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Budget 2022 au MENJS : un budget qui doit avoir du sens

L’UNSA Éducation décrypte les annonces du projet de loi de finances 2022 pour le ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, au regard des enjeux éducatifs que celui-ci doit permettre.
  • Une hausse budgétaire qui traduit les revalorisations obtenues

 

Le projet de loi de finances pour 2022 pour l’éducation la jeunesse et les sports est en hausse de 1,9Md€.

Cette hausse traduit les revalorisations issues du Grenelle de l’Éducation. Si l’UNSA Éducation s’en félicite, elle reste réaliste sur l’absence de portée pluriannuelle que seule une loi de programmation aurait pu permettre. C’est une occasion manquée car une revalorisation forte est nécessaire pour tous les personnels de l’éducation, de la jeunesse et des sports.

Bien qu’actées uniquement pour 2022, l’UNSA reconnaît des avancées. C’est bien l’action de l’UNSA Éducation qui a permis de réelles améliorations pour les personnels administratifs, les personnels de direction, les personnels AESH et certains personnels d’inspection. C’est également la concrétisation de la deuxième marche de la prime d’attractivité qui va revaloriser les débuts de carrière enseignante.

Ce budget intègre également 200 millions € pour financer le remboursement forfaitaire de 15€ mensuel pour la complémentaire santé des personnels. Cette mesure transitoire, qui prendra effet au 1er janvier 2022  – et jusqu’en 2024 – est un premier pas qui demande à être confirmé et amplifié. L’UNSA avait voté POUR cette mesure, tout en insistant sur le fait que ce ne peut être qu’une première marche vers une réforme qui devra apporter une meilleure couverture santé à l’ensemble des personnels tout en améliorant leur pouvoir d’achat. C’est une condition indispensable et non négociable.

Enfin, le budget acte une enveloppe de 5 millions € pour « l’amélioration de l’accès au logement et au développement de l’offre de prestations culturelles, sociales, sportives, touristiques ». Des premières mesures ont permis d’élargir cette année les offres de logements dans les académies d’Amiens, Créteil, Lille et Versailles. Par l’augmentation de budget actée au PLF, le ministère veut constituer un parc de logement plus conséquent. La question du logement est depuis trop longtemps négligée par notre ministère qui se repose sur l’offre interministérielle. On en voit les conséquences en matière de difficultés de recrutement dans les zones à loyers élevés où le logement est un poste de dépense très important qui grève le pouvoir de vivre des personnels. Cette enveloppe est donc un signe encourageant qui devra être confirmé et amplifié les années suivantes.

 

  • Une stabilisation globale des postes qui cache de réelles disparités

 

Des postes de CPE (300), d’infirmières, d’assistant·es de service social (50) et d’administratif∙ves (50) sont créés. C’est une satisfaction : ces postes étaient attendus et nécessaires.

Des créations de postes d’inspecteur∙rices sont également annoncées « pour la mise en oeuvre de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République ». Là encore, il était indispensable de mettre en cohérence la courbe des postes avec celle, en augmentation constante, des missions et de la charge de travail de ces personnels.

Il est bien regrettable que ces mesures favorables soient financées par des suppressions significatives de postes d’enseignant∙es dans les collèges et les lycées, auxquelles l’UNSA Éducation s’est opposée. La transformation récurrente et accélérée de postes en heures supplémentaires n’est pas tenable ni acceptable.

Pour le champ Jeunesse et sports, le budget en hausse met à nouveau l’accent sur le SNU. Pour l’UNSA Éducation le SNU n’est pas une priorité et son extension est difficilement envisageable au regard des effectifs très restreints de personnels J&S. D’autres missions éducatives sont indispensables et ne doivent pas être négligées. Notons des éléments positifs comme l’extension du Pass Culture et de la consolidation du Pass sport. Sans oublier que les dispositifs vivent que si les personnels sont en nombre suffisant pour les mettre en œuvre.

L’UNSA Éducation, organisation syndicale majoritaire dans le champ Jeunesse et Sports, a toujours été et continuera d’être particulière attentive aux moyens humains pour l’exercice des missions qui leur sont confiées. Des recrutements doivent se poursuivre et s’amplifier pour repleupler les effectifs Jeunesse et Sports.

 

  • Donner un sens au budget du MENJS : pour l’UNSA Éducation, ce doit être la réduction des inégalités sociales et scolaires.

 

Si ce dernier budget MENJS du quinquennat est en augmentation, cela ne suffira pas à apporter des perspectives à long terme pour une revalorisation réelle pour l’ensemble des personnels. Les retards de rémunération sont encore conséquents par rapport aux autres ministères et aux autres pays européens. Le déficit d’attractivité des métiers à l’Éducation nationale est flagrant et problématique, entraînant de nombreux postes non pourvus. Annoncer l’ouverture de postes est inutile si les conditions d’exercice des métiers sont telles que de nombreux postes restent non pourvus.

Chaque poste manquant ou non pourvu vient renforcer les inégalités sociales et scolaires. Réduire ces inégalités est LA priorité pour l’UNSA Éducation. Cela ne peut passer que par une gestion des personnels qui leur (re)donne motivation, confiance et goût du métier.

Les débats liés à l’élection présidentielle doit être l’occasion de porter réellement ces problématiques dans le débat public pour qu’enfin soient proposées de vraies solutions. Un service public d’éducation de qualité ne peut se contenter de reproduire les inégalités sociales dans la scolarité, voire les amplifier, mais doit absolument les réduire. C’est sur cet objectif que porte l’action de l’UNSA Éducation.

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