L’UNSA Éducation et ses syndicats A&I-Unsa, SNASEN-Unsa et UNSA-ITRF-Bi-O prennent acte des mesures annoncées par le président de la république pour remédier à la précarité étudiante dans le contexte de la crise sanitaire.

Une fois de plus, dans l’urgence, les personnels des CROUS vont se mobiliser pour appliquer des décisions prises sans aucune concertation ou information préalable. Il semble plus aisé de communiquer que d’agir efficacement et concrètement, prioritairement, auprès des étudiant·es les plus démuni·es.

S’agissant des repas à 1 euro pour tous, l’UNSA Éducation rappelle que l’accès à la restauration universitaire est fortement limité depuis début novembre. L’activité est réduite à 15 %. Seule la vente à emporter est autorisée, la plupart des étudiants, par ailleurs, ne disposant d’aucun endroit pour prendre leurs repas. La restauration du soir, dans les rares cas où elle était assurée, a été stoppée suite à l’application du couvre-feu.

Des dispositions, dans le respect des impératifs d’ordre sanitaire, doivent être prises pour permettre aux CROUS d’assurer l’ensemble de leurs missions au service des étudiants les plus en difficulté, notamment de ceux logés en chambre dans les résidences universitaires.

Tous les agent·es exerçant auprès de ces étudiants, quel que soit leur métier, ont vocation à les soutenir dans cette période douloureuse.

Dans ce contexte, l’UNSA Éducation dénonce, à nouveau, la suppression de centaines d’emplois correspondants (plus de 700) au cours des trois dernières années et s’interrogent sur les annonces de décembre de la création de 60 postes d’assistante sociale.

L’UNSA Éducation rappelle l’exigence d’un service de proximité efficient et la nécessaire humanisation de l’action publique. L’extrême complexité de la gestion de cette crise sans précédent ne doit pas être sous-estimée. Pour autant, nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réflexion collective sans concession, le temps venu, pour tirer toutes les conséquences des insuffisances révélées.

Peut-on assister à une victoire surprise de Marine Le Pen à l’image de la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis ?

Joël Gombin, politologue spécialiste du vote FN, répond à notre question qui tue… le FN.

Je ne pense pas qu’on puisse comparer ce second tour avec le duel de la dernière élection présidentielle américaine opposant Donald Trump à Hillary Clinton.

Les apparences, certes, nous y inciteraient : dans les deux cas, un(e) candidat(e) de centre-gauche libéral, disposant de sympathies tant dans le monde des affaires que dans une large partie du secteur des médias et de la culture, est opposée à un(e) candidat(e) se réclamant du peuple, réclamant la fermeture des frontières aux flux de marchandises et, surtout, de personnes et faisant face à une large dénonciation publique.

Pourtant, il existe une différence fondamentale. Trump était le candidat d’un des deux grands partis américains, et a pu – malgré la violente répulsion qu’il suscite dans le camp démocrate – bénéficier d’une logique de recherche d’alternance, rendue décisive par la mécanique du collège électoral.

Marine Le Pen est la candidate d’un parti qui demeure en marge du système partisan français, non par son poids électoral mais par son incapacité à nouer des alliances avec les partis centraux – certes très affaiblis.

Une victoire surprise de Marine Le Pen nécessiterait ainsi des réalignements électoraux d’une ampleur encore supérieure à ceux auxquels on assiste actuellement.

Pour autant, ce second tour n’est pas sans enjeu : si Marine Le Pen obtient un score élevé, elle pourra installer son parti comme l’un des deux principaux de la vie politique. Et, dès lors, bien malin qui pourra exclure qu’elle ou son parti l’emporte la prochaine fois…

L’Unsa Éducation donne de la voix et souhaite voir naître des mesures concrètes visant à rendre effective l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Les intentions doivent désormais aboutir à de réels engagements de la part de nos responsables politiques.
Notre fédération a donc fait le choix d’une dynamique participative avec une campagne Donnons de la voix relayée sur les réseaux sociaux et qui ne peut exister sans vous.
Les femmes représentent plus de la moitié de la population française, et les engagements des différents candidat.e.s sur le droit des femmes restent souvent très réduits. Le décryptage des programmes est dans notre article Que proposent les candidats à la présidentielle pour l’égalité femmes-hommes ?
Mais les choses ne pourront avancer que si elles rencontrent l’adhésion et la mobilisation de toutes et tous, un défi que l’Unsa Éducation est prêt à relever à travers ses 25 exigences pour l’Éducation et vous ? Êtes-vous prêt.e et prêt à donner de la voix ?

