idées pour participer à la créativité demandée aux académies. Mais, rien ne sera possible sans l’adhésion des équipes, qui ont le plus souvent été désignées plutôt que choisies sur la base du volontariat. Il est donc nécessaire dans les mois qui nous séparent de la prochaine rentrée scolaire d’associer ces équipes d’école, d’EPLE à la contractualisation. Car pour viser un changement des démarches éducatives, il faut du temps pour analyser les pratiques professionnelles, en identifier les points forts et points faibles, définir des axes d’actions nouvelles.
Ce nouveau contrat porte en son nom : Accompagnement. Il va falloir en faire la preuve et en définir les modalités.
En organisation syndicale responsable et engagée, L’UNSA Éducation accompagne les collègues concernés par ce nouveau dispositif et fait en sorte qu’ils soient considérés comme forces de propositions, dans une logique de développement professionnel. Du temps et des espaces de discussions sont essentiels pour donner toutes ses chances à une expérimentation décidée au sommet de la pyramide Éducation Nationale.