Aucun scoop à la nouvelle COP

« À l’année prochaine ! » En ces temps de bilan de fin d’année et de bonnes résolutions pour 2020, c’est ce qu’on est tenté de dire pour résumer le bilan de la COP 25 qui vient de se terminer à Madrid. La réunion, qui a dû se prolonger pour réussir à trouver un accord, s’est finie par la signature d’un texte qui est jugé décevant par une grande majorité des participants. Comment en est-on arrivé là ?

L’urgence peut attendre

Après le sommet de Rio de 1992, l’ONU s’était dotée d’une organisation : la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques qui se réunit depuis dans des COP (« Conferences of the Parties » ). La 25ème édition devait se tenir au Chili, mais en raison des troubles sociaux dans ce pays, elle s’est finalement réunie à Madrid. 196 délégations représentaient une très grande majorité des pays de notre planète, mais aussi des organisations de la société civile et des groupes de défense de l’environnement. L’un des principaux enjeux à l’ouverture était d’établir des règles strictes en faveur de la neutralité carbone afin de limiter la production de gaz à effet de serre. D’autres points étaient au programme, en particulier la protection de l’environnement. Résultat : les contraintes ont été repoussées à plus tard faute d’un compromis !

Des degrés en plus, le courage politique en moins

Ainsi, la COP encourage les pays à agir pour limiter la production de carbone, mais pas plus : pas de règles strictes, pas d’objectifs. À Madrid, il semblait urgent d’attendre. Pourtant, le rapport du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement) vient d’établir que si on ne fait rien, notre planète connaîtra une augmentation de la température de 3, 2° C d’ici quelques années. Il faut compenser l’inaction du passé, par des mesures plus sévères. Ce rapport, rédigé par 55 expert.e.s placé.e.s sous l’égide de l’ONU, affirme que la décennie 2009-2019 a été une perte de temps dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il devait servir de feuille de route pour la COP de Madrid mais les bonnes intentions sont restées lettre morte. Pourquoi ? Les pays du G20 sont responsables de 78 % de toutes les émissions carbonées, et 15 d’entre eux n’ont pas encore engagé des mesures strictes visant à la neutralité carbone ! Certaines grandes puissances rechignent à agir, officiellement comme les États-Unis de Trump, ou plus insidieusement comme d’autres pays. Ainsi la France n’a pas daigné envoyer à Madrid ses plus hauts représentant.e.s et n’a pas eu le rôle moteur qu’elle affirme avoir.

Vous reprendrez bien une nouvelle COP ?

Alors une COP pour rien ? Il y a quand même eu quelques avancées : le rôle des scientifiques dans l’élaboration du diagnostic et des mesures à prendre a été reconnu unanimement, on a pris des engagements précis pour la défense des océans et la question du genre et du rôle spécifique des femmes dans le règlement de l’urgence climatique a été abordée. En parallèle, l’Union européenne, par l’intermédiaire d’Ursula von der Leyen, a affiché son intention d’aboutir à la neutralité carbone en 2050. Mais tout cela est loin d’être suffisant. La prochaine COP se déroulera en novembre 2020 à Glascow. Il faut d’ici là que l’urgence climatique et la question d’une transition écologique juste et équitable soient clairement prises en compte. Si les gouvernements et les institutions internationales ne vont pas assez vite, il est souhaitable que l’opinion publique, la société civile et l’ensemble des citoyen.ne.s agissent à leur niveau.

L’UNSA Éducation, avec son Union, s’est engagée sur la voie d’un virage écologique : le pacte social et écologique « Pour donner à chacun le pouvoir de vivre » fort de 66 propositions et signé par plusieurs organisations, est une plate-forme utile pour mener à bien ce projet. Il faut également réussir le virage écologique dans le domaine éducatif et, pourquoi pas, jeter les bases d’un « éco-syndicalisme » capable de rendre notre monde meilleur.

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« À l’année prochaine ! » En ces temps de bilan de fin d’année et de bonnes résolutions pour 2020, c’est ce qu’on est tenté de dire pour résumer le bilan de la COP 25 qui vient de se terminer à Madrid. La réunion, qui a dû se prolonger pour réussir à trouver un accord, s’est finie par la signature d’un texte qui est jugé décevant par une grande majorité des participants. Comment en est-on arrivé là ?

L’urgence peut attendre

Après le sommet de Rio de 1992, l’ONU s’était dotée d’une organisation : la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques qui se réunit depuis dans des COP (« Conferences of the Parties » ). La 25ème édition devait se tenir au Chili, mais en raison des troubles sociaux dans ce pays, elle s’est finalement réunie à Madrid. 196 délégations représentaient une très grande majorité des pays de notre planète, mais aussi des organisations de la société civile et des groupes de défense de l’environnement. L’un des principaux enjeux à l’ouverture était d’établir des règles strictes en faveur de la neutralité carbone afin de limiter la production de gaz à effet de serre. D’autres points étaient au programme, en particulier la protection de l’environnement. Résultat : les contraintes ont été repoussées à plus tard faute d’un compromis !

Des degrés en plus, le courage politique en moins

Ainsi, la COP encourage les pays à agir pour limiter la production de carbone, mais pas plus : pas de règles strictes, pas d’objectifs. À Madrid, il semblait urgent d’attendre. Pourtant, le rapport du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement) vient d’établir que si on ne fait rien, notre planète connaîtra une augmentation de la température de 3, 2° C d’ici quelques années. Il faut compenser l’inaction du passé, par des mesures plus sévères. Ce rapport, rédigé par 55 expert.e.s placé.e.s sous l’égide de l’ONU, affirme que la décennie 2009-2019 a été une perte de temps dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il devait servir de feuille de route pour la COP de Madrid mais les bonnes intentions sont restées lettre morte. Pourquoi ? Les pays du G20 sont responsables de 78 % de toutes les émissions carbonées, et 15 d’entre eux n’ont pas encore engagé des mesures strictes visant à la neutralité carbone ! Certaines grandes puissances rechignent à agir, officiellement comme les États-Unis de Trump, ou plus insidieusement comme d’autres pays. Ainsi la France n’a pas daigné envoyer à Madrid ses plus hauts représentant.e.s et n’a pas eu le rôle moteur qu’elle affirme avoir.

Vous reprendrez bien une nouvelle COP ?

Alors une COP pour rien ? Il y a quand même eu quelques avancées : le rôle des scientifiques dans l’élaboration du diagnostic et des mesures à prendre a été reconnu unanimement, on a pris des engagements précis pour la défense des océans et la question du genre et du rôle spécifique des femmes dans le règlement de l’urgence climatique a été abordée. En parallèle, l’Union européenne, par l’intermédiaire d’Ursula von der Leyen, a affiché son intention d’aboutir à la neutralité carbone en 2050. Mais tout cela est loin d’être suffisant. La prochaine COP se déroulera en novembre 2020 à Glascow. Il faut d’ici là que l’urgence climatique et la question d’une transition écologique juste et équitable soient clairement prises en compte. Si les gouvernements et les institutions internationales ne vont pas assez vite, il est souhaitable que l’opinion publique, la société civile et l’ensemble des citoyen.ne.s agissent à leur niveau.

L’UNSA Éducation, avec son Union, s’est engagée sur la voie d’un virage écologique : le pacte social et écologique « Pour donner à chacun le pouvoir de vivre » fort de 66 propositions et signé par plusieurs organisations, est une plate-forme utile pour mener à bien ce projet. Il faut également réussir le virage écologique dans le domaine éducatif et, pourquoi pas, jeter les bases d’un « éco-syndicalisme » capable de rendre notre monde meilleur.