Et si on inversait…

Des élèves qui

travaillent sur des documents, qui apportent leurs compréhensions et

leurs questionnements et une démarche en classe qui part de leurs

découvertes pour élaborer les savoirs et les acquisitions nouvelles.

Et voilà la classe inversée… de descendant l’apprentissage devient actif.

Des

participants qui réfléchissent sur leurs pratiques, analysent leurs

expériences, confrontent leurs vécus professionnels, affichent

affirmations et interrogations, matière dont les « spécialistes »

repartent non pour dire la bonne parole, mais pour approfondir les

pistes ouvertes par les échanges.

Et voici le colloque inversé… de verticale la transmission devient horizontale.

Des habitants

qui débattent, qui élaborent des solutions, qui interrogent les

faisabilités, qui construisent des possibilités nouvelles avec des élus,

non face à eux, mais avec eux, acteurs des mêmes échanges, prenant leur

part à ce renouveau de l’élaboration commune.

Et voici la démocratie inversée… de réservée elle devient partagée.

Attention, nulle recette qui marche à tout coup. Nous ne parlons ni de tarte à la mode Tatin, ni de crème dite renversée.

Il ne s’agit

pas de tuer ce qui existait hier pour le remplacer aujourd’hui par son

contraire. Le but n’est pas de tout renverser (ni la table, ni d’espérer

le grand soir révolutionnaire), juste de réfléchir à nos pratiques,

d’en percevoir le but et les moyens pour y parvenir. Et -peut-être- de

trouver que dans bien des situations, inverser nos démarches est une

manière d’agir autrement et plus efficacement.

Combien de fois

en lisant un travail, un mémoire, un ouvrage, nous nous sommes dit que

tel élément, amené comme un aboutissement, une évidence, une ouverture

conclusive, nous apparait comme le véritable sujet, sur lequel il aurait

fallu concentrer sa réflexion, sa recherche, son étude…

Développer une

pédagogie inversée, n’est pas nier les connaissances de l’enseignant ou

du formateur. C’est concevoir que le groupe des apprenants, des

stagiaires, des élèves, possède déjà des savoirs. Que leur mise en

commun provoque un partage mais aussi un dépassement : l’addition des

savoirs est supérieure à la somme des savoirs individuels. Elle crée des

espaces de nouvelles réflexions, de nouvelles recherches, de nouvelles

trouvailles.

Les savoirs de

l’enseignant s’inscrivent dans cette démultiplication. Ils en sont le

ferment. Parce qu’il provoque tant par le contenu de ses apports que par

le processus proposé et animé, une implication qui facilite les

acquisitions.

Que retiendra l’apprenant ? Que saura-t-il retrouver ?

Davantage les

savoirs à l’élaboration desquels il aura participé. Ceux pour lesquels

il aura mené des enquêtes, fait des recherches, poser des questions.

Ceux sur lesquels il aura discuté, partagé, débattu. Ceux peut-être

aussi qu’il aura tout d’abord remis en cause, rejetés, niés, mais que le

travail de groupe, lui aura finalement apporté la preuve de leur

réalité.

Inverser son point de vue.

Tel est aussi l’enjeu.

Car l’Éducation

se nourrit de la capacité critique. Et l’esprit critique nécessite de

sortir d’un cadre figé, d’accepter de regarder autrement, en décalé, en

inversé.

Inutile de dire que cette attitude peut également servir l’ensemble de nos pratiques professionnelles.

Qu’elle doit

aussi interroger nos fonctionnements syndicaux. Qu’elle est certainement

une alternative positive à l’opposition systématique. Réflexion fort

utile quand le baromètre de la confiance du Cevipof, nous alerte sur le

peu de confiance qu’ont les Français dans les organisations syndicales.

Alors pédagogues, éducateurs, syndicalistes, si -de temps en temps dans nos pratiques, on inversait ?

