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Rapport sur les violences scolaires : Il doit y avoir un avant et un après Betharram

Après le scandale d’ampleur révélé par l'affaire Bétharram, une commission d'enquête parlementaire s'est saisie du problème des violences scolaires et les 50 propositions de son rapport ont été votées à l’unanimité. Les 330 pages de ce rapport décrivent un état des lieux préoccupant, où l’État s’est montré défaillant dans la prévention des violences scolaires. Pour l'UNSA Éducation, qui rappelle tout son soutien aux victimes, la protection de la jeunesse est une priorité.

Ces recommandations doivent servir de boussole. Une traduction réglementaire, un calendrier clair et un volontarisme affiché sont indispensables pour mettre en œuvre rapidement ces mesures.

Les moyens doivent être au rendez-vous, et un renforcement systématique des contrôles des établissements privés est un premier pas. Nous serons attentifs à l’effectivité de ces contrôles et rappelons qu’ils n’ont de sens que s’ils conduisent à la la mise en place de sanctions si c’est nécessaire. Parmi les recommandations phares du rapport, l’UNSA Éducation soutient également la production annuelle de données consolidées, par académie et par type d’établissement, ainsi que le croisement des données entre différents dispositifs de signalement.

Mais au-delà des moyens, c’est un véritable changement de paradigme qu’il faut engager. Depuis trop longtemps, sous couvert d’exigence et d’excellence, sont érigés en modèle des pratiques promouvant une autorité rigide, des punitions systématisées, une hiérarchisation des savoirs, le tout présenté comme garant de la réussite. Ce récit-là a servi à justifier un silence assourdissant malgré des dérives graves et des pratiques violentes au nom de l’efficacité ou de la tradition. Trop d’établissements privés, en particulier catholiques, se sont illustrés dans cette approche rétrograde de l’éducation.

Et pendant ce temps, l’École publique devient la cible constante de polémiques, caricaturée par des discours politiques qui lui reprochent tout. Un traitement inégal et surtout injuste qui nourrit les contournements de la carte scolaire, alimente la défiance et contribue à faire de certains établissements, notamment privés, des refuges dont on a trop longtemps ignoré les dysfonctionnements.

Il est temps de briser ce récit. Il doit y avoir un avant et un après Bétharram.

Cette affaire ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt : une réforme en profondeur est nécessaire pour enrayer ces défaillances. L’UNSA Éducation suivra de près les propositions portées par ce rapport qui en dessinent avec pertinence les contours.

Morgane Verviers, secrétaire générale de l’UNSA EDUCATION

A Ivry sur Seine, le 3 juillet 2025

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