Collège : l’affaire de tous en toute confiance

La réforme du collège validée par le Conseil Supérieur de l’Éducation n’est pas l’affaire des seuls spécialistes, elle regarde toute la société. Nouvelle étape de la Refondation, comme le Socle commun hier et les nouveaux programmes demain, cette réforme est une urgence sociale.

Elle cherche à répondre enfin aux attentes de nos concitoyens vis-à-vis de l’École de la République. Le statu quo serait mortifère car il entérinerait la désastreuse constante qui conduit, depuis 20 ans, un jeune sur cinq à quitter notre système scolaire sans aucune qualification et avec une formation citoyenne approximative. En fin de compte, ce sont des millions de jeunes qui, aujourd’hui, alternent entre précarité et chômage. Les mêmes viennent grossir les rangs des abstentionnistes ou font le choix du FN, l’installant largement comme le premier parti des jeunes.


Ces jeunes qui vivent l’échec de notre École, sont très majoritairement issus des classes populaires et moyennes. C’est pourquoi la Refondation est une œuvre de justice sociale ainsi qu’un impératif démocratique. C’est pourquoi la dynamique qui va accompagner la réforme du collège et de toute la scolarité obligatoire ne doit pas être l’affaire des seuls praticiens mais bien celle de toutes et de tous dans notre pays.

Cette réforme n’est ni parfaite ni révolutionnaire. Elle prend sens dans la volonté d’offrir à chaque jeune un socle commun de compétences et de connaissances. Celui-ci sera un tremplin pour la suite de la formation initiale ; il n’empêchera en rien ceux qui visent l’excellence de l’atteindre mais il garantira un bon bagage minimum à ceux qui, aujourd’hui, sortent sans rien. La réforme du collège est donc la contribution pédagogique à la mise en place de ce socle, comme les nouveaux programmes seront, eux, une contribution à la cohérence du parcours de la scolarité obligatoire. Il est temps de faire bouger un collège enkysté dans cette spirale de l’échec et du tri social, qui est aussi une souffrance pour les élèves et les professionnels de l’Éducation.

Évidemment, pour ceux qui vont la mettre en œuvre, elle peut soulever des doutes ou des inquiétudes, mais nous avons un an pour nous y préparer. L’UNSA Éducation a demandé qu’un accompagnement et une formation au plus près des collègues soient mis en place.

Certains jouent avec force amalgames et autres désinformations sur les peurs des enseignants et notamment la peur d’une « armée de petits chefs ». Celle-ci serait constituée par les personnels de direction et par les collègues ayant des responsabilités (coordinateurs de disciplines, profs principaux, etc.). Ils présentent également une vision d’enseignants qui, dans une « lutte pour la vie », basculeraient entre eux dans un affrontement, une concurrence et un marchandage permanents. Ce tableau apocalyptique est une caricature qui présente l’enseignant comme voulant exercer en « profession libérale », incapable de travailler avec d’autres.

À l’UNSA Éducation, nous combattons cette piètre image qui est donnée de nos collègues. Nous avons confiance dans nos collègues enseignants, dans leur professionnalisme, leur capacité à travailler en équipe, à élaborer des projets, à coopérer, et même à prendre du plaisir à le faire avec, comme boussole, l’intérêt des élèves. Nous ne réduirons pas les enseignants à un statut de « techniciens spécialisés » enfermés entre les quatre murs de leurs salles et qui seraient dans un rapport de lutte des classes avec les personnels d’encadrement présentés en « patrons-tyrans » ou avec leurs collègues qui, en prenant des responsabilités dans l’établissement deviendraient des « contremaîtres », donc des traîtres à la cause. Au contraire, à l’UNSA Éducation, nous considérons que nos collègues enseignants de collège, sont des cadres comme l’indique d’ailleurs le fait qu’ils soient des agents publics de catégorie A. Ce sont des professionnels qui, en plus de leur maîtrise disciplinaire, ont une expertise et une ingénierie qu’ils savent mobiliser.

La réforme du collège ne se fera pas sans eux, elle se fera grâce à eux, comme grâce à tous les personnels de nos établissements. Le temps de l’appropriation et du débat sur la mise en œuvre est devant nous. En attendant, le débat de fond que nous avons doit être mené devant tous les citoyens.

Pour l’UNSA Éducation, les choses sont claires. On ne peut plus retarder encore les changements au collège en attendant une réforme idéale qui ne viendra jamais. Nous n’avons qu’un objectif : mobiliser les énergies de tous les professionnels de l’Éducation agissant dans le parcours de la scolarité obligatoire pour, pas à pas, permettre enfin à notre École d’être à la hauteur de son ambition démocratique.

