En lien avec l'actualité

Violence : au-delà du « tout sécuritaire », analyser les causes et permettre aux professionnel·les d’agir

Face à un drame épouvantable comme celui qui s’est déroulé dans un établissement privé de Nantes, nous sommes toutes et tous abasourdis et l’UNSA éducation présente tout son soutien aux proches de la victime et à la communauté éducative meurtrie. Pour autant, face à un tel acte, il est indispensable de se poser les bonnes questions et d’éviter les réponses faciles, décidées dans l’urgence et inadaptées.

 Ainsi, sans minimiser l’importance des besoins en sécurité, notre fédération regrette la focalisation du débat, par certaines forces politiques, sur des portiques de sécurité qui sont une entrée très restreinte sur cette question, qui mérite mieux qu’un traitement par le petit bout de la lorgnette.

Agir face à la violence des jeunes nécessite d’en analyser les causes, alors même que celles-ci sont multifactorielles. Concernant la sécurisation des établissements scolaires, l’UNSA éducation s’est impliquée dans toutes les concertations, notamment pour améliorer les dispositifs d’alerte et organiser des cellules d’appui au sein des rectorats, en lien avec les collectivités territoriales. Plus globalement, depuis un an déjà, l’UNSA éducation prend à bras-le-corps le sujet de la violence chez les jeunes et dans notre société en lien avec d’autres fédérations UNSA, pour dégager des solutions transversales (à lire ici ).

En aucune manière il ne s’agit d’atténuer l’horreur des actes de violence, mais plutôt de tout faire pour que cela ne se reproduise plus. Si l’amélioration du climat scolaire est une piste, celle de la santé mentale des enfants et des jeunes est essentielle. L’impact des réseaux sociaux mérite particulièrement d’être prise en compte. Selon l’étude ENABEE, 13 % des enfants de 6 à 11 ans présentent au moins un trouble psychique. 15 % des adolescents présentent un risque élevé de dépression (à lire ici). Nous alertons depuis plusieurs mois pour que cette question, pourtant grande cause nationale, soit réellement prise en compte, alors que contrairement à beaucoup d’autres pays, la France s’est peu préoccupée des retombées de la crise sanitaire et des confinements qui ont lourdement pesé sur la santé mentale des enfants, voire des adultes. La santé mentale est trop préoccupante pour se contenter de la déclarer « grande cause nationale » sans augmenter le nombre de personnels formés, capables de détecter les signaux faibles chez les élèves et les étudiant·es, de les accompagner et de les orienter vers des soins.

Aux assises de la santé scolaire (article à lire ici) qui se déroulent dans quelques semaines, l’UNSA éducation et ses syndicats réclameront que des mesures soient rapidement mises en œuvre pour assurer l’accès à un soutien psychologique de proximité. La prévention de santé mentale doit intégrer la formation des personnels et des équipes pluri-professionnelles doivent pouvoir intervenir régulièrement dans les écoles et les établissements, avec des délais de prise en charge largement améliorés.

Agir contre la violence nécessite de prendre en compte tous les aspects qui la produisent, ainsi que les mal-êtres dont elle peut être un symptôme. C’est une politique globale qui doit être ainsi construite en impliquant tous les personnels concernés, et non la course à un mythique et énième plan « tout sécuritaire » dont on sait par avance l’inefficacité.

Sélectionnés pour vous

La laïcité falsifiée…

24 avril 2025  -  National
Que d’outrages aura-t-on commis ces derniers mois au nom du principe de laïcité ! Ironie du sort, l’année où l’on célèbre les 120 ans de…
Lire la suite →
+ d’actualités nationales