L’UNSA Éducation s’adresse aux députées et aux députés de la commission des affaires culturelles et éducation
Monsieur le Député, madame la députée,
À la suite de votre désignation pour siéger dans la commission éducation et affaires culturelles de l’Assemblée nationale, permettez-moi de vous adresser, au nom de l’UNSA Éducation, nos plus sincères félicitations. Dans le contexte politique actuel, le rôle des commissions parlementaires sera crucial. L’UNSA Éducation, dans son domaine d’expertise, aspire à devenir un interlocuteur régulier de votre commission.
Nous représentons l’ensemble des personnels éducatifs, de l’école à l’enseignement supérieur, en passant par l’enseignement agricole, la recherche, l’éducation populaire, la culture et le sport. Notre conviction est claire : une école en bonne santé repose sur des personnels épanouis. La réussite de notre système éducatif est intrinsèquement liée aux conditions de travail de ceux qui en ont la charge. Nous nous engageons à défendre les intérêts de ces professionnels, dont l’engagement est essentiel pour garantir une éducation publique, gratuite, laïque, de qualité et accessible à tous.
Les politiques d’éducation sont le socle de l’avenir de notre société. Nous revendiquons une ambition forte, à la hauteur des enjeux de notre monde en mutation. Or, durant les deux dernières années, quatre ministres de l’éducation nationale se sont succédé, chacun apportant des orientations différentes dans un rythme effréné, perçu comme brutal. Les résultats de notre baromètre annuel des métiers de l’éducation confirment cette année encore le profond désaccord des personnels avec les politiques menées et un mal-être professionnel grandissant. Pourtant, attirer et retenir les personnels au service du système éducatif devrait être une priorité.
La situation pour notre École mérite un changement de cap, et forte de la complémentarité de ses 23 syndicats sur six champs ministériels, l’UNSA Éducation se propose de partager avec vous son expertise pour éclairer vos débats, évaluations et projets de loi.
Nous vous soumettons déjà plusieurs axes prioritaires :
- Valorisation des métiers au service de la jeunesse, des carrières et des parcours professionnels :
Nous militons pour une reconnaissance accrue du travail des enseignants et des autres professionnels de l’éducation, tant en termes de rémunération que de progression et de perspectives de carrière. Il est urgent de soutenir leur engagement et leur professionnalité alors que leur charge de travail augmente et leurs conditions de travail se détériorent.
- Réappropriation de l’enjeu du « vivre ensemble » :
Dans une société divisée, l’apprentissage du vivre ensemble ne peut être purement théorique. Il est crucial de renforcer les dispositifs d’inclusion scolaire pour tous les élèves, quelles que soient leurs origines sociales, culturelles ou leurs besoins spécifiques. Il s’agit de garantir à chacun les mêmes droits à la réussite. Le vivre ensemble doit également s’incarner dans des méthodes pédagogiques favorisant la coopération, l’entraide entre pairs et les démarches d’apprentissage actives. Une politique de jeunesse ambitieuse est indispensable, au-delà du SNU inadapté et coûteux.
- Réussite des jeunes sur tout le territoire :
Il est impératif de mieux articuler le volet éducatif de la politique de la ville avec les réalités des territoires ruraux et ultramarins. Les inégalités territoriales doivent être combattues avec détermination en assurant des moyens adéquats pour garantir à chaque enfant, où qu’il se trouve, une égalité de chances républicaine. Cela inclut des investissements dans les infrastructures éducatives, un soutien renforcé aux zones défavorisées et une reconnaissance des spécificités locales.
- Urgence de la santé des jeunes :
L’accompagnement des enfants et des jeunes doit inclure leur santé physique, psychologique et environnementale. Il est impératif de renforcer la santé scolaire et universitaire ainsi que les services sociaux pour les élèves et les étudiants afin d’être dans une logique de prévention, repérage et d’accompagnement. La question des rythmes scolaires, de l’accès aux activités physiques ou encore celle de la protection face aux écrans devraient être réfléchies dans une démarche de santé publique.
- Protéger et accompagner face à l’accélération numérique :
La révolution numérique impose de ne laisser aucun jeune de côté. Il est essentiel de renforcer la formation technologique pour tous, en incluant la compréhension, la programmation et l’utilisation des outils numériques et de l’intelligence artificielle. Les politiques doivent promouvoir l’égalité d’accès aux ressources numériques et intégrer des programmes de sensibilisation aux dangers du numérique et aux compétences nécessaires pour l’avenir.
- Investissement dans l’éducation, l’enseignement et la recherche pour qu’ils soient au cœur de la transformation écologique :
L’urgence écologique nécessite une meilleure prise en compte dans les contenus d’apprentissage, dans les projets développés avec les enfants et les jeunes, et dans les moyens attribués à la recherche publique, ainsi que dans la rénovation et la construction des bâtiments éducatifs.
Ces éléments, et leurs déclinaisons pour les structures éducatives, culturelles, d’enseignement supérieur et de recherche, sont au cœur du projet d’éducation et de société que porte l’UNSA Éducation et ses syndicats. Nous croyons fermement que l’éducation est un pilier fondamental de notre société et que son amélioration nécessite une coopération étroite entre les différents acteurs institutionnels et syndicaux.
Pour la rentrée, je sollicite un rendez-vous avec la Présidente de votre commission afin de pouvoir échanger sur l’ensemble de ces sujets. Sachez que mes équipes, tant au niveau national que dans les régions et départements, sont disponibles pour vous rencontrer, dialoguer et vous apporter notre expertise.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, madame la députée, l’expression de nos salutations distinguées.
Respectueusement,
Morgane Verviers
Secrétaire générale de l’UNSA Éducation