#11 mai et déconfinement dans l’ESR : de nombreuses questions restent en suspens

Mardi 21 avril, les organisations syndicales ont été réunies par le Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation afin d’échanger sur le plan de déconfinement dans l’ESR. Cette réunion a confirmé que de nombreuses questions restent encore sans réponses.
 

Pour l’UNSA Éducation, il est déjà particulièrement ubuesque de penser l’organisation de cette reprise sans avoir connaissances de toutes les règles du jeu. Ce serait vraiment inacceptable voire risqué d’envisager de reprendre sans y avoir répondu. Tel est le sens de notre déclaration ci-dessous:

Suite à l’annonce du président de la République, nous savons désormais qu’à la fois la situation de confinement et donc ses conséquences sont prolongées mais aussi qu’une sorte de compte à rebours est lancé vers une sortie de confinement, particulièrement complexe à organiser.  Pour nos collègues, la date du 11 mai, devenue emblématique, inscrite dans tous les esprits, est attendue et crainte à la fois. Par conséquent, nous demandons à ce que d’une part le déconfinement dans l’enseignement supérieur ne se fasse que si les conditions sanitaires et de sécurité sont garanties aux personnels et d’autre part, qu’il soit progressif.

L’UNSA Éducation demande à ce que pour l’ESR soit établi un protocole sanitaire de reprise qui permette un cadrage national. Des interrogations demeurent, elles sont légitimes et certains changements de doctrine de la part du gouvernement n’ont pas aidé à rassurer, au contraire.

Les personnels devront-ils obligatoirement en porter, qui va les leur fournir ? A combien pourront-ils être dans un même bureau, dans un même espace de travail, quelle est la bonne distance de protection. Les gels hydro alcooliques seront-ils mis à disposition dans les établissements, les services car, vous le savez il est bien difficile presque impossible d’en trouver à titre individuel. Qu’en est-il de la politique massive de tests préconisée par le conseil scientifique et l’OMS, la désinfection des locaux doit-elle-être envisagée ?

Nous n’avons pas la prétention de connaître l’ensemble des procédures à appliquer, mais je le disais de nombreuses questions persistent. Les universités et leur équipe de direction ont organisé et tenté de gérer aux mieux cette crise. Nous savons qu’ils sont responsables et seront attachés à la protection des personnels. Pour autant, pour l’UNSA Éducation, c’est aux autorités sanitaires compétences et habilitées, de définir quelles recommandations doivent être mises en place. De faire connaître comment les règles sanitaires préconisées pour l’ensemble des travailleur·ses du pays, doivent également s’appliquer dans l’ESR. 

Notre organisation demande donc qu’un cadre national et commun soit travaillé avec les représentants des personnels notamment dans les CHSCT qui devront être réunis avant la réouverture. Ce protocole devra permettre de garantir des conditions sanitaires incontestables et certifiées à la hauteur des enjeux de santé.

Une fois ces conditions réunies, nous vous appelons également à organiser une reprise progressive et donc respectueuse des personnels. La crise a été une épreuve collective mais pour autant, chacune et chacun d’entre nous en tant qu’être humain, que citoyen, que travailleur ne l’a pas vécu de la même manière.

Physique, psychologique, physiologique, l’état de santé des personnels est un élément déterminant pour cette reprise. Prendre en compte cela, demande d’être anticipé. Certains ont vécu des traumatismes et une injonction à être présents sur site sans qu’un accompagnement ne soit prévu, sans que les personnels ne puissent être rassurés pourrait être tout aussi brutal.
Nous sommes en lien avec les collègues. Certains ont peur, peur des transports, peur pour eux, pour leur proches, peur du covid, peur aussi tout simplement d’être démuni face à une précipitation qui leur soit imposée. N’ayons pas peur de prendre du temps. Du temps pour rassurer et recréer du lien. Pour que les personnels retrouvent leur équipe, se réapproprient leur espace.

