Déclaration de l’UNSA-éducation au CTSD du 20 novembre dernier :
Monsieur le Directeur des Services de l’Education Nationale,
Mesdames, Messieurs les membres du CTSD
Nous sommes aujourd’hui 20 novembre, réunis pour le bilan de la rentrée 2018-2019. Globalement la rentrée s’est bien passée : les élèves ont des professeurs devant eux, des outils promis ont pris du retard mais sont maintenant en place, les personnels non enseignants (personnels de direction, d’éducation, administratifs, de service social, de santé, inspecteurs, ITRF, chefs de travaux (DDFPT)…) ont pris leurs postes et assurent, le plus efficacement possible leurs fonctions malgré des conditions de travail souvent dégradées.
Les services et personnels de l’éducation se sont encore une fois donnés à fond. Ils ont permis aux usagers que sont les élèves d’apprendre dans les meilleures conditions possibles, avec des moyens donnés parfois après la rentrée.
Oui mais voilà, les collègues sont fatigués. Fatigués de s’adapter, souvent sans formation ou trop peu, à leur outil de travail. Fatigués du temps de plus en plus long passé devant des outils numériques dysfonctionnant. Fatigués de voir que l’on ferme ou menace de fermer des établissements publics de centre-ville, alors que les établissements privés sont pleins et que des extensions de ceux-ci sont mêmes prévues. Fatigués de voir que malgré les promesses, aucun appel d’offre n’a été engagé pour la création d’un collège public à Beaupreau. Fatigués des réformes qu’il faut mettre en place sans connaître les moyens, les buts pédagogiques et à la va vite. Fatigués de voir leur charge de travail s’élargir par manque de moyens. Fatigués de voir que les fiches RSST ne sont toujours pas électroniques et ne remontent pas systématiquement aux représentants des CHSCT. Fatigués de se rendre compte que les CHSCT ne peuvent pas remplir leur rôle de visite de l’ensemble des établissements et services durant un mandat. Fatigués du recrutement des contractuels peu ou pas formés et utilisés comme variable d’ajustement. Fatigués de réclamer tous les ans une visite médicale régulière pour l’ensemble des personnels. Fatigués d’avoir des demandes de temps partiels refusés. Fatigués, fatigués, fatigués… la liste est longue et incomplète. Pour certains nous assistons même à des « burn out ». Le mal être au travail est de plus en plus prégnant parmi nos collègues, quelques soient les métiers qu’ils exercent.
Monsieur le DASEN, il est grand temps, pour vous comme pour l’ensemble des personnels de l’éducation, que le Gouvernement prenne enfin les dispositions qui nous permettent d’exercer nos métiers dans de bonnes conditions et de proposer un service public de plus grande qualité.
Devant tous ces constats de fatigue, à l’Unsa nous avons décidé d’agir, de parler des risques professionnels avec ceux qui souhaitent prendre un peu de recul. Le 18 octobre dernier, nous avons organisé un colloque sur les risques psychosociaux qui a réuni plus de 250 personnes. A l’Unsa nous pensons qu’il est possible de faire beaucoup mieux à la fois pour les usagers, mais aussi pour les personnels. Mais la première priorité reste de nous en donner les moyens.
Nous réitérons notre demande au gouvernement d’un autre budget pour l’enseignement scolaire public et une politique éducative à l’écoute des personnels sans oublier l’enseignement agricole et Jeunesse et Sport, eux aussi fortement touchés.