[Lot et Garonne 47] Etablissements privés : halte au n’importe quoi avec l’argent public !

Des enfants de 7 à 10 ans chantant « Maréchal, nous voilà ! » sur la scène du théâtre municipal d’Agen, est-ce une très mauvaise blague ? C’est pourtant ce qui est prévu le 20 juin 2025, dans le cadre du spectacle de fin d’année de l’école privée (sous contrat d’Etat) Adèle de Trenquelléon. Un parent a alerté la presse après avoir découvert fortuitement que des élèves seraient amenés à chanter un extrait de l’ode collaborationniste dans le cadre d’un spectacle mettant en scène la vie d’une enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Quels que soient les éléments de communication et arguments pédagogiques maladroits avancés, pour le SE-UNSA et sa fédération, l’UNSA-EDUCATION, cette mise en scène consternante pose quelques questions :
La direction de cet établissement privé envisage-t-elle sérieusement qu’aucun spectateur ne soit choqué par une telle scène et qu’aucun incident ne se produise ?

  • Le spectacle ne pourrait-il pas alors prévoir quelques saluts nazis (avec l’argument d’être exercés sous la contrainte de l’occupant !) pour agrémenter le chant ?
  • La mairie d’Agen peut-elle accepter que ce chant à la gloire du premier collaborationniste de la Seconde Guerre Mondiale soit entonné dans un théâtre public en 2025 sous couvert de pédagogie ?

Expliquer aux enfants le rôle néfaste de la collaboration, OUI !
Leur faire chanter le refrain de « Maréchal nous voilà ! » pour l’UNSA-EDUCATION 47, c’est NON !

L’UNSA-EDUCATION 47 affirme par ce communiqué son soutien le plus vif aux élèves, aux parents d’élèves et collègues que le choix de ce chant heurte, ainsi qu’à celles et ceux qui osent porter un regard critique sur les possibles dérives dans l’enseignement privé sous contrat de l’Etat et savent que le devoir de mémoire ne
permet pas tout.

Nous réaffirmons notre attachement à une école républicaine, gratuite et laïque et rappelons que les établissements privés sous contrat sont tenus au respect de la loi, dont la neutralité et la laïcité.
A l’heure où l’école publique souffre d’un manque de moyens financiers et humains cruel, où les fausses informations continuent d’alimenter le « fonctionnaire bashing », l’UNSA-EDUCATION et le SE-UNSA 47 dénoncent une nouvelle fois le financement des établissements privés sous contrat à 76,8 % par de l’argent public, et l’absence de contrôle rigoureux par l’Etat sur ces établissements, selon les rapports officiels*. Des
rapports accablants, qui de toute évidence concernent aussi le Lot-et-Garonne.

*Rapport de la cour des comptes de juin 2023, rapport parlementaire Vannier-Weissberg d’avril 2024

Thierry LANCELLE, secrétaire départemental UNSA-EDUCATION 47