Apprentissage : un pas vers une libéralisation peut-il être synonyme de la qualité et de l’ambition nécessaires ?

Un petit lycée agricole abritant un cfa pourrait-il demain continuer à faire vivre ses formations en apprentissage s’il doit être uniquement financé à son nombre d’apprentis ? Les formations à petit effectif pourtant nécessaires survivront-elles ? Qu’en sera-t-il des modalités de co-construction des référentiels de compétences, partagées avec les branches professionnelles ? Comment développer une carte régionale des formations professionnelles équilibrée sur un territoire si les branches ont la totale liberté d’ouvrir des CFA comme elles désirent hors de toute négociation ? Que signifie exactement l’affirmation de Jean-Michel Blanquer, lorsqu’il annonce que « les régions ont vocation à avoir la responsabilité de l’orientation » ? Quelle articulation avec la réforme des voies professionnelles suite au rapport Marcon/ Calvez. Si des UFA ouvraient dans tous les LP, quelle coordination entre les régions, les lycées professionnels, les branches professionnelles….

L’apprentissage ne serait-il réservé qu’aux jeunes en échec ou aux décrocheurs ? Est-il la solution miracle au chômage des jeunes ?

Les annonces gouvernementales sur le sujet posent de nombreuses questions.

Pour l’UNSA Education, l’apprentissage est une modalité de formation comme les autres qui doit donc venir en complémentarité des autres voies. Formation en partie en entreprise, Il doit assurer la protection des mineurs en formation. Les allégements prévus pour le nombre d’heures effectuées (jusqu’à 40 heures par semaine dans certaines branches) ou pour le travail de nuit (en boulangerie par exemple) ne vont pas dans ce sens. L’UNSA Education réaffirme son opposition à tout dispositif qui viserait à abaisser avant 16 ans l’âge d’entrée en apprentissage.

Par sa complexité pédagogique, l’apprentissage doit s’inscrire dans une recherche de qualité formative et pédagogique une formation à la hauteur des enseignants/formateurs qui y interviennent. Or, à l’exception de la création d’une certification pour les maîtres d’apprentissage, peu de chose dans les propositions gouvernementales s’intéresse à cette évolution qualitative, ce qui est un manque évident.

Le rôle important des chargés de l’inspection de l’apprentissage en région reste en suspend.

Contenus de formation, élaboration des schémas régionaux de formation, accompagnement de l’orientation sont des missions partagées. Les régions, les branches professionnelles et l’Etat doivent pouvoir continuer à travailler ensemble, de manière cohérente et complémentaire. Dans tous les cas le service public, la région, l’Etat doivent rester les garants d’une offre de formation équilibrée sur le territoire et accessible à tous. Les CIO et les psychologues de l’éducation peuvent être associés au SPRO dans le cadre de conventions Etat-Régions mais pour l’Unsa-Education, ils doivent rester au sein du ministère de l’Education nationale.

Côté financement, les interrogations restent entières puisque les subventions d’équilibre disparaissent. C’est la fin possible de la taxe d’apprentissage pouvant être affectée aux lycées professionnels, alors que la réforme prévoit que toute la cotisation alternance n’aille qu’à l’alternance.
Face à de grosses structures, les petits lycées n’ayant que quelques apprentis risquent d’être pénalisés et en difficulté pour maintenir les formations en apprentissage. C’est particulièrement le cas dans l’enseignement agricole qui compte actuellement 34000 apprentis en formation soit 30% de ces effectifs.

Points positifs qui doivent être confirmés, pour l’enseignement supérieur : le maintien du hors quota va permettre aux entreprises de continuer à soutenir directement des établissements et des formations (soutien que nous souhaitons prioritairement en direction du service public), le report de l’âge limite à 30 ans est intéressant pour les étudiants en reprise d’études et le financement de toute formation en alternance pourrait apporter des simplifications dans les démarches.

Comme organisation syndicale, nous devons rappeler les conditions de travail des personnels qui travaillent dans les formations en alternance et particulièrement les très nombreux contractuels en situation de précarité présents dans les lycées d’enseignement professionnel les CFA, les UFA. La réforme de l’apprentissage doit être l’occasion de résorber cette situation inacceptable qui passe par la sécurisation financière des centres.

Les annonces faites hier par le gouvernement sont une étape du processus engagé qui doit déboucher sur une loi.
La négociation sur la Formation professionnelle en cours devrait apporter encore certaines précisions. Le débat sur la loi devra répondre aux interrogations, combler les vides.
Un apprentissage vu uniquement comme une réponse au chômage, des emplois bon marché adaptables aux exigences des seules entreprises serait une erreur.
L’UNSA Education ambitionne une vraie voie de formation à part entière offrant toutes les garanties de qualité.