Baromètre UNSA des personnels de l’Éducation : Fiers de leur métier, préoccupés par leur pouvoir d’achat et leurs conditions de travail. Assez sévères sur les choix politiques et partagés sur les thématiques de la « présidentielle ».

La 5e édition du Baromètre UNSA des métiers de l’Éducation montre clairement que tout au long de ce quinquennat, seulement un quart d’avis positif aura été exprimé sur les choix politiques faits dans leur secteur. Ce jugement sévère est sans doute dû à la dégradation des conditions de travail et du pouvoir d’achat qui a marqué la période 2002-2012 et que les 5 dernières années n’auront pas compensées malgré les avancées (postes, PPCR*, dégel du point d’indice, ISAE…). S’ils restent massivement amoureux de leur métier (92,9%), les personnels ne sont plus que 77,2% à trouver qu’il a du sens. Ils ne sont que 41,2% à estimer que leurs conditions de travail sont satisfaisantes et seulement 15,1% pensent qu’elles se sont améliorées au cours de la dernière année. Les carrières et le pouvoir d’achat restent les deux autres préoccupations majeu res. Pour l’UNSA Éducation, face à ce malaise durable et profond, il est indispensable que les récentes avancées obtenues soient non seulement maintenues mais que d’autres s’y ajoutent.


Les 10 questions posées sur l’élection présidentielle démontrent que nous ne sommes plus, comme il y a 30 ans, face à un « bloc » des personnels de l’Éducation. Nous pouvons néanmoins en tirer plusieurs enseignements.


La perspective de suppressions de postes est massivement refusée. En revanche, les attentes d’un autre « management » du système prime sur l’exigence des créations d’emplois.


Concernant la rémunération au «mérite » : 3 personnels sur 4 rejettent la notion de mérite « punitif » mais ils sont également 3 sur 4 à vouloir une reconnaissance de l’engagement individuel.


À propos de l’autonomie, une limite est clairement exprimée : celle de l’indépendance totale et du recrutement par les responsables d’établissements. Elle n’est souhaitée que par 1 personnel sur 10. En revanche, l’autonomie comme liberté accrue pour être plus efficace et améliorer la réussite des jeunes est largement attendue.


L’École du tri et de l’orientation précoce est rejetée au profit d’une conception plus humaniste. Il apparaît cependant qu’il reste à construire du commun entre les partisans de la Refondation et ceux des savoirs fondamentaux. L’UNSA cherchera à rendre évidente la compatibilité de ces deux aspirations.


L’émergence d’un vrai parcours « bac-3/bac+3 » est très largement préférée à la sélection ou à une Université à deux vitesses. La cohérence de ce parcours reste à bâtir et sera un des défis des 5 ans qui viennent. Enfin, la concurrence du privé est très rudement jugée, nos collègues alternant entre la volonté de réduire ou supprimer les subventions publiques et un conditionnement plus rigoureux de ce financement.
Les 31 000 répondants et les 20 000 témoignages « qualitatifs » recueillis donnent à l’UNSA Éducation une idée très précise des souhaits et des craintes, ainsi que de la diversité des collègues qu’elle représente. Elle les appelle, dans cette période électorale qui s’achèvera avec les législatives, à continuer à « Donner de la voix » et à porter, avec elle, 25 exigences pour l’Éducation.


Ivry le 22 mars 2017
Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation


NB : Retrouvez l’ensemble des fiches infographiques et les résultats complets (par métiers, genre, catégories, proximité syndicale, etc.) sur notre site

Résultats : http://barometre-metiers.unsa-education.com
Nos 25 exigences : http://bit.ly/UNSA_25exigences2017


* PPCR : accord sur les Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations qui s’applique à partir de 2017.

