Déclaration au CTA de Poitiers du 23 juin 2020


Madame la Rectrice,


Mesdames et messieurs les membres du comité technique académique,

 

Ce CTA de fin d’année en présentiel est l’occasion de faire un premier bilan de l’année écoulée. Année atypique due à la crise sanitaire mais également avec la disparition des prérogatives des CAP.

Quel bilan peut-on en tirer ? Pour l’Unsa-Education, l’Education nationale a été maltraitante avec ses personnels. Plusieurs points viennent corroborer cette affirmation :

 


          Une gestion des ressources humaines qui n’est pas à la hauteur des enjeux. La mobilité géographique n’est pas lisible pour nos collègues. Dans le second degré, par exemple, les barres ont été publiées après la date limite de révision. Nous vous avions alerté dès le CTA de mars sur ce sujet. L’Unsa Éducation exige de l’administration, en lien avec le droit de chacun de formuler un recours et de disposer des éléments pour le faire, de fournir les données nécessaires.  Dans le 1er degré les nominations n’ont pas respecté les règles parues dans les circulaires des 4 départements : l’administration n’a pas utilisé le bon critère discriminant en cas d’égalité de barème. S’ils avaient été destinataires des documents de préparation du mouvement, comme l’année dernière, les élus du Personnel auraient pu contribuer à détecter ce dysfonctionnement avant la diffusion des résultats. Les mouvements des personnels de direction ont livré leur lot d’insatisfaction, d’incohérence et d’opacité. Les personnels dans les services sont débordés par la charge de travail … Et que dire de la gestion des situations médicales, sociales, des détachements, des allègements de service et des TZR ?


 


          Une gestion de la crise sanitaire ubuesque : les équipes, les directrices et directeurs d’écoles, les chefs d’établissements, les IEN ont dû gérer des ordres et contre ordres, une communication ministérielle erratique, un timing déconnecté de la réalité du terrain, une pression des parents importante, des protocoles sanitaires successifs parfois irréalisables et à mettre en place dans la précipitation. Par rebond, une fois encore, la gestion des ressources humaines a été défaillante :

 


o   Que dire de l’ordre donné aux enseignants qui n’assuraient pas l’accueil des enfants, d’exercer le télétravail dans leur école ? Il n’y a bien qu’à l’éducation nationale qu’une telle consigne existe.


o   Que dire également, de la fin de non-recevoir à la demande de repousser de 2 jours la date de fermeture du serveur pour les mutations du 1er degré en pleine phase de réouverture des écoles ?


o   Que dire également de la communication aux équipes des berceaux PES ?


o   Que dire toujours de la prime destinée aux enseignants qui ont accueilli les enfants des soignants pendant le confinement ? Très peu la toucheront et les règles pour la percevoir, arbitraires et inéquitables, n’ont été transmises aux enseignants qu’après la mise en œuvre du dispositif.


o   Que dire de la gestion des personnels itinérants différente selon les départements ?


o   Que dire des médecins scolaires, les grands oubliés de la crise sanitaire, à qui on n’a jamais demandé un avis, sur lesquels l’EN ne s’est jamais appuyé ?


o   Que dire de la gestion catastrophique des examens du second degré où, là où nous avions espéré cohérence et préparation (deux mois déjà que nous savions que ces examens allaient pour tout ou partie être en contrôle continu), nous n’avons eu que précipitations, ordres, contrordres, urgence et incohérence (3 bordereaux de saisie pour la même note de français, des bordereaux de bac obligés d’être saisis pour des épreuves orales qui n’ont pas eu lieu et donc des cohortes d’élèves « dispensés », c’est ubuesque !) ?

 


o   Que dire des examens de BTS où chaque académie pilote a choisi son calendrier voire son mode de fonctionnement, multipliant ainsi les risques d’erreur ?

 

La liste est longue. Oui madame la rectrice nous avons un problème de gestion des ressources humaines à l’éducation nationale, oui madame la rectrice l’éducation nationale est maltraitante avec ses personnels qui pourtant ont été exemplaires dans la situation que nous venons de vivre. Alors vous aurez beau, madame la rectrice, nous expliquer que les personnels de l’éducation nationale sont formidables, que les enseignants se sont comportés en véritables hussards noirs de la république, que celle-ci devra être reconnaissante ; vous aurez beau évoquer l’ordre national du mérite … tout cela, ce ne sont que de belles paroles. Mais quand il s’agit de répondre concrètement à une demande légitime, d’appliquer des textes de prendre soin des personnels, alors rien n’est possible.

 

Il nous faudra donc collectivement faire le bilan, sous tous ces aspects, de cette année. Il faudra faire, également et objectivement, le bilan de cette crise sanitaire, sans concession. Il faudra prendre les mesures qui s’imposent sinon tout cela n’aura servi à rien. Pour l’Unsa-Education le bilan ne sera pas tout noir … mais il sera loin d’être rose !

