Budget des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) : quand l’État décide, il doit financer !
Cette volonté de Bercy de corseter encore le financement de l’ESR intervient alors que le sous-financement de l’ESR est chronique —et dénoncé de tout bord depuis des années— et que les établissements ont déjà eu à puiser fortement dans leurs réserves, notamment pour faire face à la crise COVID, financer les précédentes mesures de fonction publique (2022) et faire face à l’inflation. Cette nouvelle contrainte budgétaire mettra immanquablement en péril de nombreux projets, comme, par exemple, ceux liés à la rénovation thermique des bâtiments indispensable dans le cadre de la transition énergétique, et conduira à une nouvelle précarisation des personnels avec des campagnes d’emplois restreintes.
Pour l’UNSA Éducation, ces mesures d’austérité budgétaire sont ainsi non seulement inadmissibles, mais encore irréfléchies.
Inadmissibles, car les établissements de l’ESR et les personnels qui les incarnent, sont déjà sous l’eau. Et si la qualité de nos services publics s’est tant bien que mal maintenue, on le doit avant tout à ces personnels qui se démènent et qui, au prix d’un investissement sans faille, voire parfois même au détriment de leur propre santé, compensent le manque de moyens.
Irréfléchies, car, dans un contexte de crises multiples, notre société a plus que jamais besoin de s’appuyer sur la production de connaissances et sur leur diffusion au plus grand nombre de citoyennes et citoyens pour que notre société ait un futur vivable. Mais comment faire sans moyens pour l’ESR !
Préparons notre avenir en donnant les moyens aux établissements de l’ESR d’assurer leurs missions de formation et de recherche. L’enjeu est de répondre aux défis d’avenir, dans les meilleures conditions et rester “une grande terre scientifique”, ambition mise en avant par S. Retailleau au congrès de France Université.
L’UNSA Éducation exhorte donc le gouvernement et les parlementaires à revenir sur ces annonces et à porter une loi de finance 2024 enfin ambitieuse pour l’enseignement supérieur et la recherche.