C’est en ce sens que, que nous demandons non pas un retour à la normal mais une transition. À ce que le télétravail puisse se poursuivre, que les modalités et conditions de ce travail à distance puissent encore être affinées particulièrement dans les services dans lesquels (pour diverses raisons), il n’était pas encore mis en place, où les personnels n’étaient pas équipés.

Force est de constater que le #11 mai, ce ne sera pas une reprise. Que par la force des choses et l’engagement des collègues, les plans de continuité administrative ont pu avoir lieu, que la continuité pédagogique et le lien avec les étudiants aussi, que la recherche a ralenti mais n’est pas à l’arrêt.  Le travail à distance est une possibilité qui fonctionne. Des choses sont à améliorer mais dans un premier temps, le volontariat, le choix de cette modalité de travail devrait être laissée aux personnels.

Vous comprenez, nous demandons à ce que la situation de chacun puisse être prise en compte. Nous demandons de la souplesse pour faire face à la diversité et y répondre. Quel sera le statut des personnels, dont la santé ou la pathologie le nécessite, qui doivent bénéficier des mesures d’éloignement du travail et avoir un suivi médical ? Alors que le Ministre de l’éducation nationale vient d’esquisser devant l’assemblée nationale un plan de reprise des cours très échelonné, quel sera le statut des personnels devant continuer de rester auprès de leur(s) enfant(s) ?

Enfin, ce n’est certainement pas aujourd’hui que nous aurons les réponses à toutes les questions et que ce plan de déconfinement dans l’ESR sera défini. La commission des affaires culturelles et de l’éducation a mis en place des sous-groupes de travail sur le suivi des conséquences de la crise du covid19. Il serait intéressant que le Ministère prévoie aussi un tel groupe de réflexion avec les organisations syndicales afin de suivre ce contexte mouvant. Cela permettrait d’ailleurs après l’avoir préparé, faire de la date du 11 mai, une étape pour la validation du parcours des étudiants cette année et vers la rentrée de septembre, qui reste une échéance majeure soulevant les enjeux d’accompagnement des étudiants et des futures étudiants éloignés des universités et des lycées depuis le 16 mars dernier.

 

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Pour l’UNSA Éducation, il est déjà particulièrement ubuesque de penser l’organisation de cette reprise sans avoir connaissances de toutes les règles du jeu. Ce serait vraiment inacceptable voire risqué d’envisager de reprendre sans y avoir répondu. Tel est le sens de notre déclaration ci-dessous:

Suite à l’annonce du président de la République, nous savons désormais qu’à la fois la situation de confinement et donc ses conséquences sont prolongées mais aussi qu’une sorte de compte à rebours est lancé vers une sortie de confinement, particulièrement complexe à organiser.  Pour nos collègues, la date du 11 mai, devenue emblématique, inscrite dans tous les esprits, est attendue et crainte à la fois. Par conséquent, nous demandons à ce que d’une part le déconfinement dans l’enseignement supérieur ne se fasse que si les conditions sanitaires et de sécurité sont garanties aux personnels et d’autre part, qu’il soit progressif.

L’UNSA Éducation demande à ce que pour l’ESR soit établi un protocole sanitaire de reprise qui permette un cadrage national. Des interrogations demeurent, elles sont légitimes et certains changements de doctrine de la part du gouvernement n’ont pas aidé à rassurer, au contraire.

Les personnels devront-ils obligatoirement en porter, qui va les leur fournir ? A combien pourront-ils être dans un même bureau, dans un même espace de travail, quelle est la bonne distance de protection. Les gels hydro alcooliques seront-ils mis à disposition dans les établissements, les services car, vous le savez il est bien difficile presque impossible d’en trouver à titre individuel. Qu’en est-il de la politique massive de tests préconisée par le conseil scientifique et l’OMS, la désinfection des locaux doit-elle-être envisagée ?