 

Nous allons évoquer les réseaux ECLORE. Pour être tout à fait honnête, madame la rectrice, ces réseaux sont très éloignés de la préoccupation des enseignants. Ce dispositif ne parle qu’aux initiés. L’impression générale est que l’on essaie par tous les moyens de faire entrer de force dans la cadre ECLORE tout ce qui existait ou se faisait avant. Il faut donc les revoir de fond en comble ou les abandonner. Pour l’Unsa-Education il faut les simplifier, y intégrer véritablement le 1er degré et revenir aux objectifs initiaux, et peut-être par-dessus tout, être modeste et avancer pas à pas.

Autre sujet d’importance : Les PIALS

Leur évolution et leur généralisation doivent se faire en y implantant des moyens pour le fonctionnement et la charge de travail que leur gestion réclame. C’est bien du temps qu’il faut donner pour gérer les PIALS. Cette phase de généralisation devra aussi être accompagnée et évaluée en fin d’année scolaire.  L’Unsa-Education est satisfaite de voir que des moyens de remplacement seront fléchés et qu’une évolution du métier d’AESH sera possible avec la création de postes d’AESH référent. De la même manière l’augmentation des moyens UPE2A est un bon signal.

Concernant la répartition des AESH, l’Unsa-Education vous proposera des pistes d’évolution lors du GT spécifique du 10 juillet.

 

Pour Finir, l’Unsa-Education vous alerte une nouvelle fois sur les RPS de plus en plus importants en particulier chez nos collègues personnels de direction, chez les directrices et les directeurs d’école, et les inspecteurs. Les risques de décompensation sont importants.

L’Unsa-Education, avec l’ensemble des fédérations de l’éducation, milite pour construire un plan d’investissement dans l’Education et pour une Ecole à la hauteur des besoins de la population. Les dégradations sanitaires et sociales qui ont eu lieu durant la période et qui seront malheureusement une réalité aussi à la rentrée justifient avant toute chose que les actions des médecins, des infirmier.es, des psychologues et des assistant.es de service social soient renforcées. La période de crise a révélé et creusé les inégalités scolaires et sociales. Les équipes doivent avoir les moyens d’y faire face et de les prendre en charge. A rentrée exceptionnelle, moyens exceptionnels.

Pour terminer, nous souhaitons à Monsieur le Ministre de l’Education de bonnes vacances apprenantes, durant lesquelles nous espérons qu’il fera une remise à niveau sur sa gestion de l’humain et apprendra à utiliser les outils dont il dispose pour communiquer plus directement avec les personnels de l’Education Nationale, plutôt que de le faire par voie de presse ou via les réseaux sociaux.

 

Pour les représentants de l’Unsa-Education au CTA

Jean-François ROLAND

Secrétaire Régional

 

Madame la Rectrice,

Mesdames et messieurs les membres du comité technique académique,

 

Ce CTA de fin d’année en présentiel est l’occasion de faire un premier bilan de l’année écoulée. Année atypique due à la crise sanitaire mais également avec la disparition des prérogatives des CAP.

Quel bilan peut-on en tirer ? Pour l’Unsa-Education, l’Education nationale a été maltraitante avec ses personnels. Plusieurs points viennent corroborer cette affirmation :

 

          Une gestion des ressources humaines qui n’est pas à la hauteur des enjeux. La mobilité géographique n’est pas lisible pour nos collègues. Dans le second degré, par exemple, les barres ont été publiées après la date limite de révision. Nous vous avions alerté dès le CTA de mars sur ce sujet. L’Unsa Éducation exige de l’administration, en lien avec le droit de chacun de formuler un recours et de disposer des éléments pour le faire, de fournir les données nécessaires.  Dans le 1er degré les nominations n’ont pas respecté les règles parues dans les circulaires des 4 départements : l’administration n’a pas utilisé le bon critère discriminant en cas d’égalité de barème. S’ils avaient été destinataires des documents de préparation du mouvement, comme l’année dernière, les élus du Personnel auraient pu contribuer à détecter ce dysfonctionnement avant la diffusion des résultats. Les mouvements des personnels de direction ont livré leur lot d’insatisfaction, d’incohérence et d’opacité. Les personnels dans les services sont débordés par la charge de travail … Et que dire de la gestion des situations médicales, sociales, des détachements, des allègements de service et des TZR ?

 

          Une gestion de la crise sanitaire ubuesque : les équipes, les directrices et directeurs d’écoles, les chefs d’établissements, les IEN ont dû gérer des ordres et contre ordres, une communication ministérielle erratique, un timing déconnecté de la réalité du terrain, une pression des parents importante, des protocoles sanitaires successifs parfois irréalisables et à mettre en place dans la précipitation. Par rebond, une fois encore, la gestion des ressources humaines a été défaillante :

 

o   Que dire de l’ordre donné aux enseignants qui n’assuraient pas l’accueil des enfants, d’exercer le télétravail dans leur école ? Il n’y a bien qu’à l’éducation nationale qu’une telle consigne existe.

o   Que dire également, de la fin de non-recevoir à la demande de repousser de 2 jours la date de fermeture du serveur pour les mutations du 1er degré en pleine phase de réouverture des écoles ?

o   Que dire également de la communication aux équipes des berceaux PES ?

