Accord symbolique sur le statut des enseignants du secondaire

C’est une révolution symbolique pour les professeurs du secondaire. A l’issue de négociations débutées en novembre 2013, le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, et les fédérations syndicales enseignantes se sont finalement mis d’accord, mercredi 12 février, sur la réécriture du fameux décret de 1950. Ce texte, qui régit le statut des enseignants du secondaire, sera complètement dépoussiéré d’ici fin mars. La nouvelle version, qui prendra effet à la rentrée 2015, tiendra compte de l’évolution du métier.

Y seront inscrites noir sur blanc les missions qui se sont peu à peu greffées au service d’enseignement stricto sensu : concertation entre collègues, rencontres avec les parents d’élèves, correction des copies… De même, les responsabilités complémentaires, comme la coordination d’activités culturelles, le rôle de professeur principal ou celui de référent pour les élèves décrocheurs figureront dans le décret.

Rémunérés de manière opaque jusqu’à présent, les enseignants qui s’engagent dans ces tâches facultatives percevront dorénavant, selon nos informations, une indemnité d’environ 1 200 euros par an, dont les modalités seront clairement établies. Une enveloppe d’une trentaine de millions d’euros est prévue à cet effet.

UN ENSEIGNANT TRAVAILLE ENVIRON 40 HEURES PAR SEMAINE

« Il était important de rendre visibles toutes les tâches qui s’ajoutent aux cours magistraux, se réjouit Frédérique Rolet, porte-parole du SNES-FSU. C’est une façon de combattre le préjugé selon lequel les enseignants se contentent de faire leurs heures de service, point final. » Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA-Education, partage cette opinion : « En listant ces différentes activités, le décret révèle au public que les profs ne passent pas leur temps en vacances. » Il rappelle qu’un enseignant travaille environ 40 heures par semaine. Une étude interne publiée en juillet 2013 par le ministère de l’éducation nationale l’a montré.

Or, le décret de 1950 n’évoque que les quinze à dix-huit heures de cours que les professeurs agrégés ou certifiés sont tenus de dispenser chaque semaine. Cette vision « trop restrictive », selon Mme Rolet, n’avait cependant jamais été actualisée. Plusieurs ministres s’y étaient essayés. Mais ni Lionel Jospin (1988-1992), ni Claude Allègre (1997-2000) ou Gilles de Robien (2005-2007) n’y étaient parvenus. « Ce décret, estime M. Escure, avait pris avec le temps une dimension sacrée, même s’il ne correspondait plus à rien, ou du moins, ne reflétait plus du tout la profession d’enseignant. »

« C’est une victoire. Même si tout n’est pas parfait, nous avons enfin réussi à sortir d’un blocage long de plus d’un demi-siècle. Le texte gagne en modernité et en transparence », s’enthousiasme Claudie Paillette, secrétaire nationale de la politique éducative et de la formation professionnelle au SGEN-CFDT.

L’accord contient d’autres avancées. Les fonctions de professeur de lycée professionnel (PLP) et d’éducation physique et sportive, qui n’existaient pas en 1950, seront officiellement reconnues. Cette reconnaissance sera associée à une plus grande justice indemnitaire : ceux qui effectuent plus de six heures de cours en 1re ou en terminale – et corrigent donc des copies d’examen – recevront dorénavant des indemnités plus proches de celles de leurs collègues. « Là aussi, il s’agit d’une avancée non négligeable, mais nous aurions souhaité aller plus loin », nuance Frédérique Rolet, qui regrette l’absence de revalorisations salariales pour l’ensemble des professeurs.

Lire l’article d’Emma Paoli dans le Monde Éducation

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

C’est une révolution symbolique pour les professeurs du secondaire. A l’issue de négociations débutées en novembre 2013, le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, et les fédérations syndicales enseignantes se sont finalement mis d’accord, mercredi 12 février, sur la réécriture du fameux décret de 1950. Ce texte, qui régit le statut des enseignants du secondaire, sera complètement dépoussiéré d’ici fin mars. La nouvelle version, qui prendra effet à la rentrée 2015, tiendra compte de l’évolution du métier.

Y seront inscrites noir sur blanc les missions qui se sont peu à peu greffées au service d’enseignement stricto sensu : concertation entre collègues, rencontres avec les parents d’élèves, correction des copies… De même, les responsabilités complémentaires, comme la coordination d’activités culturelles, le rôle de professeur principal ou celui de référent pour les élèves décrocheurs figureront dans le décret.

Rémunérés de manière opaque jusqu’à présent, les enseignants qui s’engagent dans ces tâches facultatives percevront dorénavant, selon nos informations, une indemnité d’environ 1 200 euros par an, dont les modalités seront clairement établies. Une enveloppe d’une trentaine de millions d’euros est prévue à cet effet.

UN ENSEIGNANT TRAVAILLE ENVIRON 40 HEURES PAR SEMAINE

« Il était important de rendre visibles toutes les tâches qui s’ajoutent aux cours magistraux, se réjouit Frédérique Rolet, porte-parole du SNES-FSU. C’est une façon de combattre le préjugé selon lequel les enseignants se contentent de faire leurs heures de service, point final. » Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA-Education, partage cette opinion : « En listant ces différentes activités, le décret révèle au public que les profs ne passent pas leur temps en vacances. » Il rappelle qu’un enseignant travaille environ 40 heures par semaine. Une étude interne publiée en juillet 2013 par le ministère de l’éducation nationale l’a montré.

Or, le décret de 1950 n’évoque que les quinze à dix-huit heures de cours que les professeurs agrégés ou certifiés sont tenus de dispenser chaque semaine. Cette vision « trop restrictive », selon Mme Rolet, n’avait cependant jamais été actualisée. Plusieurs ministres s’y étaient essayés. Mais ni Lionel Jospin (1988-1992), ni Claude Allègre (1997-2000) ou Gilles de Robien (2005-2007) n’y étaient parvenus. « Ce décret, estime M. Escure, avait pris avec le temps une dimension sacrée, même s’il ne correspondait plus à rien, ou du moins, ne reflétait plus du tout la profession d’enseignant. »

« C’est une victoire. Même si tout n’est pas parfait, nous avons enfin réussi à sortir d’un blocage long de plus d’un demi-siècle. Le texte gagne en modernité et en transparence », s’enthousiasme Claudie Paillette, secrétaire nationale de la politique éducative et de la formation professionnelle au SGEN-CFDT.

L’accord contient d’autres avancées. Les fonctions de professeur de lycée professionnel (PLP) et d’éducation physique et sportive, qui n’existaient pas en 1950, seront officiellement reconnues. Cette reconnaissance sera associée à une plus grande justice indemnitaire : ceux qui effectuent plus de six heures de cours en 1re ou en terminale – et corrigent donc des copies d’examen – recevront dorénavant des indemnités plus proches de celles de leurs collègues. « Là aussi, il s’agit d’une avancée non négligeable, mais nous aurions souhaité aller plus loin », nuance Frédérique Rolet, qui regrette l’absence de revalorisations salariales pour l’ensemble des professeurs.

Lire l’article d’Emma Paoli dans le Monde Éducation