 

Denis Adam, le 31 janvier 2018

Des élèves qui

travaillent sur des documents, qui apportent leurs compréhensions et

leurs questionnements et une démarche en classe qui part de leurs

découvertes pour élaborer les savoirs et les acquisitions nouvelles.

Et voilà la classe inversée… de descendant l’apprentissage devient actif.

Des

participants qui réfléchissent sur leurs pratiques, analysent leurs

expériences, confrontent leurs vécus professionnels, affichent

affirmations et interrogations, matière dont les « spécialistes »

repartent non pour dire la bonne parole, mais pour approfondir les

pistes ouvertes par les échanges.

Et voici le colloque inversé… de verticale la transmission devient horizontale.

Des habitants

qui débattent, qui élaborent des solutions, qui interrogent les

faisabilités, qui construisent des possibilités nouvelles avec des élus,

non face à eux, mais avec eux, acteurs des mêmes échanges, prenant leur

part à ce renouveau de l’élaboration commune.

Et voici la démocratie inversée… de réservée elle devient partagée.

Attention, nulle recette qui marche à tout coup. Nous ne parlons ni de tarte à la mode Tatin, ni de crème dite renversée.

Il ne s’agit

pas de tuer ce qui existait hier pour le remplacer aujourd’hui par son

contraire. Le but n’est pas de tout renverser (ni la table, ni d’espérer

le grand soir révolutionnaire), juste de réfléchir à nos pratiques,

d’en percevoir le but et les moyens pour y parvenir. Et -peut-être- de

trouver que dans bien des situations, inverser nos démarches est une

manière d’agir autrement et plus efficacement.

Combien de fois

en lisant un travail, un mémoire, un ouvrage, nous nous sommes dit que

tel élément, amené comme un aboutissement, une évidence, une ouverture

conclusive, nous apparait comme le véritable sujet, sur lequel il aurait

fallu concentrer sa réflexion, sa recherche, son étude…

Développer une

pédagogie inversée, n’est pas nier les connaissances de l’enseignant ou

du formateur. C’est concevoir que le groupe des apprenants, des

stagiaires, des élèves, possède déjà des savoirs. Que leur mise en

commun provoque un partage mais aussi un dépassement : l’addition des

savoirs est supérieure à la somme des savoirs individuels. Elle crée des

espaces de nouvelles réflexions, de nouvelles recherches, de nouvelles

trouvailles.

Les savoirs de

l’enseignant s’inscrivent dans cette démultiplication. Ils en sont le

ferment. Parce qu’il provoque tant par le contenu de ses apports que par

le processus proposé et animé, une implication qui facilite les

acquisitions.

Que retiendra l’apprenant ? Que saura-t-il retrouver ?

Davantage les

savoirs à l’élaboration desquels il aura participé. Ceux pour lesquels

il aura mené des enquêtes, fait des recherches, poser des questions.

Ceux sur lesquels il aura discuté, partagé, débattu. Ceux peut-être

aussi qu’il aura tout d’abord remis en cause, rejetés, niés, mais que le

travail de groupe, lui aura finalement apporté la preuve de leur

réalité.

Inverser son point de vue.

Tel est aussi l’enjeu.

Car l’Éducation

se nourrit de la capacité critique. Et l’esprit critique nécessite de

sortir d’un cadre figé, d’accepter de regarder autrement, en décalé, en

inversé.

Inutile de dire que cette attitude peut également servir l’ensemble de nos pratiques professionnelles.

Qu’elle doit

aussi interroger nos fonctionnements syndicaux. Qu’elle est certainement

une alternative positive à l’opposition systématique. Réflexion fort

utile quand le baromètre de la confiance du Cevipof, nous alerte sur le

peu de confiance qu’ont les Français dans les organisations syndicales.

Alors pédagogues, éducateurs, syndicalistes, si -de temps en temps dans nos pratiques, on inversait ?

 

Denis Adam, le 31 janvier 2018