Nous n’avons pas la prétention de connaître l’ensemble des procédures à appliquer, mais je le disais de nombreuses questions persistent. Les universités et leur équipe de direction ont organisé et tenté de gérer aux mieux cette crise. Nous savons qu’ils sont responsables et seront attachés à la protection des personnels. Pour autant, pour l’UNSA Éducation, c’est aux autorités sanitaires compétences et habilitées, de définir quelles recommandations doivent être mises en place. De faire connaître comment les règles sanitaires préconisées pour l’ensemble des travailleur·ses du pays, doivent également s’appliquer dans l’ESR. 

Notre organisation demande donc qu’un cadre national et commun soit travaillé avec les représentants des personnels notamment dans les CHSCT qui devront être réunis avant la réouverture. Ce protocole devra permettre de garantir des conditions sanitaires incontestables et certifiées à la hauteur des enjeux de santé.

Une fois ces conditions réunies, nous vous appelons également à organiser une reprise progressive et donc respectueuse des personnels. La crise a été une épreuve collective mais pour autant, chacune et chacun d’entre nous en tant qu’être humain, que citoyen, que travailleur ne l’a pas vécu de la même manière.

Physique, psychologique, physiologique, l’état de santé des personnels est un élément déterminant pour cette reprise. Prendre en compte cela, demande d’être anticipé. Certains ont vécu des traumatismes et une injonction à être présents sur site sans qu’un accompagnement ne soit prévu, sans que les personnels ne puissent être rassurés pourrait être tout aussi brutal.
Nous sommes en lien avec les collègues. Certains ont peur, peur des transports, peur pour eux, pour leur proches, peur du covid, peur aussi tout simplement d’être démuni face à une précipitation qui leur soit imposée. N’ayons pas peur de prendre du temps. Du temps pour rassurer et recréer du lien. Pour que les personnels retrouvent leur équipe, se réapproprient leur espace.

C’est en ce sens que, que nous demandons non pas un retour à la normal mais une transition. À ce que le télétravail puisse se poursuivre, que les modalités et conditions de ce travail à distance puissent encore être affinées particulièrement dans les services dans lesquels (pour diverses raisons), il n’était pas encore mis en place, où les personnels n’étaient pas équipés.

Force est de constater que le #11 mai, ce ne sera pas une reprise. Que par la force des choses et l’engagement des collègues, les plans de continuité administrative ont pu avoir lieu, que la continuité pédagogique et le lien avec les étudiants aussi, que la recherche a ralenti mais n’est pas à l’arrêt.  Le travail à distance est une possibilité qui fonctionne. Des choses sont à améliorer mais dans un premier temps, le volontariat, le choix de cette modalité de travail devrait être laissée aux personnels.

Vous comprenez, nous demandons à ce que la situation de chacun puisse être prise en compte. Nous demandons de la souplesse pour faire face à la diversité et y répondre. Quel sera le statut des personnels, dont la santé ou la pathologie le nécessite, qui doivent bénéficier des mesures d’éloignement du travail et avoir un suivi médical ? Alors que le Ministre de l’éducation nationale vient d’esquisser devant l’assemblée nationale un plan de reprise des cours très échelonné, quel sera le statut des personnels devant continuer de rester auprès de leur(s) enfant(s) ?

Enfin, ce n’est certainement pas aujourd’hui que nous aurons les réponses à toutes les questions et que ce plan de déconfinement dans l’ESR sera défini. La commission des affaires culturelles et de l’éducation a mis en place des sous-groupes de travail sur le suivi des conséquences de la crise du covid19. Il serait intéressant que le Ministère prévoie aussi un tel groupe de réflexion avec les organisations syndicales afin de suivre ce contexte mouvant. Cela permettrait d’ailleurs après l’avoir préparé, faire de la date du 11 mai, une étape pour la validation du parcours des étudiants cette année et vers la rentrée de septembre, qui reste une échéance majeure soulevant les enjeux d’accompagnement des étudiants et des futures étudiants éloignés des universités et des lycées depuis le 16 mars dernier.