Cliquez sur le titre ou sur l’infographie :

1 – Massivement opposés à la réduction des postes

2 – Le changement du système
de pratique préféré
aux créations de postes

3 – L’école du mérite et du roman national massivement rejetée, accueil et citoyenneté valorisés

4 – L’école du tri et de l’orientation précoces très largement rejetée

5 – L’augmentation du pouvoir d’achat plébiscitée et notamment pour les plus bas salaires

6 – 3/4 contre le mérite punitif mais 3/4 pour la reconnaissance de l’engagement individuel

7 – L’autonomie au profit de l’efficacité pédagogique
largement choisie

8 – L’émergence d’un vrai parcours Bac-3/Bac+3 plébiscitée

9 – Concurrence du privé,
entre suppression totale
et liberté conditionnelle

Chaque programme contient des propositions très variables sur ce thème mais qui disent la représentation de l’égalité et la place des femmes dans la société qu’envisagent les candidats.

Sur le site de campagne de « Les Républicains », les propositions sur l’égalité femme-homme se trouvent dans une rubrique intitulée pour la « liberté des femmes ! ».
Le candidat axe ses propositions autour de trois enjeux : les mères célibataires, les violences faites aux femmes et l’égalité hommes-femmes dans la sphère professionnelle.
Concernant l’école, il prévoit de mettre en place dès l’école primaire « un travail de pédagogie sur le respect des femmes, afin que les jeunes prennent conscience de la valeur de l’égalité femme-homme… »
Il prévoit par ailleurs des mesures contre « l’islam radical, une menace qui cible les femmes. »

Benoît Hamon formule 10 propositions pour le droit des femmes. Parmi ses propositions se trouve le « renforcement des sanctions inscrites dans la loi en cas de non-respect de l’égalité salariale hommes-femmes ». Il souhaite également créer « un nouveau service public, la brigade de lutte contre les discriminations » tout en amplifiant les moyens de l’inspection du travail.
Il souhaite également augmenter le délai de prescription du viol, et créer plus de centres d’accueil du planning familial. Benoit Hamon propose également l’implication des pères dans les activités domestiques, par l’alignement du c
ongé paternité sur le congé postnatal des mères.

Emmanuel Macron, veut faire de l’égalité entre les hommes et les femmes une « grande cause nationale ». Il souhaite publier « les noms des entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ». Le « harcèlement des femmes » dans l’espace public sera puni « d’amendes immédiates et dissuasives » Il envisage l’individualisation de l’impôt sur le revenu, et la création d’un congé de maternité unique quel que soit le statut : indépendante, ou intermittente ainsi que la transparence sur les critères d’attribution des places en crèches.

Philippe Poutou propose de « sanctionner fortement les entreprises qui ne réduisent pas rapidement les inégalités salariales ». Il souhaite également « interdire les temps partiels imposés et les contrats précaires pour faire du CDI à temps plein la norme ». Il envisage de « renforcer les CHSCT, la médecine du travail, la législation sur la pénibilité. » Pour le candidat du NPA ces mesures s’inscrive dans la « réduction massive du temps de travail » pour tous et toutes. Cette baisse de temps de travail ne doit pas s’accompagner s baisse de salaire mais d’embauches compensatoires. Philippe Poutou propose que « tout le monde puisse travailler; partager les tâches ménagères, gagner sa vie convenablement, ne s’épuisent pas au travail, et prennent le temps de profiter et de s’impliquer dans la vie sociale et politique. »

Jean-Luc Mélenchon souhaite « imposer l’égalité de conditions dans les institutions politiques, administratives, économiques, syndicales et associatives ». Il veut mettre en place « des sanctions financières dans la loi pour non-respect de l’égalité salariale femmes-hommes en imposant aux entreprises non pas une obligation de moyens, mais une obligation de résultat ». Les entreprises de moins de cinquante salariés devront adopter un plan pour l’égalité salariale Elles en sont aujourd’hui exemptées.
Il a aussi annoncé vouloir faire « voter une loi antisexiste qui condamnera, entre autres, les publicités véhiculant une image de la femme dégradée ou la renvoyant systématiquement au foyer ». Il souhaite également « abolir la prostitution », « imposer l’égalité de conditions dans les institutions politiques, administratives, économiques, syndicales et associatives », etc.).

