Analyses et décryptages

baromètre International santé et bien-être des personnels enseignants : enfin des données pour comparer !

100 questions posées à nos collègues en France et dans 10 autres pays, plus de 26 200 répondants sur 4 continents. C’est, en quelques nombres, le baromètre International santé et bien-être des personnels enseignants (I-Best 2023). Une enquête du Réseau Éducation et Solidarité élaborée avec l’UNSA Éducation et diffusée en France par nos soins. Une opération également soutenue par l’IE (Internationale de l’Éducation), la Chaire UNESCO « Éducation et Santé » et la FESP (Fondation d’Entreprise pour la Santé Publique). Une mine d’informations et de comparaisons pour défendre les personnels de l’éducation dans nos plaidoyers en France, en Europe et dans le Monde.

Une constatation d’entrée : les personnels français de l’éducation n’y sont pas à la joie par rapport à leurs collègues dans 10 autres pays sur 4 continents. Nous paraissons mieux lotis sur 4 thématiques (autonomie, sécurité dans l’établissement, hygiène et commodité des locaux). Nous sommes par contre dans la moyenne sur 14 sujets et en queue de peloton sur 29… Plus qu’ailleurs nous avons des ressentis et des mesures négatives sur : le stress, la violence au travail, la protection de la santé, le salaire, le soutien et la reconnaissance pour nos professions… Ces données viennent conforter nos revendications et mettent en évidence l’urgence d’action sur celles-ci.

 

Nos résultats ne sont pas bons en matière de santé et appellent, à nouveau, à l’action urgente de nos employeurs. Avec la Belgique, nous sommes le pays où plus d’un collègue sondé sur deux a dû être mis en arrêt de travail sur les 12 derniers mois. Un quart des collègues français déclare avoir eu un problème de voix sur cette année. Nous sommes les recordmans des personnels d’éducation qui vont au travail en étant malade (graphique joint). Pour quelles raisons (2e graphique) ? A 58 % par engagement envers les élèves ou collègues (58 %). A 38 % par absence de remplacement ou pour des raisons financières où nous détenons le record. Parmi les problèmes de santé les plus cités en France on trouve les troubles du sommeil et la fatigue importante. La prévention, et ça n’est pas une nouvelle, est à interroger dans notre pays. Nous avons les tristes records des personnels mal informés, de hiérarchies peu préoccupées par la santé et le bien-être (88 % des réponses) et par l’absence de moyens de la médecine du travail (voir graphique). 95 % des sondés français n’ont jamais eu de rendez-vous avec la médecine du travail. On est loin de la prévention et de l’accompagnement qu’on peut constater au Japon, en Espagne ou en Argentine. 26 % de nos collègues français ont renoncé cette année à des soins pour des raisons financières : c’est de 4 à 12 points de plus que nos collègues des pays européens voisins.

Des professions exposées aux risques psychosociaux : violence au travail, stress, sommeil, équilibre vie professionnelle – vie personnelle.

Sur le climat de travail dans nos établissements, la France est dans la moyenne : 70 % le juge bon, 30 % mauvais. Mais ce sont les mesures sur la violence au travail qui alertent. Nous nous classons dans les 4 premiers pays quand 35 % de nos collègues disent avoir été victimes de violence au travail sur ces 12 derniers mois et 65 % avoir été témoins de violence. Les auteurs de ces violences sont des élèves, d’autres membres de l’équipe ou des parents. Et ce qui surprend surtout dans notre pays c’est la proportion de parents d’élèves chez les auteurs de violence (graphique joint). Sur l’équilibre vie professionnelle – vie personnelle, nos collègues français ont le plus mauvais classement : 63 % le considère mauvais. Nous sommes les champions du stress (voir graphique) et des problèmes de sommeil.

Quelle reconnaissance et perspectives de carrière ? Sur ce sujet encore, la France est dans la lanterne rouge. Nous en avons une vision détaillée avec notre propre baromètre UNSA Éducation. Ici s’offrent à nous des comparaisons avec d’autres pays. Nous sommes moins qu’ailleurs informés à l’avance des décisions importantes prises dans nos secteurs d’activité (non à 64%), moins qu’ailleurs satisfaits de nos possibiltés de formation (insatisfaits à 64%), moins qu’ailleurs de nos possibilités d’évolution (82%), moins qu’ailleurs de nos niveaux de salaire (voir graphique) et moins qu’ailleurs dans le sentiment de reconnaissance de la société (voir graphique).

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