Confinement et inégalités : un constat alarmant
Depuis le 17 mars, les Français.es vivent confiné.es dans leur logement et limitent au maximum leurs déplacements. Face au covid-19, il est aujourd’hui évident que le confinement va encore durer plusieurs semaines. Cette période inédite de crise sanitaire révèle davantage encore les inégalités présentes au sein de notre société : mal logement, difficultés des fins de mois, nécessité de continuer son travail dans des conditions difficiles, ou bien encore pour les plus touché.es, recours à l’aide alimentaire. Pour éviter que le confinement exacerbe les inégalités, le rôle de l’État protecteur est primordial mais la solidarité doit rassembler tou.tes les citoyen.nes. L’UNSA Éducation fait le point.
Confinement et mal-logement
L’un des faits illustrant les inégalités durant le confinement concerne le mal logement. Près de 10 % de la population en France vit dans un logement surpeuplé. Ce sont avant tout les catégories les plus modestes qui vivent dans ce type de logement. Parmi elles, les populations immigrées ou sans emploi sont les plus touchées, et elles doivent vivre dans des logements souvent insalubres et exigus. D’autres catégories plus pauvres n’ont pas de logements définitifs, et leur situation est encore plus fragilisée. Dans de telles conditions, le confinement peut se révéler une épreuve très difficile à vivre. On doit enfin noter qu’une telle situation, à cause du taux d’occupation par pièce, est un facteur qui peut accélérer la transmission du virus. Et les habitant.es de ces logements sont en moins bonne santé que la moyenne, ce qui favorise également la propagation du covid-19.
Le cumul des inégalités sociales
Les mal logé.es sont en outre celles et ceux qui continuent d’aller au travail dans la période de confinement car ils et elles exercent des métiers indispensables dans cette période, bien que peu rémunérés et peu « visibles » en temps normal. Femmes de ménage, caissières, vigiles, livreurs continuent les allers-venues entre leur logement et leur lieu de travail, souvent en transports en commun, ce qui les expose davantage au coronavirus.
Certains territoires touchés par la précarité, comme le département de Seine-Saint-Denis, ont ainsi un taux de mortalité important lié à cette pandémie. Et plus le confinement dure, plus le quotidien devient difficile pour les plus précaires.
La situation de confinement risque d’accroître les inégalités, mais les actes nombreux de solidarité permettent en partie de limiter cette situation. L’action de l’État doit aussi être à la hauteur.
Nouvelles solidarités et État providence
Ainsi en ce qui concerne l’aide alimentaire, le gouvernement a décidé de favoriser à la fois la collecte et la distribution avec l’aide du tissu associatif. Les aides sociales doivent également être d’un accès simplifié pour les plus en difficulté. Cela doit se faire dans le cadre d’un État providence plus actif, au cœur de l’action publique, pour répondre aux besoins des plus touché.es par cette crise. Avant de prévoir l’après-crise, il importe de développer de nouvelles solidarités pour aider celles et ceux qui souffrent le plus de cette période de confinement. Dans une telle crise inédite, l’action des services publics est indispensable et elle doit être favorisée. L’action remarquée de tous les professionnels de l’éducation pour la continuité pédagogique en est une illustration. L’attention portée aux familles et aux enfants les plus défavorisées est une préoccupation majeure pour tous les acteurs et actrices du monde éducatif.
L’heure est au rassemblement autour d’une société solidaire davantage à même de soulager les plus en difficulté. L’action individuelle et collective est indispensable durant cette période, qui doit fonder une société plus juste et plus solidaire, où l’UNSA Éducation prendra sa part.
Pour aller plus loin :
Sur le site de l’UNSA Éducation : » Continuité pédagogique : ralentir pour ne pas creuser les inégalités »
Le point de vue de l’Observatoire des inégalités
La tribune de Jean-Paul Delahaye :« Le confinement une catastrophe pour les enfants pauvres«
La prise de position de Laurent Escure, Secrétaire général UNSA: « Après la crise un monde à repenser«
Le site du gouvernement pour la mobilisation générale des solidarités