La candidate du Front national qui se présente comme un figure féministe femme active, divorcée, mère de famille, qui connaît les problèmes des autres femmes, proposent des actions qui restent vagues. En effet, parmi les 144 propositions de Marine Le Pen seule la proposition numéro 9 est consacrée à l’égalité… On y retrouve dans la même phrase « lutter contre l’islamisme qui fait reculer leurs libertés fondamentales, mettre en place un plan national pour l’égalité salariale et lutter contre la précarité sociale et professionnelle ».
Aucune référence n’est faite à l’IVG et à la volonté du FN de « lutter contre les abus du droit à l’avortement et ne plus rembourser les cas qui ne répondent pas à des situations de détresse avérées ou à des exigences thérapeutiques »ni à la « mesure incitative de la reprise de la natalité par la « création d’un revenu parental à hauteur de 80% du SMIC ».

Si il est élu à la présidence de la République François Fillon a annoncé à sa volonté d’abaisser la majorité pénale de 18 à 16 ans car selon lui « les individus de 16 ou 17 ans profitent de la clémence du système ».

Ainsi monsieur Fillon accrédite l’idée fausse selon laquelle les mineurs délinquants resteraient impunis.

L’ « impunité des multirécidivistes » serait la faute de l’ordonnance de 1945 sur l’enfance délinquante, qui selon lui, ne permet pas d’apporter une réponse proportionnée.

Mais qu’en est-il, la délinquance juvénile a-t- elle considérablement augmenté ?

Non ! Et les chiffres le démontrent.

Dans une étude de l’INJEP de janvier 2015 on peut lire qu’ « en plus de trois décennies, les mineurs n’ont d’ailleurs jamais représenté plus d’un quart des mis en cause (18,3 % en 2013, soit un chiffre en baisse depuis la fin des années 1990). Parmi eux, les filles représentent une part jamais supérieure à 16% (chiffre en augmentation depuis le milieu des années 1990). »


La délinquance juvénile reste-t-elle impunie ?

Non! Et Monsieur Fillon le sait, la loi n’interdit pas l’incarcération des jeunes de 16 ans.

Jean Pierre Rosenzweig président du tribunal pour Enfants de Bobigny, nous apprend sur son blog :

– « aujourd’hui 800 mineurs sont en prison dont un quart a moins de 16 ans – car rappelons-le on peut être incarcéré à 13 ans – et trois quarts entre 16-18 ans. Un mineur de 16 ans au moment des faits peut se voir retirer le bénéfice de l’excuse atténuante de minorité et dès lors être condamné comme un adulte. La peine maximale était encore de la réclusion criminelle à perpétuité jusqu’à la loi Modernisation de la justice du XXI° siècle de décembre 2016. Elle est désormais de 30 ans. Ajoutons qu’à partir de 13 ans la détention provisoire est possible »

L’abaissement de la majorité pénale est une vieille lune des LR. Nicolas Sarkozy avait du y renoncé en 2007 pour plusieurs raisons :

– La France a ratifié la Convention internationale relative aux droits de l’enfant qui veut dans son article 1er que la personne de moins de 18 ans soit tenue pour un enfant. Et qui dans ses articles 37 et 40 avance les termes d’une justice spécifique pour les mineurs.

Le Conseil constitutionnel dans la décision du 29 août 2002 tient la majorité pénale fixée à 18 ans résultant de la loi du 1906 comme un principe à valeur constitutionnelle.

Ces obstacles juridques valables en 2007, existent toujours aujourd’hui…

Majorité civile et majorité pénale, un lien?

En abaissant la majorité civile à 18 ans, Valery Giscard d’Estaing, en 1974, a mis en cohérence les majorités civile et pénale.
Si monsieur Fillon était cohérent, il poserait donc la question de l’abaissement de la majorité civile à 16 ans. 
Car peut-on punir comme des adultes, des personnes que la loi ne reconnaît pas comme adultes pour les actes de la vie quotidienne ?

Pour l’UNSA Éducation il est nécessaire de réaffirmer la spécificité de la justice des mineurs, « sur la base des principes de l’ordonnance de 1945 », qui établit notamment « la primauté de l’éducatif sur le répressif ».