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Un petit lycée agricole abritant un cfa pourrait-il demain continuer à faire vivre ses formations en apprentissage s’il doit être uniquement financé à son nombre d’apprentis ? Les formations à petit effectif pourtant nécessaires survivront-elles ? Qu’en sera-t-il des modalités de co-construction des référentiels de compétences, partagées avec les branches professionnelles ? Comment développer une carte régionale des formations professionnelles équilibrée sur un territoire si les branches ont la totale liberté d’ouvrir des CFA comme elles désirent hors de toute négociation ? Que signifie exactement l’affirmation de Jean-Michel Blanquer, lorsqu’il annonce que « les régions ont vocation à avoir la responsabilité de l’orientation » ? Quelle articulation avec la réforme des voies professionnelles suite au rapport Marcon/ Calvez. Si des UFA ouvraient dans tous les LP, quelle coordination entre les régions, les lycées professionnels, les branches professionnelles….

L’apprentissage ne serait-il réservé qu’aux jeunes en échec ou aux décrocheurs ? Est-il la solution miracle au chômage des jeunes ?

Les annonces gouvernementales sur le sujet posent de nombreuses questions.

Pour l’UNSA Education, l’apprentissage est une modalité de formation comme les autres qui doit donc venir en complémentarité des autres voies. Formation en partie en entreprise, Il doit assurer la protection des mineurs en formation. Les allégements prévus pour le nombre d’heures effectuées (jusqu’à 40 heures par semaine dans certaines branches) ou pour le travail de nuit (en boulangerie par exemple) ne vont pas dans ce sens. L’UNSA Education réaffirme son opposition à tout dispositif qui viserait à abaisser avant 16 ans l’âge d’entrée en apprentissage.

Par sa complexité pédagogique, l’apprentissage doit s’inscrire dans une recherche de qualité formative et pédagogique une formation à la hauteur des enseignants/formateurs qui y interviennent. Or, à l’exception de la création d’une certification pour les maîtres d’apprentissage, peu de chose dans les propositions gouvernementales s’intéresse à cette évolution qualitative, ce qui est un manque évident.

Le rôle important des chargés de l’inspection de l’apprentissage en région reste en suspend.

Contenus de formation, élaboration des schémas régionaux de formation, accompagnement de l’orientation sont des missions partagées. Les régions, les branches professionnelles et l’Etat doivent pouvoir continuer à travailler ensemble, de manière cohérente et complémentaire. Dans tous les cas le service public, la région, l’Etat doivent rester les garants d’une offre de formation équilibrée sur le territoire et accessible à tous. Les CIO et les psychologues de l’éducation peuvent être associés au SPRO dans le cadre de conventions Etat-Régions mais pour l’Unsa-Education, ils doivent rester au sein du ministère de l’Education nationale.

Côté financement, les interrogations restent entières puisque les subventions d’équilibre disparaissent. C’est la fin possible de la taxe d’apprentissage pouvant être affectée aux lycées professionnels, alors que la réforme prévoit que toute la cotisation alternance n’aille qu’à l’alternance.
Face à de grosses structures, les petits lycées n’ayant que quelques apprentis risquent d’être pénalisés et en difficulté pour maintenir les formations en apprentissage. C’est particulièrement le cas dans l’enseignement agricole qui compte actuellement 34000 apprentis en formation soit 30% de ces effectifs.

Points positifs qui doivent être confirmés, pour l’enseignement supérieur : le maintien du hors quota va permettre aux entreprises de continuer à soutenir directement des établissements et des formations (soutien que nous souhaitons prioritairement en direction du service public), le report de l’âge limite à 30 ans est intéressant pour les étudiants en reprise d’études et le financement de toute formation en alternance pourrait apporter des simplifications dans les démarches.

Comme organisation syndicale, nous devons rappeler les conditions de travail des personnels qui travaillent dans les formations en alternance et particulièrement les très nombreux contractuels en situation de précarité présents dans les lycées d’enseignement professionnel les CFA, les UFA. La réforme de l’apprentissage doit être l’occasion de résorber cette situation inacceptable qui passe par la sécurisation financière des centres.

Les annonces faites hier par le gouvernement sont une étape du processus engagé qui doit déboucher sur une loi.
La négociation sur la Formation professionnelle en cours devrait apporter encore certaines précisions. Le débat sur la loi devra répondre aux interrogations, combler les vides.
Un apprentissage vu uniquement comme une réponse au chômage, des emplois bon marché adaptables aux exigences des seules entreprises serait une erreur.
L’UNSA Education ambitionne une vraie voie de formation à part entière offrant toutes les garanties de qualité.