Appliquer la règle des “3-6-9-12” ou prendre le risque d’éduquer ?

Concernant l’exposition des enfants aux écrans Serge Tisseron propose une règle dite “3-6-9-12” qui consiste à ne pas exposer les enfants aux écrans avant 3 ans, à ne pas leur donner de console de jeux portable avant 6 ans, pas d’Internet avant 9 ans et de façon accompagnée jusqu’à 12 ans.

Parce que les règles figées convenant à tous les enfants quel que soit le contexte n’existent pas, parce que les règles toutes faites peuvent empêcher de réfléchir et d’élaborer et parce que les écrans sont multiples et en évolution permanente il semble illusoire de s’en contenter.

En effet, chaque enfant vit dans un contexte particulier, dans un milieu plus ou moins privilégié, avec des parents plus ou moins à l’aise avec le numérique et disposant de beaucoup ou de peu de temps à partager avec leurs enfants. De plus, dans une même famille on trouvera classiquement un enfant fasciné par les écrans ayant du mal à s’arrêter et un autre se limitant de lui même, cela pouvant être différent suivant les types d’écrans utilisés et les activités.

Enfin, les « écrans » recouvrent des outils et surtout des usages très divers : on ne peut considérer de la même manière la passivité devant un programme télé, l’implication dans un jeu vidéo ou une conversation en ligne ou la création de contenus numériques (programmation, vidéo, article de blog…).

Alors que faire ? Et bien ce que l’on sait faire dans les autres domaines : éduquer en accompagnant.

Et si on ne connaît pas bien les outils utilisés par les enfants et les jeunes ? Et bien rien ne nous empêche de les découvrir avec eux, de les observer, de les interroger pour comprendre ce qu’ils font, comment et pourquoi cela leur plaît. On ne peut pas accompagner sans avoir un minimum compris, mais on peut tout à fait le faire sans pour autant maîtriser nous-mêmes tous les outils et les usages. Il suffit bien souvent de s’asseoir à coté d’eux pour en apprendre beaucoup.

Et si on est soi-même très consommateur d’écrans, doit-on se contrôler devant les enfants ? Certes, il s’agit d’être cohérent avec les limites fixées en famille, mais c’est aussi l’occasion d’échanger avec nos enfants sur nos pratiques et les questions que l’on peut se poser devant telle ou telle situation. C’est ce que montre très bien Laurence Bee dans ce moment qu’elle partage avec sa fille de 7 ans autour de son usage de twitter.

Concernant les jeux vidéo les conseils de Yann Leroux sont nettement plus éclairants que des règles figées ; il recommande de sanctuariser le temps de jeu, de se montrer tolérant et de discuter avec son enfant.

Des limites négociées ensemble et revisitées quand cela s’avère nécessaire est certainement ce qu’il y a de plus pertinent. N’oublions pas que l’objectif final est d’amener nos enfants et nos jeunes à une auto-régulation, et que l’expérience de la pratique abusive par moments ou pour un temps peut faire partie du chemin.

C’est bien à nous, professionnels de l’éducation, de nous pencher sérieusement sur ces questions afin de pouvoir accompagner les enfants et les jeunes qui nous sont confiés et épauler leurs parents qui ont besoin d’être rassurés sur leurs capacités dans ce domaine.

 

Des pistes pour réfléchir à ces questions :

Le blog Parents 3.0 qui chronique la vie d’une famille numérique
Internet à la maison en 10 questions
Les écrans, le cerveau et l’enfant de “La Main à la Pâte” utilisable en classe ou en activité hors scolaire

Crédit photo : TimWilson via photopin cc

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Parce que les règles figées convenant à tous les enfants quel que soit le contexte n’existent pas, parce que les règles toutes faites peuvent empêcher de réfléchir et d’élaborer et parce que les écrans sont multiples et en évolution permanente il semble illusoire de s’en contenter.

En effet, chaque enfant vit dans un contexte particulier, dans un milieu plus ou moins privilégié, avec des parents plus ou moins à l’aise avec le numérique et disposant de beaucoup ou de peu de temps à partager avec leurs enfants. De plus, dans une même famille on trouvera classiquement un enfant fasciné par les écrans ayant du mal à s’arrêter et un autre se limitant de lui même, cela pouvant être différent suivant les types d’écrans utilisés et les activités.

Enfin, les « écrans » recouvrent des outils et surtout des usages très divers : on ne peut considérer de la même manière la passivité devant un programme télé, l’implication dans un jeu vidéo ou une conversation en ligne ou la création de contenus numériques (programmation, vidéo, article de blog…).

Alors que faire ? Et bien ce que l’on sait faire dans les autres domaines : éduquer en accompagnant.

Et si on ne connaît pas bien les outils utilisés par les enfants et les jeunes ? Et bien rien ne nous empêche de les découvrir avec eux, de les observer, de les interroger pour comprendre ce qu’ils font, comment et pourquoi cela leur plaît. On ne peut pas accompagner sans avoir un minimum compris, mais on peut tout à fait le faire sans pour autant maîtriser nous-mêmes tous les outils et les usages. Il suffit bien souvent de s’asseoir à coté d’eux pour en apprendre beaucoup.

Et si on est soi-même très consommateur d’écrans, doit-on se contrôler devant les enfants ? Certes, il s’agit d’être cohérent avec les limites fixées en famille, mais c’est aussi l’occasion d’échanger avec nos enfants sur nos pratiques et les questions que l’on peut se poser devant telle ou telle situation. C’est ce que montre très bien Laurence Bee dans ce moment qu’elle partage avec sa fille de 7 ans autour de son usage de twitter.

Concernant les jeux vidéo les conseils de Yann Leroux sont nettement plus éclairants que des règles figées ; il recommande de sanctuariser le temps de jeu, de se montrer tolérant et de discuter avec son enfant.

Des limites négociées ensemble et revisitées quand cela s’avère nécessaire est certainement ce qu’il y a de plus pertinent. N’oublions pas que l’objectif final est d’amener nos enfants et nos jeunes à une auto-régulation, et que l’expérience de la pratique abusive par moments ou pour un temps peut faire partie du chemin.

C’est bien à nous, professionnels de l’éducation, de nous pencher sérieusement sur ces questions afin de pouvoir accompagner les enfants et les jeunes qui nous sont confiés et épauler leurs parents qui ont besoin d’être rassurés sur leurs capacités dans ce domaine.

 

Des pistes pour réfléchir à ces questions :

Le blog Parents 3.0 qui chronique la vie d’une famille numérique
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Crédit photo : TimWilson via photopin cc