Pôle d’appui à la scolarité : attention à un déploiement trop rapide

Analyse des besoins, remédiations immédiates
Le PAS doit « apporter aide et soutien à tout élève qui rencontre une difficulté d’accès au savoir et aux compétences« . Le coordonnateur du PAS peut être saisi par :
- Parents et responsables légaux,
- es,
- Directeur, directrice ou chef.fe d’établissement.
Plusieurs types de réponses peuvent être apportés :
- pédagogique, et elle est alors « définie et mise en œuvre par le professeur dans sa classe« ,
- mise à disposition d’un matériel pédagogique adapté aux besoins de l’élève,
- « accompagnement humain, exercé par un adulte professionnel – éducateur spécialisé, AED, professeur spécialisé membre de Rased ou pas, personnel des services sociaux et de santé, etc. – identifié au sein du pôle d’appui à la scolarité« .
Cette réponse de premier niveau « ne nécessite pas de reconnaissance de troubles ou de handicap« , elle vise à réduire le nombre de saisine MDPH, parfois inappropriée, ce qui fait retarder les prises en charge. Le bilan des PAS doit être présenté en comité départemental de suivi de l’école inclusive, en incluant des indicateurs d’activité.
Bilan partiel et extension du dispositif
Les financements de postes côté médico-social ont été assurés et précisés dans l’instruction du 22 mai 2024 relative aux orientations de la campagne budgétaire des établissements et services médico-sociaux. Il n’en demeure pas moins, que le secteur traverse une crise d’attractivité de ses métiers et les recrutements sont à la peine. Côté Éducation Nationale, pour les départements tests, plusieurs politiques RH ont été choisies, souvent avec création de postes d’enseignants spécialisés pour remplir les missions de coordinateur de PAS. Cependant, même crise d’attractivité, mêmes effets. Il est nécessaire d’augmenter le nombre de places en formation CAPPEI pour augmenter le vivier d’enseignant.es spécialisé.es.
Le département préfigurateur de l’Aisne est cité en exemple de réussite, car les équipes locales ont su anticiper la mise en œuvre et engager un travail coopératif entre ARS et DSDEN réel, sincère et efficace. C’est une condition sine qua non, pour la réussite de ce dispositif PAS, au service d’une école inclusive améliorée.
L’intention du Ministère est de substituer les PAS aux PIAL, mais attention, les missions ne sont pas les mêmes. Aussi, les départements incités à se lancer dans la création de PAS à la rentrée 2025 devront sérieusement anticiper le fonctionnement, le lieu d’accueil et le matériel à disposition, la communication aux publics ciblés, les missions d’interventions et les frais de déplacement. A moyens humains constants, on peut déjà prévoir une moindre efficience de ces pôles, qui recruteront en enlevant des personnels de leurs tâches précédentes (créant de facto un manque).
En résumé, les PAS peuvent apporter une amélioration au service public d’éducation inclusive, à condition de recruter des personnels formés, d’organiser et penser la coopération inter-métiers, d’anticiper les conditions matérielles de travail de ces pôles. Il serait délétère de se précipiter dans une extension d’expérimentation mal organisée et à moyens constants, car la promesse d’amélioration d’accueil des enfants dans le respect de la loi de 2005, à savoir une école pour tous et toutes a déjà été trop difficile à tenir. Les personnels, les familles et les enfants attendent beaucoup de ce nouvel objet de mise en œuvre de la politique d’inclusion.
Circulaire à consulter ici