Consultation des programmes du primaire… la Refondation par le petit bout de la lorgnette !!!!

Le ministre souhaite un processus transparent de fabrication des nouveaux programmes du primaire et semble bien décidé à prendre en compte l’avis des professeurs des écoles et des inspecteurs de l’éducation nationale, qui connaissent mieux que personne le terrain. Les personnels du premier degré seront donc consultés en deux fois. Tout d’abord jusqu’à la veille des vacances d’automne puis dans un second temps sur la copie qui sera élaborée par le Conseil Supérieur des Programmes sur la base d’une synthèse des contributions.


En théorie, la consultation semble plus ouverte qu’en 2002 et 2008. Les personnels auront l’occasion non seulement de donner leur point de vue général sur les programmes en vigueur mais également de pointer les parties dont l’application est difficile, les aspects à améliorer et enfin de tracer des pistes de réformes. « En théorie » parce que les moments dégagés pour cette consultation, sur le temps de concertation ou au mieux sur des temps d’animation pédagogique, risquent de ne pas permettre une réelle appropriation des collègues. Permettre cette consultation sur les temps de rattrapage de la deuxième journée de pré-rentrée, comme l’avait suggéré le SE-UNSA, aurait été bien plus propice.


Mais cette consultation, plus généralement la refonte des programmes souffre surtout d’un défaut majeur de conception. En effet, si l’appropriation par tous du socle commun doit être l’outil de la refondation de l’école, il faudrait que la redéfinition de ses contenus soit un préalable. Les programmes doivent en être une déclinaison et par conséquent, la refonte desdits programmes envisagée de la maternelle à la 3ème. La consultation ne doit pas se limiter au premier degré mais aussi tenir compte des suggestions des personnels des collèges.


Si l’on peut se réjouir du souhait du ministre de construire ses nouveaux programmes avec les acteurs de terrains, on ne peut que regretter le manque d’ambition et surtout le manque de méthode de l’application de la loi d’orientation. Pour que la refondation puisse être un jour efficiente, le ministre ne doit pas se contenter de refontes parcellaires sans lien les unes avec les autres : celle des programmes du primaire, puis celle du secondaire, celle des contenus du socle, celle de l’évaluation, celle de la formation… Pour les défenseurs du socle commun, la Refondation doit être envisagée comme un tout, le socle comme un fil conducteur… la réforme de l’école ne peut être que curriculaire !


Pour prolonger cette réflexion deux initiatives intéressantes :

  • La consultation, par le SE-UNSA sur son blog « L’école de demain », des enseignants du primaire mais aussi du secondaire afin d’élaborer des propositions qui répondront aux enjeux de la formation des élèves et ce dans la logique d’une école du socle.
  • La dernière publication du CRAP, n°505 Questions aux programmes, plus que dans l’ère du temps éducatif !
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Le ministre souhaite un processus transparent de fabrication des nouveaux programmes du primaire et semble bien décidé à prendre en compte l’avis des professeurs des écoles et des inspecteurs de l’éducation nationale, qui connaissent mieux que personne le terrain. Les personnels du premier degré seront donc consultés en deux fois. Tout d’abord jusqu’à la veille des vacances d’automne puis dans un second temps sur la copie qui sera élaborée par le Conseil Supérieur des Programmes sur la base d’une synthèse des contributions.


En théorie, la consultation semble plus ouverte qu’en 2002 et 2008. Les personnels auront l’occasion non seulement de donner leur point de vue général sur les programmes en vigueur mais également de pointer les parties dont l’application est difficile, les aspects à améliorer et enfin de tracer des pistes de réformes. « En théorie » parce que les moments dégagés pour cette consultation, sur le temps de concertation ou au mieux sur des temps d’animation pédagogique, risquent de ne pas permettre une réelle appropriation des collègues. Permettre cette consultation sur les temps de rattrapage de la deuxième journée de pré-rentrée, comme l’avait suggéré le SE-UNSA, aurait été bien plus propice.


Mais cette consultation, plus généralement la refonte des programmes souffre surtout d’un défaut majeur de conception. En effet, si l’appropriation par tous du socle commun doit être l’outil de la refondation de l’école, il faudrait que la redéfinition de ses contenus soit un préalable. Les programmes doivent en être une déclinaison et par conséquent, la refonte desdits programmes envisagée de la maternelle à la 3ème. La consultation ne doit pas se limiter au premier degré mais aussi tenir compte des suggestions des personnels des collèges.


Si l’on peut se réjouir du souhait du ministre de construire ses nouveaux programmes avec les acteurs de terrains, on ne peut que regretter le manque d’ambition et surtout le manque de méthode de l’application de la loi d’orientation. Pour que la refondation puisse être un jour efficiente, le ministre ne doit pas se contenter de refontes parcellaires sans lien les unes avec les autres : celle des programmes du primaire, puis celle du secondaire, celle des contenus du socle, celle de l’évaluation, celle de la formation… Pour les défenseurs du socle commun, la Refondation doit être envisagée comme un tout, le socle comme un fil conducteur… la réforme de l’école ne peut être que curriculaire !


Pour prolonger cette réflexion deux initiatives intéressantes :