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation

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La réforme du collège validée par le Conseil Supérieur de l’Éducation n’est pas l’affaire des seuls spécialistes, elle regarde toute la société. Nouvelle étape de la Refondation, comme le Socle commun hier et les nouveaux programmes demain, cette réforme est une urgence sociale.

Elle cherche à répondre enfin aux attentes de nos concitoyens vis-à-vis de l’École de la République. Le statu quo serait mortifère car il entérinerait la désastreuse constante qui conduit, depuis 20 ans, un jeune sur cinq à quitter notre système scolaire sans aucune qualification et avec une formation citoyenne approximative. En fin de compte, ce sont des millions de jeunes qui, aujourd’hui, alternent entre précarité et chômage. Les mêmes viennent grossir les rangs des abstentionnistes ou font le choix du FN, l’installant largement comme le premier parti des jeunes.


Ces jeunes qui vivent l’échec de notre École, sont très majoritairement issus des classes populaires et moyennes. C’est pourquoi la Refondation est une œuvre de justice sociale ainsi qu’un impératif démocratique. C’est pourquoi la dynamique qui va accompagner la réforme du collège et de toute la scolarité obligatoire ne doit pas être l’affaire des seuls praticiens mais bien celle de toutes et de tous dans notre pays.

Cette réforme n’est ni parfaite ni révolutionnaire. Elle prend sens dans la volonté d’offrir à chaque jeune un socle commun de compétences et de connaissances. Celui-ci sera un tremplin pour la suite de la formation initiale ; il n’empêchera en rien ceux qui visent l’excellence de l’atteindre mais il garantira un bon bagage minimum à ceux qui, aujourd’hui, sortent sans rien. La réforme du collège est donc la contribution pédagogique à la mise en place de ce socle, comme les nouveaux programmes seront, eux, une contribution à la cohérence du parcours de la scolarité obligatoire. Il est temps de faire bouger un collège enkysté dans cette spirale de l’échec et du tri social, qui est aussi une souffrance pour les élèves et les professionnels de l’Éducation.

Évidemment, pour ceux qui vont la mettre en œuvre, elle peut soulever des doutes ou des inquiétudes, mais nous avons un an pour nous y préparer. L’UNSA Éducation a demandé qu’un accompagnement et une formation au plus près des collègues soient mis en place.

Certains jouent avec force amalgames et autres désinformations sur les peurs des enseignants et notamment la peur d’une « armée de petits chefs ». Celle-ci serait constituée par les personnels de direction et par les collègues ayant des responsabilités (coordinateurs de disciplines, profs principaux, etc.). Ils présentent également une vision d’enseignants qui, dans une « lutte pour la vie », basculeraient entre eux dans un affrontement, une concurrence et un marchandage permanents. Ce tableau apocalyptique est une caricature qui présente l’enseignant comme voulant exercer en « profession libérale », incapable de travailler avec d’autres.

À l’UNSA Éducation, nous combattons cette piètre image qui est donnée de nos collègues. Nous avons confiance dans nos collègues enseignants, dans leur professionnalisme, leur capacité à travailler en équipe, à élaborer des projets, à coopérer, et même à prendre du plaisir à le faire avec, comme boussole, l’intérêt des élèves. Nous ne réduirons pas les enseignants à un statut de « techniciens spécialisés » enfermés entre les quatre murs de leurs salles et qui seraient dans un rapport de lutte des classes avec les personnels d’encadrement présentés en « patrons-tyrans » ou avec leurs collègues qui, en prenant des responsabilités dans l’établissement deviendraient des « contremaîtres », donc des traîtres à la cause. Au contraire, à l’UNSA Éducation, nous considérons que nos collègues enseignants de collège, sont des cadres comme l’indique d’ailleurs le fait qu’ils soient des agents publics de catégorie A. Ce sont des professionnels qui, en plus de leur maîtrise disciplinaire, ont une expertise et une ingénierie qu’ils savent mobiliser.

La réforme du collège ne se fera pas sans eux, elle se fera grâce à eux, comme grâce à tous les personnels de nos établissements. Le temps de l’appropriation et du débat sur la mise en œuvre est devant nous. En attendant, le débat de fond que nous avons doit être mené devant tous les citoyens.

Pour l’UNSA Éducation, les choses sont claires. On ne peut plus retarder encore les changements au collège en attendant une réforme idéale qui ne viendra jamais. Nous n’avons qu’un objectif : mobiliser les énergies de tous les professionnels de l’Éducation agissant dans le parcours de la scolarité obligatoire pour, pas à pas, permettre enfin à notre École d’être à la hauteur de son ambition démocratique.

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation