Carences scolaires en Guyane et à Mayotte

Si la misère sociale et économique n’est pas acceptable, la misère scolaire ne l’est pas davantage. Depuis plusieurs années nous revendiquons des plans éducatifs spécifiques pour les territoires d’outre-mer. Nous n’avons pas cessé de rappeler que parmi eux, Mayotte et la Guyane vivent des situations particulièrement dramatiques auxquelles il est urgent de remédier. Notre analyse est rejointe par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) qui dénonce des élèves privés d’école à Mayotte et en Guyane faute de classes et d’enseignants qualifiés.

Ces deux territoires cumulent l’augmentation des enfants à scolariser, liée à une forte natalité et un taux migratoire important, ce qui entraîne « un déficit de structures scolaires » et la pauvreté des collectivités territoriales qui entraine un état de délabrement des écoles et établissements scolaires, le manque d’équipements (bibliothèque, salle informatique…) et de fournitures et manuels scolaires, des transports scolaires inexistants ou déficients, un hébergement des élèves (en internat ou en familles) défaillant, une restauration scolaire quasi inexistante.

Même si « estimer le nombre d’enfants non scolarisés relève de la gageure« , comme le reconnait la commission, « l’obligation scolaire peine à être respectée« .
En Guyane, qui compte plus de 79.000 élèves scolarisés, on estime que l’école devrait accueillir d’ici à 2030 entre 110.000 et 130.000 élèves. Le développement concerne essentiellement les rives du fleuve et les communes isolées dans lesquelles « poursuivre une scolarité normale relève du parcours du combattant« .

A Mayotte, « on estime qu’il faudrait ouvrir une salle de classe par jour pour accueillir dans de bonnes conditions la population scolaire actuelle et à venir. » Actuellement une classe sur cinq dans le primaire a recours à la rotation des élèves entre ceux du matin et ceux de l’après-midi afin de pouvoir tous les accueillir, le département comptant 94.000 élèves.

La CNCDH pointe également pour ces deux territoires « l’absence d’un vivier local de professeurs titulaires » et « un déficit d’attractivité pour les personnels enseignants » de l’hexagone, ce qui obligent à recourir massivement à des contractuels.

L’UNSA Education porte ces préoccupations et les a déjà évoquées avec les cabinets des nouveaux ministres de l’Education nationale et de l’Outre-mer. Il est urgent et indispensable que les spécificités de la Guyane et de Mayotte tant économiques, sociales, culturelles et éducatives soient prises en compte, afin de mettre fin à ces carences scolaires. Ce doit être une priorité du plan Outre-mer qui est annoncé par le Gouvernement. 
 

 

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Si la misère sociale et économique n’est pas acceptable, la misère scolaire ne l’est pas davantage. Depuis plusieurs années nous revendiquons des plans éducatifs spécifiques pour les territoires d’outre-mer. Nous n’avons pas cessé de rappeler que parmi eux, Mayotte et la Guyane vivent des situations particulièrement dramatiques auxquelles il est urgent de remédier. Notre analyse est rejointe par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) qui dénonce des élèves privés d’école à Mayotte et en Guyane faute de classes et d’enseignants qualifiés.

Ces deux territoires cumulent l’augmentation des enfants à scolariser, liée à une forte natalité et un taux migratoire important, ce qui entraîne « un déficit de structures scolaires » et la pauvreté des collectivités territoriales qui entraine un état de délabrement des écoles et établissements scolaires, le manque d’équipements (bibliothèque, salle informatique…) et de fournitures et manuels scolaires, des transports scolaires inexistants ou déficients, un hébergement des élèves (en internat ou en familles) défaillant, une restauration scolaire quasi inexistante.

Même si « estimer le nombre d’enfants non scolarisés relève de la gageure« , comme le reconnait la commission, « l’obligation scolaire peine à être respectée« .
En Guyane, qui compte plus de 79.000 élèves scolarisés, on estime que l’école devrait accueillir d’ici à 2030 entre 110.000 et 130.000 élèves. Le développement concerne essentiellement les rives du fleuve et les communes isolées dans lesquelles « poursuivre une scolarité normale relève du parcours du combattant« .

A Mayotte, « on estime qu’il faudrait ouvrir une salle de classe par jour pour accueillir dans de bonnes conditions la population scolaire actuelle et à venir. » Actuellement une classe sur cinq dans le primaire a recours à la rotation des élèves entre ceux du matin et ceux de l’après-midi afin de pouvoir tous les accueillir, le département comptant 94.000 élèves.

La CNCDH pointe également pour ces deux territoires « l’absence d’un vivier local de professeurs titulaires » et « un déficit d’attractivité pour les personnels enseignants » de l’hexagone, ce qui obligent à recourir massivement à des contractuels.

L’UNSA Education porte ces préoccupations et les a déjà évoquées avec les cabinets des nouveaux ministres de l’Education nationale et de l’Outre-mer. Il est urgent et indispensable que les spécificités de la Guyane et de Mayotte tant économiques, sociales, culturelles et éducatives soient prises en compte, afin de mettre fin à ces carences scolaires. Ce doit être une priorité du plan Outre-mer qui est annoncé par le Gouvernement.