La réforme des retraites aggravera les inégalités femmes/hommes !

En Ile de France où la majorité des agents sont des femmes, cette réforme des retraites aggravera les inégalités femmes/hommes existantes. Ce projet de réforme est pénalisant pour des femmes qui n’occupent pas les mêmes métiers que les hommes, sont bien plus souvent à temps partiel et dont le déroulement de carrière est moins avantageux. Déjà inégalitaire, cette situation est au cœur des différences de pensions de retraite entre les femmes et les hommes. A travail égal, les femmes gagnent en moyenne 16,1% de moins que les hommes et touchent en moyenne une pension inférieure de 40% à celle des hommes.

Temps partiel, rémunération, conditions d’emploi et d’évolution de carrière… Les  femmes mettent plus de temps à évoluer dans leur carrière et à obtenir des postes à responsabilités. On observe également que les femmes restent plus longtemps dans des situations d’emploi qui présentent des caractéristiques moins favorables. Elles sont bien plus souvent à temps partiel et leurs déroulements de carrière sont moins avantageux .

Prenons pour exemple les personnels AESH. Dans ces métiers, les contrats à temps partiels sont très répandus alors qu’ils n’émanent pas d’une demande des agents. Ce sont des temps partiels imposés et subis. Les femmes sont  plus nombreuses dans le secteur de l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Ces métiers majoritairement féminisés sont mal rémunérés ce qui entraine une inégalité en fin de carrière. Les personnels AESH perçoivent de faibles pensions. A cela s’ajoute le fait que les carrières sont souvent accidentées et incomplètes dans ces métiers majoritairement féminins. Les AESH  seront donc plus durement impactées par l’allongement de l’âge de départ à la retraite.

Dans le corps enseignant, les femmes sont plus nombreuses que leurs homologues hommes à travailler à temps partiel pour s’occuper de leurs enfants et concilier ainsi vie professionnelle et vie privée. Elles doivent composer, plus que les hommes, avec des obstacles spécifiques liés notamment aux arbitrages entre leurs différents rôles : familial, de responsabilité vis-à-vis des enfants et de gestion d’une double carrière dans le couple.

Quelles sont les répercussions pour la retraite des femmes ?

Quelle que soit la catégorie, la part des femmes exerçant à temps partiel est largement majoritaire. Or, si le travail à temps partiel n’a pas d’incidence sur la durée d’assurance pris en compte pour la retraite, il a une forte incidence sur le montant de cette dernière.

La réforme des retraites, pour toutes ces raisons, ne constitue pas un progrès pour les femmes, bien au contraire ! Les femmes seront bien les grandes perdantes. L’argument avancé du gouvernement d’une retraite plus élevée pour les femmes ne fonctionne pas si on compare à âge égal, 64 ans. En effet, les femmes ne bénéficieront plus de la surcote éventuelle à laquelle donnait droit une carrière complète à partir de 62 ans et dont elles auraient pu bénéficier avant la réforme. De plus, l’accélération du report de l’âge légal va obliger plus de femmes à repousser leur départ à la retraite pour partir à taux plein.

Pour l’UNSA Éducation, c’est tout un système à reconsidérer à la lumière des évolutions de la société.  La question de la pension de réversion élargie au Pacs en est une. La prise en compte de la carrière professionnelle des femmes et de ses spécificités en est une autre. Toutes ces questions doivent impérativement faire l’objet d’une véritable réflexion, si on souhaite pouvoir atténuer les inégalités et garantir une retraite équitable à toutes les femmes.