La sécurité, l’aménagement des lieux de travail et des outils de travail adaptés et efficaces : les priorités des personnels éducatifs d’Outre-mer
Les résultats complets du baromètre des métiers 2025 à retrouver dans un article ici.
Heureux d’exercer leur métier
Un peu plus qu’ailleurs, les personnels sont heureux d’exercer leur profession : 81,8 % en Polynésie ; 80,6 % à Mayotte ; 77,3 % en Guyane contre 73,3 % pour l’ensemble des répondants. De même, ils se disent davantage en accord avec les choix politiques faits dans leur secteur d’activité même si le taux de satisfaction reste très faible : 14,6 % à Mayotte, 9 % en Martinique, 8 % à la Réunion quand il n’est que de 6,5% pour l’ensemble des répondants. Aussi, ils conseilleraient plus largement leur métier à un.e jeune de leur entourage : 35,7 % en Nouvelle Calédonie et autres COM ; 38,1% en Polynésie et jusqu’à 53,4 % à Mayotte alors que ce n’est le cas que pour 32,1 % de l’ensemble des répondants.
Des conditions de travail plus difficiles
Ces chiffres plus positifs ne doivent pas cacher les difficultés rencontrées dans les territoires d’Outre-mer. La première d’entre elle apparaît liée aux conditions de travail et plus spécifiquement aux espaces de travail. Ainsi les personnels ultramarins se sentent particulièrement exposés à un cadre de travail non sûr, plus que l’ensemble des répondants qui le vivent à 14,3 %, alors qu’ils sont 17,7 % en Guadeloupe ; 17,9 % à la Réunion et jusqu’à 19,4 % à Mayotte. Aussi l’aménagement du lieu de travail (29,5 % en Martinique ; 31 % en Guyane, 30 % en Polynésie) est davantage une priorité que pour l’ensemble des répondants (15,2%), tout comme la sécurité et le climat sur le lieu d’exercice (28,2 % à Mayotte ; 26,2 % en Nouvelle Calédonie et autres COM ; 23,9 % en Guadeloupe, contre 14,2 % pour l’ensemble des répondants).
Autres difficultés : celles des outils inadaptés ou inefficaces pour 35,2 % des personnels en Martinique, 34,7 en Guyane et 33,1 en Guadeloupe alors que c’est le cas pour 30,3 % de l’ensemble des répondants. Pour les collègues, il convient donc d’agir en priorité sur les outils de travail (pour 32 % des répondants à Mayotte ; 31,9 en Martinique ; 27,9 en Polynésie) quand cela n’est prioritaire que pour 24,4 % de l’ensemble des répondants.
Des priorités parfois différentes pour les personnels
Particulièrement exposés au manque d’autonomie, les personnels ultramarins citent plus qu’ailleurs les relations hiérarchiques comme un des domaines à améliorer prioritairement, comme la formation professionnelle continue et la santé au travail.
Face à ces conditions de travail difficiles, pour les répondants d’outre-mer qui envisagent de changer de métier dans les prochaines années, c’est dans le public qu’ils privilégient leur départ : à 47,6 % en Guyane ; 45,2 % en Nouvelle Calédonie et autres COM ; 44,8 % en Martinique ; quand ce n’est le cas que de 36,9 % de l’ensemble des répondants. Une inclinaison à rapprocher de ce qui permettrait, selon eux, d’améliorer les perspectives de carrière : avoir droit à une parenthèse pour vivre d’autres expériences, acquérir de nouvelles compétences ou certifications, évoluer vers des postes à responsabilités accrues.
Si l’augmentation des rémunérations n’est pas une priorité pour les personnels d’Outre-mer, certainement du fait des sur-indexations, hors rémunération c’est le fait de bénéficier d’aides au logement et à l’installation qui améliorerait le plus leur pouvoir d’achat : 40,2 % des répondants à Mayotte ; 27 % en Guyane ; 23,5% en Nouvelle Calédonie et autres COM à comparer avec les 9 % de l’ensemble des répondants.
Une confiance plus marquée pour les organisations syndicales
Le résultat global est un peu plus positif que l’ensemble des répondants (31,5%) sur l’efficacité de l’action syndicale sur les enjeux d’attractivité de nos métiers (50 % en Polynésie ; 40,1 % en Guadeloupe ; 37,6 % à La Réunion) et nos collègues s’informent davantage par les réseaux sociaux (48,8 % à Mayotte ; 39,1% en Guyane ; 33,7 % à La Réunion, contre 27,7 % pour l’ensemble des répondants). Les collègues ultramarins préconisent que pour l’avenir, l’éducation vise la réussite de toutes et tous sans sélection précoce ni mise à l’écart, prenne en compte les réalités territoriales sans renoncer à un cadre national commun qui garantit l’égalité, assure l’inclusion et l’hétérogénéité de tous les élèves.