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Lutte contre le harcèlement : la mobilisation continue

Le 6 novembre était balisé journée nationale « Non au harcèlement » (NAH). Un évènement de mise en lumière qui ne doit pas cacher le travail fait au quotidien, tout au long de l’année, par les équipes pédagogiques, vie scolaire et santé social.

180.000 élèves participant au prix Non au harcèlement (NAH) à travers 5.000 projets (affiches, vidéo) et 6 millions d’élèves à la journée NAH, telles sont les statistiques déclarées par le MENJ à l’occasion de la campagne 2025 qui vient d’être lancée.

Expérimenté à partir de 2019, le dispositif Phare, programme de lutte contre le harcèlement à l’école, est obligatoire dans les écoles, collèges et lycées depuis la rentrée 2023. La journée NAH et le prix du même nom en sont le versant médiatique et ils mobilisent donc de plus en plus d’écoles et d’établissements. « Mais ces opérations ne doivent pas cacher notre travail quotidien avec les équipes pédagogiques, vie scolaire et santé social », tempère Olivier Beaufrère, chef d’établissement et secrétaire national en charge de la pédagogie au sein du SNPDEN UNSA.

A côté des sunlights, c’est en effet l’ensemble des personnels qui travaillent chaque jour à détecter et traiter les situations de harcèlement, à raison d’une équipe ressources de 5 personnes formées dans les écoles et les établissements publics (mesures immédiates de traitement avec une écoute active de la victime, mesures de protection adaptées, échanges réguliers avec les parents, les victimes, les auteurs, les témoins, etc.).

Dans le primaire, l’année écoulée a été celle d’une généralisation des séances d’empathie, suite à l’expérimentation nationale qui aurait montré que le nombre de situations de harcèlement a diminué pour 39% des écoles ayant mené environ 1 séance d’empathie par mois, et pour 100 % des écoles ayant mené 2 séances par semaine.

Autre indicateur à regarder, celui du nombre d’affaires portées en justice : 10.100 en trois ans. Selon le ministère de la Justice, cette donnée impressionnante relèverait d’une prise de conscience collective du phénomène, avec une mobilisation de plus en plus importante et une hausse significative des détections des situations, « plutôt qu’une aggravation du phénomène ».

Annie Buttard, assistance sociale et co-secrétaire générale du SNASEN UNSA, le confirme : « Il y a une vraie évolution en termes de prise de conscience mais rien n’est acquis ». Les équipes agissent sur le terrain de manière très impliquée mais souvent, « les parents trouvent que ça ne va pas assez vite » dès lors qu’une situation semble se déclarer.

Enfin, le MENJ entend améliorer la détection et le délai de traitement cette année en permettant aux élèves de décliner leur identité lors des questionnaires d’auto-évaluation. Toutefois, « nous avons peu d’informations quant à l’exploitation de ces questionnaires », indique encore Olivier Beaufrère, regrettant de devoir souvent travailler dans l’urgence lors de ces journées lourdes à organiser.

Selon les résultats des grilles d’auto-évaluation de novembre 2024 délivrés par la DEPP, les élèves sont entre 3 % et 5 % à se déclarer victimes de harcèlement. Données stables par rapport à 2023.

L’UNSA Éducation et l’ensemble de ses syndicats se félicitent de la poursuite de la mobilisation contre le harcèlement scolaire, rappelant que l’objectif visé est d’abord celui de voir les élèves pleinement réaliser les apprentissages dans un climat scolaire serein favorisant la réussite et l’épanouissement de toutes et tous, ainsi que leur bon accompagnement par l’ensemble des personnels.

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