o   Que dire toujours de la prime destinée aux enseignants qui ont accueilli les enfants des soignants pendant le confinement ? Très peu la toucheront et les règles pour la percevoir, arbitraires et inéquitables, n’ont été transmises aux enseignants qu’après la mise en œuvre du dispositif.

o   Que dire de la gestion des personnels itinérants différente selon les départements ?

o   Que dire des médecins scolaires, les grands oubliés de la crise sanitaire, à qui on n’a jamais demandé un avis, sur lesquels l’EN ne s’est jamais appuyé ?

o   Que dire de la gestion catastrophique des examens du second degré où, là où nous avions espéré cohérence et préparation (deux mois déjà que nous savions que ces examens allaient pour tout ou partie être en contrôle continu), nous n’avons eu que précipitations, ordres, contrordres, urgence et incohérence (3 bordereaux de saisie pour la même note de français, des bordereaux de bac obligés d’être saisis pour des épreuves orales qui n’ont pas eu lieu et donc des cohortes d’élèves « dispensés », c’est ubuesque !) ?

 

o   Que dire des examens de BTS où chaque académie pilote a choisi son calendrier voire son mode de fonctionnement, multipliant ainsi les risques d’erreur ?

 

La liste est longue. Oui madame la rectrice nous avons un problème de gestion des ressources humaines à l’éducation nationale, oui madame la rectrice l’éducation nationale est maltraitante avec ses personnels qui pourtant ont été exemplaires dans la situation que nous venons de vivre. Alors vous aurez beau, madame la rectrice, nous expliquer que les personnels de l’éducation nationale sont formidables, que les enseignants se sont comportés en véritables hussards noirs de la république, que celle-ci devra être reconnaissante ; vous aurez beau évoquer l’ordre national du mérite … tout cela, ce ne sont que de belles paroles. Mais quand il s’agit de répondre concrètement à une demande légitime, d’appliquer des textes de prendre soin des personnels, alors rien n’est possible.

 

Il nous faudra donc collectivement faire le bilan, sous tous ces aspects, de cette année. Il faudra faire, également et objectivement, le bilan de cette crise sanitaire, sans concession. Il faudra prendre les mesures qui s’imposent sinon tout cela n’aura servi à rien. Pour l’Unsa-Education le bilan ne sera pas tout noir … mais il sera loin d’être rose !

 

Nous allons évoquer les réseaux ECLORE. Pour être tout à fait honnête, madame la rectrice, ces réseaux sont très éloignés de la préoccupation des enseignants. Ce dispositif ne parle qu’aux initiés. L’impression générale est que l’on essaie par tous les moyens de faire entrer de force dans la cadre ECLORE tout ce qui existait ou se faisait avant. Il faut donc les revoir de fond en comble ou les abandonner. Pour l’Unsa-Education il faut les simplifier, y intégrer véritablement le 1er degré et revenir aux objectifs initiaux, et peut-être par-dessus tout, être modeste et avancer pas à pas.

Autre sujet d’importance : Les PIALS

Leur évolution et leur généralisation doivent se faire en y implantant des moyens pour le fonctionnement et la charge de travail que leur gestion réclame. C’est bien du temps qu’il faut donner pour gérer les PIALS. Cette phase de généralisation devra aussi être accompagnée et évaluée en fin d’année scolaire.  L’Unsa-Education est satisfaite de voir que des moyens de remplacement seront fléchés et qu’une évolution du métier d’AESH sera possible avec la création de postes d’AESH référent. De la même manière l’augmentation des moyens UPE2A est un bon signal.

Concernant la répartition des AESH, l’Unsa-Education vous proposera des pistes d’évolution lors du GT spécifique du 10 juillet.

 

Pour Finir, l’Unsa-Education vous alerte une nouvelle fois sur les RPS de plus en plus importants en particulier chez nos collègues personnels de direction, chez les directrices et les directeurs d’école, et les inspecteurs. Les risques de décompensation sont importants.

L’Unsa-Education, avec l’ensemble des fédérations de l’éducation, milite pour construire un plan d’investissement dans l’Education et pour une Ecole à la hauteur des besoins de la population. Les dégradations sanitaires et sociales qui ont eu lieu durant la période et qui seront malheureusement une réalité aussi à la rentrée justifient avant toute chose que les actions des médecins, des infirmier.es, des psychologues et des assistant.es de service social soient renforcées. La période de crise a révélé et creusé les inégalités scolaires et sociales. Les équipes doivent avoir les moyens d’y faire face et de les prendre en charge. A rentrée exceptionnelle, moyens exceptionnels.

Pour terminer, nous souhaitons à Monsieur le Ministre de l’Education de bonnes vacances apprenantes, durant lesquelles nous espérons qu’il fera une remise à niveau sur sa gestion de l’humain et apprendra à utiliser les outils dont il dispose pour communiquer plus directement avec les personnels de l’Education Nationale, plutôt que de le faire par voie de presse ou via les réseaux sociaux.

 

Pour les représentants de l’Unsa-Education au CTA

Jean-François ROLAND

Secrétaire Régional