Donald Trump a depuis une semaine définitivement quitté le pouvoir aux États-Unis. Dès les premiers jours de son mandat, il avait affirmé qu’il pouvait exister des « faits alternatifs », c’est-à-dire tout simplement des mensonges qu’il transformait en vérités par le simple fait de son autorité présidentielle. Une mégalomanie de plus de celui qui restera dans les mémoires comme l’un des plus mauvais présidents américains? Pas seulement. On assiste en effet à une profusion de fausses informations aujourd’hui, et sur tous les sujets. Mais comment cela est-il possible ?
La diffusion de fausses informations se fait en grande partie par l’utilisation des réseaux sociaux et l’utilisation d’Internet. Ces vecteurs permettent de toucher un plus grand nombre, qui s’empare de ces contre-vérités pour en faire un argumentaire à l’appui de leurs opinions. Très souvent, cela s’accompagne d’un autre phénomène, celui de la haine en ligne. En effet, fausses informations, complotisme et haine des autres vont de pair. C’est pourquoi de tels phénomènes sont un danger pour le fonctionnement démocratique.
Pour faire le point sur le sujet, nous avons interrogé Frédéric Potier, Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) : il est l’auteur d’un récent livre, La Matrice de la Haine, paru en 2020. Il nous explique comment combattre de tels phénomènes. À l’heure de la crise sanitaire, et au moment où l’Assemblée nationale va débattre de la loi renforçant le respect des principes républicains (dont certains articles traitent de la haine en ligne), cet entretien nous permet de faire le point sur la question en insistant sur le rôle de l’éducation.