Bâtir l’Ecole de la confiance : Pour que ce ne soit pas une nouvelle réforme

Le nouveau ministre de l’Education nationale, qui affirme ne pas vouloir faire une nouvelle réforme à son nom, vient de communiquer ses « 4 mesures pour bâtir l’Ecole de la confiance ». Un programme qui n’a rien de nouveau mais qui cherche à lier dans une même démarche les mesures déjà annoncées par le Président Macron dans son programme de campagne.

Dédoubler les classes de CP en REP, adapter les rythmes scolaires, instaurer le programme « devoirs faits », aménager la réforme du collège. Telles sont les 4 mesures communiquées par Jean-Michel Blanquer pour la rentrée 2017.

Le premier paradoxe de ces mesures est évidemment leur caractère contradictoire : deux visent à donner de la liberté, deux imposent des dispositifs ; deux assouplissent, deux contraignent ; deux s’appuient sur une responsabilité pédagogique locale, deux sont des réponses nationales livrées clé en main.

Comme quoi donner davantage de marge de manœuvre aux équipes pédagogiques ne va pas de soi. La démarche de responsabilisation peine à se développer dans l’Education nationale et il est difficile de la porter quand on est soi-même du sérail, comme c’est le cas du nouveau ministre.

Le second paradoxe est bien entendu la relation de ces mesures avec la politique scolaire précédente. Pas de nouvelle loi, c’est donc la loi de Refondation de l’Ecole de la République qui demeure le cadre de référence de l’Education nationale. Pour autant les mesures annoncées se démarquent fortement de celles prises précédemment.

Malgré les précautions oratoires qui accompagnent ces revirements et l’enthousiasme réduit d’un nombre important de collègues pour les mesures de la refondation, chacun est en droit de se demander si le travail réalisé n’a pas servi à rien et si finalement toute réforme est condamnée à être annihilée par la suivante, à chaque changement de ministres.

Mauvais signal, pour une politique qui vise à bâtir de la confiance.

Mais plutôt que de se désespérer en contemplant ce possible détricotage, mieux vaut considérer le « verre à moitié plein » : la Refondation continue. Et notre Ecole en a besoin.

Si davantage de souplesse est laissée aux acteurs éducatifs, ce ne peut être qu’un progrès.

Pour l’UNSA Education les objectifs de l’indispensable évolution de l’Ecole sont clairs : il s’agit de permettre la réussite de chaque jeune et donc de lutter contre toutes les formes d’inégalités, de sortir de l’enfermement dans l’échec, de construire des parcours choisis qui conduisent à l’émancipation individuelle et collective.

C’est dans cette logique qu’il faut trouver la meilleure organisation des classes et des temps scolaires en les articulant avec les autres temps et activités éducatifs pour le bien de l’enfant. Les projets éducatifs de territoires restent les outils les plus pertinents pour développer cette coéducation scolaire et hors scolaire indispensable à la prise en compte de l’enfant dans toutes ses dimensions et dans ses spécificités.

C’est également dans cette logique que le conseil pédagogique doit jouer tout son rôle dans les collèges, permettre les innovations, le travail en équipe, l’intégration de tous les personnels avec les enseignants. Il faut veiller à la non reconduction de filières de sélection déguisée qui créent une orientation précoce au détriment des jeunes les plus éloignés de la culture scolaire.

Prolonger, améliorer, accompagner, amplifier ce qui se fait déjà dans un cadre assoupli mais avec des exigences réaffirmées de lutte contre les inégalités et de réussite pour chacune et chacun est la seule démarche qui permettra de réconcilier refondation et confiance. Les deux piliers indispensables pour une politique éducative efficace.
 

 

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Le nouveau ministre de l’Education nationale, qui affirme ne pas vouloir faire une nouvelle réforme à son nom, vient de communiquer ses « 4 mesures pour bâtir l’Ecole de la confiance ». Un programme qui n’a rien de nouveau mais qui cherche à lier dans une même démarche les mesures déjà annoncées par le Président Macron dans son programme de campagne.

Dédoubler les classes de CP en REP, adapter les rythmes scolaires, instaurer le programme « devoirs faits », aménager la réforme du collège. Telles sont les 4 mesures communiquées par Jean-Michel Blanquer pour la rentrée 2017.

Le premier paradoxe de ces mesures est évidemment leur caractère contradictoire : deux visent à donner de la liberté, deux imposent des dispositifs ; deux assouplissent, deux contraignent ; deux s’appuient sur une responsabilité pédagogique locale, deux sont des réponses nationales livrées clé en main.

Comme quoi donner davantage de marge de manœuvre aux équipes pédagogiques ne va pas de soi. La démarche de responsabilisation peine à se développer dans l’Education nationale et il est difficile de la porter quand on est soi-même du sérail, comme c’est le cas du nouveau ministre.

Le second paradoxe est bien entendu la relation de ces mesures avec la politique scolaire précédente. Pas de nouvelle loi, c’est donc la loi de Refondation de l’Ecole de la République qui demeure le cadre de référence de l’Education nationale. Pour autant les mesures annoncées se démarquent fortement de celles prises précédemment.

Malgré les précautions oratoires qui accompagnent ces revirements et l’enthousiasme réduit d’un nombre important de collègues pour les mesures de la refondation, chacun est en droit de se demander si le travail réalisé n’a pas servi à rien et si finalement toute réforme est condamnée à être annihilée par la suivante, à chaque changement de ministres.

Mauvais signal, pour une politique qui vise à bâtir de la confiance.

Mais plutôt que de se désespérer en contemplant ce possible détricotage, mieux vaut considérer le « verre à moitié plein » : la Refondation continue. Et notre Ecole en a besoin.

Si davantage de souplesse est laissée aux acteurs éducatifs, ce ne peut être qu’un progrès.

Pour l’UNSA Education les objectifs de l’indispensable évolution de l’Ecole sont clairs : il s’agit de permettre la réussite de chaque jeune et donc de lutter contre toutes les formes d’inégalités, de sortir de l’enfermement dans l’échec, de construire des parcours choisis qui conduisent à l’émancipation individuelle et collective.

C’est dans cette logique qu’il faut trouver la meilleure organisation des classes et des temps scolaires en les articulant avec les autres temps et activités éducatifs pour le bien de l’enfant. Les projets éducatifs de territoires restent les outils les plus pertinents pour développer cette coéducation scolaire et hors scolaire indispensable à la prise en compte de l’enfant dans toutes ses dimensions et dans ses spécificités.

C’est également dans cette logique que le conseil pédagogique doit jouer tout son rôle dans les collèges, permettre les innovations, le travail en équipe, l’intégration de tous les personnels avec les enseignants. Il faut veiller à la non reconduction de filières de sélection déguisée qui créent une orientation précoce au détriment des jeunes les plus éloignés de la culture scolaire.

Prolonger, améliorer, accompagner, amplifier ce qui se fait déjà dans un cadre assoupli mais avec des exigences réaffirmées de lutte contre les inégalités et de réussite pour chacune et chacun est la seule démarche qui permettra de réconcilier refondation et confiance. Les deux piliers indispensables pour une politique éducative efficace.