[GT 64] Elèves au comportement perturbateur de classe : du nouveau ?
L’objectif de ce dispositif présenté par l’administration consiste à effectuer « une veille active afin d’anticiper les situations complexes », et d’agir pour éviter ou limiter les situations de violences et/ou les risques de rupture du parcours scolaire de l’élève. Dans les faits, ils interviennent souvent en réaction à des situations dites de crise, mais ils souhaiteraient davantage pouvoir intervenir avant la crise, sur la bases de « signaux faibles », dans le cadre de la prévention.
Identifier en amont « les signaux faibles », les observables objectifs, est la première étape. Ensuite les communiquer à l’IEN, premier niveau d’échange sur la situation, qui fera intervenir le Conseiller Pédagogique pour croiser les regards sur cette situation. L’IEN étudiera alors les possibilité d’accompagnement, dont celle du pôle ressource situations complexes.
M. VIGUIER, IEN ASH, en charge du pôle ressource, est conscient qu’un élève qui fait exploser le cadre à l’école fragilise le système élèves, famille, environnement proche et équipe éducative. Il est donc primordial de partager « les signaux faibles ».
Indépendamment, il s’agit aussi de prévenir et d’accompagner les risques professionnels, appelés dans ce cas risques psycho-sociaux. L’intervention peut-être directe ou indirecte, à destination des élèves et des professionnels et partenaires. Dans ce cadre, la place des Conseillers Pédagogiques est essentielle.
Les indices d’une potentielle situation complexe cités en exemple par les intervenants sont :
-le comportement de l’élève au sein de l’école, avec les adultes, avec les autre élèves, la fréquence et l’intensité des situations difficiles;
– la difficulté/impossibilité de dialoguer avec la famille et/ou les différents partenaires;
– rupture ou absence de soins.
et l’accompagnement possible :
– coordination des partenaires;
– écoute, conseils;
– propositions d’aménagements et co-intervention dans la classe pour tester les propositions d’aménagements spaciaux / pédagogiques / relationnels sur une période, par demi-journées.
Les réponses aux situations complexes sont collectives en ce qu’elles impactent et impliquent les acteurs de l’école et l’institution DSDEN 64, les parents et les élèves, et individuelles.
Notre avis :
L’Unsa Éducation se réjouit de la création de 3 équivalents temps plein d’accompagnateurs de situations complexes qui vont pouvoir se déployer sur le terrain.
La fonction d’IEN va donc devoir évoluer dans le sens de la prévention, avec une forte coloration RH (Ressources Humaines). Les personnels des écoles, s’ils doivent réfléchir à leurs écrits professionnels pour faire remonter les différents problèmes rencontrés dans le cadre de l’activité professionnelle, méritent en retour l’attention et l’accompagnement de la hiérarchie mais surtout la confiance dans leurs observations, la mise en place d’un échange professionnel qui ne soit pas centré sur les seules compétences de l’enseignant. Nous ne sommes pas l’unique solution à l’inclusion d’un enfant perturbateur de classe.
Aujourd’hui encore, et si M. VIGUIER le regrette, l’élément déclencheur pour identifier une situation complexe reste la fiche SST, qui décrit une situation certes déjà au stade critique.
Ainsi le pôle ressource s’est engagé à travailler à un document explicatif, sur son action et les observables factuels à relever, accessible aux personnels.
L’Unsa Éducation préconise une formation à destination des enseignants sur cette problématique, en formation initiale mais aussi en formation continue.
Enfin l’accompagnement des élèves des écoles qui partiront en 6ème doit être communiqué au collège d’accueil dans l’intérêt de la continuité du parcours de l’élève mais aussi pour maintenir la veille active sur les situations complexes et les risques professionnels inhérents.
Retenons aussi , que la DSDEN 64 accompagne également les personnels : le médecin de prévention, l’assistante sociale et l’infirmière du rectorat sont à l’écoute des personnels qui les sollicitent. La MGEN, par son réseau PAS, met à disposition une cellule d’écoute composée de psychologues du travail.
L’Unsa Éducation a pris rendez vous pour un prochain groupe de travail, au mois de novembre, pour partager le travail du pôle ressource et promouvoir un meilleur accompagnement sur le terrain des enseignants.