Déclaration liminaire de l’Unsa Éducation
CTSD du 26 novembre 2020
Bilan des opérations de rentrée 1 er et 2nd degré
Monsieur le directeur Académique,
Mesdames et Messieurs les membres du CTSD.
Dans un premier temps, dans ce contexte de crise sanitaire, j’aimerais attirer votre attention, sur les conditions de travail des collègues enseignants, directeurs d’école, personnels de direction et de vie scolaire, déjà évoquées à maintes reprises lors des travaux des différents CHSCT.
L’Unsa Education a demandé au ministère de changer de méthode de gestion de la crise sanitaire tant sur la forme que sur le fond.
Sur la forme, nous disons stop aux annonces médiatiques qu’il faut ensuite mettre en musique sans avoir d’autres éléments que des déclarations sur les ondes, des lettres et des vidéos aux professeurs. Nous pensons à l’inverse qu’une situation de crise peut conduire à des décisions rapides. Celles-ci doivent être adressées aux personnels et aux différentes collectivités sous la forme d’instructions officielles.
Ensuite le ministère doit entendre qu’il faut à chaque fois prévoir des temps de construction et de mise en œuvre. A cet effet, l’Unsa éducation demande au ministère de mettre en place des journées banalisées au cas où il faudrait passer à de nouvelles étapes : nouveau protocole, fonctionnement pédagogique en alternance ou en continuité pédagogique.
Sur le fond, non tout n’est pas prêt. Ni pour cette phase sanitaire, ni pour les
éventuelles phases suivantes. Il faut des recrutements supplémentaires d’agents sur liste complémentaire pour pouvoir pallier les absences de personnels largement prévisibles du fait de la protection nécessaire des personnes vulnérables, des congés de maladie et des septaines qui ne cessent de croître. L’Unsa-Education a affirmé son opposition à la « réquisition » d’enseignants spécialisés, d’enseignants complétant des décharges de direction, …dans le 1 er degré.
Cette situation de crise sanitaire va hélas durer de longs mois ; elle ne peut pas se gérer par ce type de désorganisation avec de telles contraintes sur les personnels.
Enfin, le l’Unsa-Education a réitéré sa demande de passage en distanciel, autant que faire se peut, des réunions nécessaires comme le conseil d’école ou le conseil d’administration, et la suspension des autres réunions comme les animations pédagogiques par exemple. Cette suspension serait aussi un moyen de dégager du temps aux équipes pour faire face aux situations notamment sur le terrain.
Par ailleurs, nous donnons aussi l’alerte sur le refus du port du masque par les élèves, ce qui crée des situations de tensions vives entre parents, enseignants, directeurs d’école, personnels de directions et de vie scolaire.
En effet, depuis la rentrée du 2 novembre 2020, de plus en plus d’écoles et
d’établissements sont confrontés à des familles qui refusent de respecter le
protocole et de faire porter un masque à leur enfant. Parfois, au contraire, les
familles font savoir qu’elles refusent que des enfants sans masques soient admis à l’école avec leurs enfants.
Face à ces manifestations, l’Éducation nationale doit avoir une réponse ferme et protéger ses personnels, agents de l’État en charge d’une mission du service public.
Suite à l’intervention de l’Unsa Éducation au niveau national, la FAQ du ministère a été mise à jour le 13 novembre dernier. Une consigne est désormais publiquement donnée qui permet de refuser un élève dont les parents s’opposent au port du masque de son enfant. Il reste cependant urgent de donner un cadre clair et concret aux personnels,
notamment aux directrices et directeurs d’école, quant à la marche à suivre face à de telles situations.
En cas de refus d’une famille sur le port du masque de son enfant à l’école, l’Unsa éducation donne consigne aux personnels de refuser l’accès à l’établissement, de renvoyer les parents vers les autorités académiques et d’alerter l’IA-Dasen à l’aide d’un courrier.
L’Unsa éducation tient aussi à rappeler comme l’a réitéré notre fédération Unsa Fonction publique auprès de la ministre de la transformation et de la fonction publiques que le fait d’avoir rétabli l’application du jour de carence est un élément qui contribue à aggraver la progression de l’épidémie. Cela conduit les agents publics à minorer leurs symptômes pour éviter les prélèvements sur salaire du jour de carence.
Nous demandons d’urgence que cesse cette logique et qu’ainsi cette mesure le jour de carence, injuste et inefficace en temps normal mais encore plus en période épidémique, soit abrogée.
L’Unsa Education souhaite aussi attirer l’attention sur la situation actuelle des collèges qui échappent aux mesures d’aménagements actées pour les lycées. Pour des raisons différentes (nombre d’élèves, locaux, manque de personnels, …) il est aujourd’hui impossible pour nombre de ces établissements de mettre en œuvre le respect des mesures sanitaires préconisées.
Les effectifs d’élèves de collèges de l’Essonne dépassent ceux de certains lycées notamment en province, avec des contraintes de présence plus fortes liées à l’âge des élèves.
Lors de la conférence de presse du jeudi 12 novembre, Monsieur Blanquer avait évoqué la situation des lycées pour lesquels il avait très explicitement et positivement permis que les équipes proposent des adaptations mais rien n’a été dit sur la situation des collèges.
Il nous apparaît indispensable que des consignes claires soient données aux recteurs en vue d’aménagements en collège. Cette situation de blocage est incompréhensible pour les personnels de ces établissements.
Je vous remercie de votre attention