De la façon de faire du syndicalisme
« Les goûts et les couleurs ». Il n’est pas rare d’entendre ou d’user de cette expression afin de faire part, non sans une certaine acceptation bienveillante des différences qui nous caractérisent toutes et tous. Citoyen.nes, membres d’une même famille, voisin.es, parents, collègues…
A l’UNSA Education, nous avons fait de cette « acceptation bienveillante » une revendication, une richesse et une nécessité. Le dialogue social, le débat d’idée, la liberté de conscience et d’expression sont les fondements même de notre République et de nos professions. C’est le sens profond qui guide chaque jour notre mission de former des futurs citoyen.nes éclairé.es et respectueux.ses des autres. Ne pas être d’accord, avoir des visions différentes sont une nécessité dans le monde d’aujourd’hui et il nous appartient à nous, éducateurs.trices, de les faire vivre.
Mais tout principe à ses limites. N’est-il pas d’usage de dire que la liberté des uns commence où s’arrête celle des autres ?
Un récent épisode, sur lequel l’UNSA Education n’avait initialement pas souhaité s’exprimer, vient pourtant nous questionner sur ces fameuses limites.
Si un syndicat bénéficie autant que n’importe quel citoyen de la liberté d’opinion et d’expression, doit-il (peut-il ?) écrire et diffuser des propos diffamatoires à l’encontre d’un personnel, fut-il IEN, enseignant, infirmier scolaire ou DASEN ?
A l’UNSA Education, nous pensons que non. Un personnel, quel qu’il soit, a le droit d’arriver sur son poste dans les meilleures conditions possibles. N’est-ce pas là ce que défendent les organisations syndicales habituellement ? Imagine-t-on un syndicat d’IEN écrire une lettre en ligne informant l’ensemble de la profession de l’arrivée d’un.e enseignant.e dans telle école qui risque de poser de gros problèmes car c’était déjà le cas sur son ancienne école…
L’ensemble de ce que la profession compte de syndicats s’élèverait d’une seule et même voix pour dénoncer et vouer aux gémonies – à juste titre – de telles pratiques.
Il semblerait que malheureusement nos collègues de la FSU aient quelque peu oublié qu’ils faisaient eux aussi partie d’une fédération et qu’ils aient cédé à d’anciennes pratiques – tirer à vue sur les chefs.
Les personnels ne sont pas dupes de telles pratiques qui au final sont génératrices d’inquiétudes plus qu’elles n’aident les personnels.
L’UNSA Education quant à elle, citée dans la lettre en ligne de cette organisation syndicale, se devait de clarifier cette situation et les syndicats qui la composent n’ont pas oublié qu’ils faisaient partie d’une seule et même fédération. C’est pourquoi l’ensemble des syndicats de l’UNSA Education rejette ces procédés.
Gilles Tena et Philippe Alberge
Secrétaire régional Secrétaire départemental
UNSA Education