Nombre d’enfants et de jeunes ont été coupés des apprentissages formels pendant près de six mois. Certains ont pu renouer avec l’envie de découvrir et d’engranger des savoirs pendant les vacances, en colonies, centre aérés, en séjours familiaux ou ailleurs, d’autres non. Et pourtant,il va falloir reprendre le chemin de l’école, même dans une période encore anxiogène. Les professionnels de l’éducation vont devoir les rassurer, les mettre en confiance et les motiver pour se lancer dans une nouvelle année scolaire. La crise sanitaire a forcé chacun.e à bousculer ses habitudes de travail. Le système éducatif doit en tirer des leçons pour se transformer. Des envies légitimes de changement se font jour.
A la suite d’une enquête qualitative réalisée en juin par l’association SynLab, une tribune co-signée par François Dubet, Cynthia Fleury, Florence Rizzo, François Taddei et publiée dans le Journal Du Dimanche le 23 août propose de réinventer l’école avec les enseignants, premiers acteurs de terrain de notre système éducatif. A partir de la grille d’analyse proposée par le sociologue et philosophe Bruno Latour, « que faut-il garder ? que faut-il jeter ? que faut-il changer ? ».
En voici les principaux enseignements :
« Que faut-il garder ?
Le lien, le groupe, le présentiel, ce qui fonde la relation enseignant enfant sont fortement mis en avant comme les fondamentaux à conserver .
Les valeurs humaines et républicaines portées par l’école, ainsi que le principe d’une pédagogie qui s’adapte et se fait au plus près des particularités des enfants.
Que faut-il changer ?
Il y a une demande claire d’accentuer la personnalisation et les possibilités
d’inclusion au sein de l’école. Pour répondre à cela les enseignants ont des demandes fortes sur la thématique organisation scolaire : faire évoluer les programmes ainsi que les rythmes scolaires et promouvoir une pédagogie permettant de donner plus de sens aux apprentissages.
Que faut-il jeter ?
Pour plus de personnalisation au service des élèves ayant de fait des niveaux d’apprentissage différents , les enseignants mettent en avant ce qui les contraint : les classes surchargées, une organisation trop lourde, une formation continue insuffisamment adaptée aux besoins du terrain. »
L’UNSA Éducation revendique la transformation nécessaire du mode de fonctionnement de l’école. Ces propositions et constats, nous les partageons. Néanmoins, pour l’UNSA Éducation, c’est dans la pluralité des métiers et compétences des acteurs éducatifs qu’une transformation pourra se fonder. Certes, les professeurs sont en relation étroite avec les élèves, mais ils ont besoin du soutien des métiers de santé et des assistant.es des services sociaux pour accomplir leurs missions, les professions de l’encadrement participent tout autant aux missions éducatives, relationnelles et organisationnelles, au bien être de tous en temps scolaire, enfants, jeunes et adultes. C’est bien un collectif de travail dans toute sa complexité qu’il faut mobiliser pour engager un changement !
tribune et enquête Syn Lab:
https://syn-lab.fr/on-ne-refondera-par-lecole-sans-les-enseignant