Pour une École digne de ce nom

Invasion de rats, de cafards, bâti délabré, cour de récréation microscopique, ou encore panne de chauffage, voilà quelques exemples pointés par les médias depuis une semaine sur l’état de délabrement des écoles de Marseille.

Hier – le 8 février 2016, c’est à l’issue du conseil municipal que Jean-Claude Gaudin a annoncé un effort financier de la Mairie tout en pointant une «manipulation des faits, truqués, tronqués, déformés » par un grand journal.

Cette annonce fait suite à une multiplication de témoignages qui ont amené la Ministre de l’Éducation nationale à dénoncer « la souffrance dans laquelle vivent au quotidien, ces élèves, ces enseignants, ces personnels ».

C’est justement – en tant que témoin – qu’une enseignante des quartiers Nord de Marseille a pris l’initiative de lancer une pétition en ligne. Avec plus de 15 000 signatures recueillies, la mobilisation est à l’image de la colère des parents d’élèves, des enseignants et des élus. Au mois de décembre 2015, par sa lettre « Je nous accuse » l’enseignante avait alerté la Ministre sur ce qu’elle appelle le «droit à la même école ».

En relayant l’action de cette enseignante, la sénatrice Samia Ghali enfonce le clou en parlant d’ «apartheid » et ajoute « cela fait des années que l’on demande des travaux, qui sont programmés mais ne sont jamais effectués». Visé le Maire s’en était défendu en dénonçant une description «apocalyptique et très exagérée ».

Excessif ou non, pour l’UNSA Éducation la question n’est pas là !
Qu’il touche un ou plusieurs établissements scolaires, l’état de vétusté qui est mis en lumière est inadmissible et indigne de l’École de la République.

Cette question des inégalités territoriales et de leur impact sur l’École n’est pas nouvelle.
C’est un sujet complexe qui dépasse largement le contraste entre les bâtis scolaires. Aux delà des locaux et de leur entretien qui est confié aux collectivités locales, l’acte pédagogique peut aussi être facteur d’inégalités scolaires. En ce sens, il convient de s’interroger sur la nette différence entre les affections des jeunes enseignants et celles des plus expérimentés, ou encore sur les disparités au niveau des voyages scolaires et des sorties culturelles qui sont proposés.
A 800 kilomètres de Marseille, le département de la Seine-Saint-Denis est lui aussi l’un des territoires les plus touchés par ces difficultés qui mettent l’École à l’épreuve des mécanismes de ségrégation, et de paupérisme.

Pour notre Fédération, les parcours éducatifs des enfants et des jeunes ne peuvent être analysés sans tenir compte de leur environnement éducatif. La situation des écoles de Marseille est un «zoom médiatique » sur ce qui relève, en fait, d’un projet de société.
Si chaque territoire a bien évidemment ses particularités, les inégalités à l’École (et plus largement), retracent bien autre chose que de simples différences…

 

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Invasion de rats, de cafards, bâti délabré, cour de récréation microscopique, ou encore panne de chauffage, voilà quelques exemples pointés par les médias depuis une semaine sur l’état de délabrement des écoles de Marseille.

Hier – le 8 février 2016, c’est à l’issue du conseil municipal que Jean-Claude Gaudin a annoncé un effort financier de la Mairie tout en pointant une «manipulation des faits, truqués, tronqués, déformés » par un grand journal.

Cette annonce fait suite à une multiplication de témoignages qui ont amené la Ministre de l’Éducation nationale à dénoncer « la souffrance dans laquelle vivent au quotidien, ces élèves, ces enseignants, ces personnels ».

C’est justement – en tant que témoin – qu’une enseignante des quartiers Nord de Marseille a pris l’initiative de lancer une pétition en ligne. Avec plus de 15 000 signatures recueillies, la mobilisation est à l’image de la colère des parents d’élèves, des enseignants et des élus. Au mois de décembre 2015, par sa lettre « Je nous accuse » l’enseignante avait alerté la Ministre sur ce qu’elle appelle le «droit à la même école ».

En relayant l’action de cette enseignante, la sénatrice Samia Ghali enfonce le clou en parlant d’ «apartheid » et ajoute « cela fait des années que l’on demande des travaux, qui sont programmés mais ne sont jamais effectués». Visé le Maire s’en était défendu en dénonçant une description «apocalyptique et très exagérée ».

Excessif ou non, pour l’UNSA Éducation la question n’est pas là !
Qu’il touche un ou plusieurs établissements scolaires, l’état de vétusté qui est mis en lumière est inadmissible et indigne de l’École de la République.

Cette question des inégalités territoriales et de leur impact sur l’École n’est pas nouvelle.
C’est un sujet complexe qui dépasse largement le contraste entre les bâtis scolaires. Aux delà des locaux et de leur entretien qui est confié aux collectivités locales, l’acte pédagogique peut aussi être facteur d’inégalités scolaires. En ce sens, il convient de s’interroger sur la nette différence entre les affections des jeunes enseignants et celles des plus expérimentés, ou encore sur les disparités au niveau des voyages scolaires et des sorties culturelles qui sont proposés.
A 800 kilomètres de Marseille, le département de la Seine-Saint-Denis est lui aussi l’un des territoires les plus touchés par ces difficultés qui mettent l’École à l’épreuve des mécanismes de ségrégation, et de paupérisme.

Pour notre Fédération, les parcours éducatifs des enfants et des jeunes ne peuvent être analysés sans tenir compte de leur environnement éducatif. La situation des écoles de Marseille est un «zoom médiatique » sur ce qui relève, en fait, d’un projet de société.
Si chaque territoire a bien évidemment ses particularités, les inégalités à l’École (et plus largement), retracent bien autre chose que de simples différences…