[Bordeaux] Conditions de travail dans l’académie : un baromètre qui confirme une souffrance massive

À la suite de la réunion tenue au rectorat de Bordeaux avec les représentant·es de l’UNSA Éducation, les résultats du nouveau baromètre académique QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail) ont été présentés. Croisé avec les données de l’enquête nationale de l’UNSA Éducation, le constat est sans appel : la souffrance au travail n’est plus un signal faible mais une réalité documentée, persistante et largement partagée.

Un double regard, un même diagnostic alarmant

Comme l’a rappelé l’UNSA Éducation deux sources majeures éclairent la situation :

Si les méthodologies diffèrent, les conclusions convergent de façon frappante : les personnels aiment leur métier, mais ne parviennent plus à l’exercer sereinement.
Selon l’UNSA Education, « 90 % de nos collègues aiment leur métier, mais ils ne sont que 73 % à être heureux de l’exercer » , un recul constant depuis 2018.

À l’échelle nationale, 67 % jugent leurs conditions de travail insatisfaisantes, et 37 % envisagent une reconversion dans la fonction publique, 25 % dans le privé. Ces chiffres, qui auraient dû alerter depuis longtemps, témoignent d’une perte de sens et d’un découragement profond.

Un baromètre académique qui stagne malgré les discours

Pour l’académie de Bordeaux, la note globale du baromètre QVCT passe de 5,3/10 en 2024 à 5,5/10 en 2025. Une hausse minime, que l’UNSA Education qualifie sans détour de « quasi-stagnation » et qui ne traduit en rien une amélioration réelle de la prévention des risques psychosociaux.

 

Les éléments marquants du baromètre :

  • Un travail utile mais non reconnu

Près des 2/3 des répondants estiment que leur travail manque de reconnaissance, alors même qu’il est jugé stimulant et utile. L’UNSA Education retient ici un point d’attention majeur qui nourrit ressentiment et démotivation.

  • Une souffrance au travail massive

45 % des agents déclarent avoir été en situation de souffrance au travail cette année, un chiffre que l’UNSA Education qualifie de massif et impossible à ignorer.

  • Une pression permanente et des injonctions contradictoires

Le baromètre indique que 75 % des personnels se disent soumis à une forte pression et la moitié déclare subir des injonctions contradictoires.

  • Une violence devenue banale dans certains métiers

43 % des personnels ont déclaré avoir subi une agression au cours de l’année scolaire – le plus souvent verbale, et principalement dans le premier degré ou la vie scolaire. Pour l’UNSA Education, quand près de la moitié de vos agents se font agresser verbalement ou physiquement, on ne parle plus d’incivilités, mais d’insécurité.

  • Un droit à la déconnexion inexistant

Le baromètre confirme une porosité totale entre vie professionnelle et vie privée.

  • 74 % des personnels déclarent devoir consulter leur messagerie hors temps de travail.
  • Le chiffre grimpe à 88 % chez les directeurs d’école.

L’UNSA dénonce un système où « le travail envahit tout, tout le temps » .

 

Des mesures toujours insuffisantes selon l’UNSA Éducation

Si l’Institution réaffirme que le baromètre doit être un outil d’« appui » pour les encadrants, le syndicat estime que la bonne volonté locale ne peut pas compenser l’absence de mesures structurelles. L’UNSA dénonce l’écart abyssal entre les discours sur la bienveillance et la réalité brutale vécue par les collègues.
Sans moyens humains, sans réduction de la charge de travail, sans garantie du droit à la déconnexion, les agents restent exposés, et l’employeur demeure responsable de la dégradation de la santé des personnels.

 

Une demande forte : une véritable politique de prévention

Pour l’Unsa Education, nous n’avons pas besoin de nouveaux chiffres. Nous les avons. Nous exigeons une politique de prévention à la hauteur de la souffrance documentée par vos propres services.