Analyses et décryptages

La formation dans le monde agricole : un levier face au changement climatique.

Fruit d’un travail interministériel, le PNACC (plan national d’adaptation au changement climatique) porte une mesure qui vise à développer les connaissances, à former et à anticiper les conséquences du changement climatique dans le secteur agricole et dans l’industrie agro-alimentaire. Un vaste sujet quand on connait les impacts de ces activités économiques sur l’environnement, humain compris.

Ce plan, le troisième, est sorti en même temps que la nouvelle loi d’orientation agricole qui acte la souveraineté agricole dans un contexte de crise économique, de crise des vocations et de crise environnementale. La formation dans la loi agricole conforte sa place au travers d’une sixième mission pour l’enseignement agricole axée sur le renouvellement des générations et les transitions climatiques et environnementales.

Dans le cadre du PNACC, la mesure s’inscrit dans une adaptation de l’activité agricole pour atteindre la souveraineté alimentaire et énergétique tout en répondant aux impératifs économiques des agriculteur.rices.

Le premier enjeu est la connaissance pour caractériser les impacts nationaux du changement climatique et apprécier les pratiques d’adaptation à moyen et long terme. Cette projection temporelle est satisfaisante et pourrait mettre un coup de frein aux actions court-termistes souvent synonymes de survie économique, et faire face aux réticences du monde agricole. Cela ne se fera pas sans douleurs, certaines activités agricoles devraient s’arrêter avec les conséquences sociales en matière d’emplois et de reconversion, d’où la nécessité d’une formation professionnelle qu’il faudra anticiper.

Le deuxième enjeu porte sur la préservation de la diversité génétique garante de la résistance au changement climatique. La biodiversité est la solution face à un modèle de production unique qui n’est pas transposable dans un contexte agricole diversifié telle que la France et les territoires ultramarins.

Le troisième enjeu est axé sur la formation des professionnel.les actuel.les et futur.es. Le plan « enseigner à produire autrement » (EPA) mis en place depuis 10 ans a permis d’impulser des évolutions dans les pratiques agricoles lors des formations dans les lycées agricoles. Il conviendra de le renforcer au travers des différents référentiels de formation.

Pour améliorer la formation des actif.ves de demain, le plan met l’accent sur l’importance des exploitations des établissements agricoles. En effet, au-delà de l’apprentissage du geste professionnel, ces structures sont des lieux d’expérimentation au service des agriculteur.rices et des technicien.nes qui les accompagnent. Notons que 30% des surfaces cultivées dans ces exploitations pédagogiques le sont en agriculture biologique, loin devant les 10% nationaux.

L’UNSA Education soutient toutes les démarches qui vont dans le sens d’une société plus écologique et plus saine pour les populations et l’environnement. La formation des futur.es, et actuel.les,  actif.ves du monde agricole est une priorité pour les accompagner vers les transitions environnementales et climatiques.

Illustration : étude de l’impact des haies par des élèves de 2nde générale en lycée agricole.

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