Censure (de livres) aux Etats-Unis : le canari dans la mine ?

Pendant l’année scolaire 2022–2023 dans 33 états, 3.362 livres interdits et retirés des écoles, facultés et bibliothèques aux Etats-Unis. La question de l'éducation, de ce qui est enseigné, de ce que les enseignant·es ont le droit de dire en cours et des livres qu'ils ont le droit d'utiliser est devenu un débat politique important qui pourrait peser dans la prochaine présidentielle (alors que l'éducation est d'abord une compétence des États).

Alors que l’année scolaire 2023-2024 touche à sa fin, plus de 4,300 livres ont été interdits dans 23 états. Selon un rapport de PEN America, une association de défense de la libre expression, plus de livres l’ont été dans la première moitié de cette année que toute l’année précédente.

Si ces interdictions sont concentrées dans des régions, états ou districts spécifiques : Texas, Floride, Missouri, Pennsylvanie, de nombreux états introduisent des législations qui menacent les documentalistes des écoles, collèges et lycées, par des amendes voire des peines de prison s’ils permettent l’accès à des ouvrages « controversiaux » ou « nocifs ».

En 2022, le gouverneur d’Arizona signait un texte qui excluait plusieurs romans, dont le prix Pulitzer The Color Purple d’Alice Walker et All Boys Aren’t Blue par l’activiste LGBTQ+, George M. Johnson. Des ouvrages majeurs de la littérature, tels To Kill a Mockingbird et Fahrenheit 451—sont eux aussi interdits en classe dans certains états.

Ces deux dernières années, Ron DeSantis, Gouverneur de Floride, a limité les opportunités des étudiants par des lois de censure, visant les LGBTQ+ ou prônant un « blanchiment historique », pour apprendre que l’esclavage aurait en fait été bénéfique pour les noirs…

Des professeurs ont du mal à appliquer de tels règlements et naturellement se sentent contraints dans l’exercice quotidien de leur métier, dans un contexte de plus en plus politisé et discriminant.

La plupart des titres concernent les littératures LGBTQ et des minorités raciales, une simple requête permet de mettre indéfiniment un ouvrage au ban. Les Aspiring Educators de la National Education Association (NEA) luttent aux côtés de tous les éducateurs, pour l’accès ouvert et juste de chaque élève ou étudiant à l’éducation et à la culture, liberté fondamentale de plus en plus menacée.

La campagne de la New York Public Library’s “Books for All : Protect the Freedom to Read” sur leur site engage également la lutte pour le libre accès à la lecture, contre toute censure, comme l’indique leur slogan : “Stand with NYPL for the right to read freely! We are dedicated to free and open access to information and knowledge—a mission that is directly opposed to censorship.” En s’y connectant (lien), tous et toutes accèdent aux œuvres interdites actuellement ou qui font l’objet de poursuites légales.

Des marches de protestation jusqu’au Capitole sont envisagées par les professionnels de l’éducation et leurs organisations.

‘Education is the cure for ignorance’

 

Lien vers un article de presse en français à ce sujet : https://www.europe1.fr/international/censure-litteraire-aux-etats-unis-3362-livres-interdits-et-retires-des-ecoles-facs-et-bibliotheques-4221826

 

 

 

 

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