3 novembre 1793 : Olympe de Gouges était guillotinée

« Jusqu’où faut-il aller pour mériter un nom dans l’Histoire de son pays quand on est née femme ? » pose d’emblée Benoîte Groult, dans sa biographie Ainsi soit Olympe de Gouges, présentant bien sûr la féministe et aussi, dans une seconde partie, les textes politiques d’Olympe de Gouges.


Virginia Woolf l’a écrit : « L’histoire de l’opposition des hommes à toute émancipation des femmes est plus révélatrice encore que l’histoire de cette émancipation. » Et quelle opposition !


Car Olympe de Gouges ne s’est pas seulement élevée pour le droit des femmes, elle a aussi, on l’a oublié, lutté contre l’esclavagisme et pour l’assainissement des hôpitaux et des maternités (une femme sur 4 mourait en couches).

Celle qui a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle, qui s’est opposée au mariage « le tombeau de a confiance et de l’amour » sera abandonnée par tous, et surtout par ses contemporaines. Les femmes veulent être femmes et n’ont pas de plus grands ennemis qu’elles-mêmes! Hubertine Auclert mettra en pratique l’article 6 de la Déclaration des droits des femmes…en 1880, en refusant de payer des impôts puisque la femme n’a pas le contrôle de son argent.


Cette biographie rappelle aussi combien Olympe de Gouges s’est consacrée à la littérature : elle a rédigé une suite du Mariage de Figaro, nommé Le Mariage inattendu de Chérubin, en 1786. Sa pièce L’esclavage des Nègres sera jouée à la Comédie française puis retirée du répertoire, à cause des anti-abolitionnistes. Puis, à cause du scandale lié à son nom, ou parce qu’elle était une femme, les pièces d’Olympe de Gouges ne seront plus jouées à la Comédie française.


En prenant position contre la peine de mort au procès de Louis XVI, puis contre Robespierre et Marat, Olympe de Gouges signe son arrêt de mort. Dénoncée et arrêtée en juillet 1793, elle comparaît devant le tribunal le 2 novembre et sera condamnée à mort, le 3. On peut lire, dans la seconde partie, sa défense face au tribunal révolutionnaire.


Olympe de Gouges a eu l’audace de changer un seul mot à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Toutes les femmes naissent libres et égales en droits » et ce seul mot représenta un défi lancé à la société du Siècle des Lumières, il l’est, malheureusement, encore aujourd’hui…


Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges, Grasset, 2013, 18 €

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« Jusqu’où faut-il aller pour mériter un nom dans l’Histoire de son pays quand on est née femme ? » pose d’emblée Benoîte Groult, dans sa biographie Ainsi soit Olympe de Gouges, présentant bien sûr la féministe et aussi, dans une seconde partie, les textes politiques d’Olympe de Gouges.


Virginia Woolf l’a écrit : « L’histoire de l’opposition des hommes à toute émancipation des femmes est plus révélatrice encore que l’histoire de cette émancipation. » Et quelle opposition !


Car Olympe de Gouges ne s’est pas seulement élevée pour le droit des femmes, elle a aussi, on l’a oublié, lutté contre l’esclavagisme et pour l’assainissement des hôpitaux et des maternités (une femme sur 4 mourait en couches).

Celle qui a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle, qui s’est opposée au mariage « le tombeau de a confiance et de l’amour » sera abandonnée par tous, et surtout par ses contemporaines. Les femmes veulent être femmes et n’ont pas de plus grands ennemis qu’elles-mêmes! Hubertine Auclert mettra en pratique l’article 6 de la Déclaration des droits des femmes…en 1880, en refusant de payer des impôts puisque la femme n’a pas le contrôle de son argent.


Cette biographie rappelle aussi combien Olympe de Gouges s’est consacrée à la littérature : elle a rédigé une suite du Mariage de Figaro, nommé Le Mariage inattendu de Chérubin, en 1786. Sa pièce L’esclavage des Nègres sera jouée à la Comédie française puis retirée du répertoire, à cause des anti-abolitionnistes. Puis, à cause du scandale lié à son nom, ou parce qu’elle était une femme, les pièces d’Olympe de Gouges ne seront plus jouées à la Comédie française.


En prenant position contre la peine de mort au procès de Louis XVI, puis contre Robespierre et Marat, Olympe de Gouges signe son arrêt de mort. Dénoncée et arrêtée en juillet 1793, elle comparaît devant le tribunal le 2 novembre et sera condamnée à mort, le 3. On peut lire, dans la seconde partie, sa défense face au tribunal révolutionnaire.


Olympe de Gouges a eu l’audace de changer un seul mot à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Toutes les femmes naissent libres et égales en droits » et ce seul mot représenta un défi lancé à la société du Siècle des Lumières, il l’est, malheureusement, encore aujourd’hui…


Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges, Grasset, 2013, 18 €