Montpellier enquête 2023 sur l’Education à la sexualité : résultats

Dans notre dernier numéro, nous vous proposions de participer à une étude pour savoir comment les établissements organisaient l'EAS et si les élèves bénéficiaient bien d'une formation tout au long de leur scolarité. Nous vous proposons aujourd’hui une analyse des premiers résultats.

Bien qu’obligatoire depuis 2001, l’éducation à la sexualité (EAS) peine à trouver sa place dans les écoles, collèges et lycées. En effet, la mise en œuvre des trois séances annuelles se heurte à de réelles difficultés et cela quel que soit le niveau de la classe ou le territoire.

Dans notre académie, l’EAS est principalement mise en place par les infirmier·e·s scolaires (42%) et les enseignant·e·s de SVT (40%). On constate que les 3 séances annuelles ne sont pas effectuées. Dans la majorité des réponses, nos collègues indiquent avoir connaissance d’une ou deux séances réalisées dans l’année scolaire sur un ou deux niveaux. L’absence de moyens horaires dédiés dans l’emploi du temps des élèves rend l’application compliquée. Les infirmier·es ayant répondu à l’enquête revendiquent plus d’heures dédiées pour pouvoir mettre en place une réelle éducation à la sexualité.

Pour la mise en place des séances, certains établissements scolaires font appel à des intervenant·e·s extérieur·e·s. Dans notre académique c’est principalement le Planning familial qui vient réaliser les séances.  Dans les établissements où les intervenant·e·s extérieur·e·s prennent en charge l’EAS, on constate que ces interventions sont souvent mises en place de façon ponctuelle (1 fois par an) en dehors de toutes programmation et progression. Ces interventions répondent donc à un besoin mais font davantage de l’information à la sexualité que de l’éducation.

Au niveau de la santé des élèves, les collègues révèlent des élèves influencé·e·s par une désinformation grandissante. Le constat est alarmant et, pour une majorité de nos collègues, il existe une réelle méconnaissance des moyens de contraception et des moyens de protection contre les maladies sexuellement transmissibles. Les comportements à risque semble également se développer. Certain·e·s collègues relèvent des stéréotypes de genre très marqués et une certaine banalisation de la violence.

63% de nos collègues ne communiquent pas à destination des parents d’élève au sujet de l’éducation à la sexualité.

72% de nos collègues ayant répondu à l’étude estiment ne pas être formé·e·s à l’éducation à la sexualité. Ils et elles indiquent être dans l’attente d’une formation.

L’UNSA Éducation rappelle que l’EAS est l’affaire de toutes et tous et que parce qu’elle contribue à la construction de la personne et à l’éducation des citoyen.nes, elle a toute sa place à l’école. Elle ne peut se satisfaire d’une éducation de l’à-peu-près. Elle participe qui plus est, au développement des compétences psychosociales définies par l’organisation mondiale de la santé (OMS) en 1993.

Un grand merci à tous·tes les collègues qui ont pris du temps pour répondre à notre questionnaire.