Former pour faire face au changement climatique : chiche !
C’est ce que le PNACC (plan national d’adaptation au changement climatique) nous propose au travers de sa mesure : poursuivre et renforcer l’éducation au climat dans l’enseignement scolaire et dans les cursus de l’enseignement supérieur. L’assimilation de compétences scientifiques au travers des études devrait permettre de faire face aux climato-sceptiques et manipulateurs de l’information.
Depuis 2019, les actions menées par l’Education Nationale ont eu pour objectifs le renforcement des programmes sur le climat et la biodiversité, l’intégration des enjeux énergétiques dans les référentiels de la voie pro, la mise en place d’éco-délégué.es, la valorisation des projets pédagogiques dans des écoles et établissements scolaires parfois labellisés E3D. Notons qu’ils sont 14200 sur 59000, en octobre 2024, déjà engagés et reconnus dans cette démarche écoresponsable et pédagogique.
Le PNACC 2024 définit 10 actions principalement dans l’ESR, les plus marquantes sont :
– Intégrer l’adaptation au changement climatique pour tou.tes les étudiant.es du premier cycle par un enseignement de 30 heures, l’engagement étudiant est ici préconisé ;
– Former, sur la base du volontariat, les enseignant.es-chercheur.ses à la transition écologique ;
– Développer ou élaborer des cursus « adaptation au changement climatique » en lien avec les territoires.
Les idées sont belles mais manquent d’ambition, un saupoudrage d’heures et l’appel au volontariat ne permettront qu’une initiation là où une réforme profonde des cursus est attendue. La formation au changement climatique demande aussi d’intégrer le fonctionnement des établissements du supérieur dans une démarche durable. Pour cela les ressources financières et humaines sont primordiales.
L’enseignement scolaire n’est pas oublié dans cette mesure, les actions proposées portent essentiellement sur la formation des équipes enseignantes à appréhender les notions climatiques et environnementales pour les intégrer dans leurs pédagogies, la diffusion d’outils adaptés est mise en avant. Très bonne idée de former les collègues, mais sur quel temps ? Qui seront les formateurs ? Ces actions devraient se conduire en partenariat avec des acteur.rices issu.es du monde associatif ou de fondations, comme c’est déjà le cas ; il conviendra de rester vigilant sur le sérieux de ces intervenant.es.
L’UNSA Education reconnait l’intérêt de développer les compétences des personnels des établissements scolaires et supérieurs qui permettront de former les futurs citoyen.nes. La question politique majeure reste la volonté du gouvernement d’aller au-delà des belles annonces, pour cela un budget à la hauteur et pérenne est indispensable.