Dix bonnes raisons (et plus) de ne pas appeler à la grève le 5 décembre

Dix bonnes raisons (et plus) de ne pas appeler à la grève le 5 décembre

Responsables de l’UNSA Éducation et de ses syndicats, nous n’appellerons pas à la grève nationale du 5 décembre car nous pensons que ce n’est pas une réponse aux mécontentements légitimes individuels et locaux de nos collègues, pour lesquels une action (y compris de grève) peut ou doit s’organiser au plus près du terrain. L’appel des organisations à la grève du 5, en nationalisant le dossier des rythmes, ne peut en aucun cas apporter des réponses aux difficultés localisées. De plus, en amalgamant des revendications de toutes sortes -parfois parmi les plus farfelues-, ils condamnent d’avance les débouchés possibles de cette action et prennent le risque de faire de cette journée celle du refus de la poursuite de la Refondation et de la priorité à l’Éducation.

• Nous n’appellerons pas, parce que nous militons pour la réussite de tous les enfants et des jeunes et que nous ne voulons donc pas que la Refondation soit sacrifiée sur l’autel d’égoïsmes ou de calculs politiciens.
• Nous n’appellerons pas, parce que nous savons que l’échec est une souffrance pour les élèves comme pour l’ensemble des personnels d’éducation. L’École doit donc changer et c’est bien sa capacité à changer qui est en jeu aujourd’hui. C’est une exigence de la société et de nos concitoyens qui acceptent, pour cela, qu’elle soit la priorité budgétaire. La fin de cette priorité serait dramatique, tant pour les élèves que pour les personnels que nous représentons.
• Nous n’appellerons pas, parce que nous sommes favorables à la semaine de 4 jours et demi de classe et à l’articulation des différents temps éducatifs. Si nous savons que des problèmes peuvent se poser ici ou là et qu’il faut les régler d’urgence, nous refusons de jeter le bébé avec l’eau du bain.
• Nous n’appellerons pas, parce que la grève nationale est une modalité d’action précieuse qu’il ne faut pas banaliser et qu’elle peut nous être utile dans les prochains mois sur des dossiers d’importance qui dépasseront peut-être l’Éducation ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous refusons de faire perdre sur ce dossier, en journées de grève, le montant des indemnités que nous avons obtenues pour les professeurs des écoles ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous ne considérons pas que rien n’a été fait pour l’École depuis 18 mois. Nous y avons d’ailleurs largement contribué. La création de 60 000 postes dans l’Éducation nationale, celle de milliers de postes d’animateurs municipaux ou associatifs (même si nous sommes attentifs à leur financement et vigilants quant aux niveaux de recrutement), la priorité au primaire et au parcours du socle commun, la remise en place avec les ESPé d’une véritable formation professionnelle pour les enseignants et l’ensemble des personnels d’Éducation… c’est loin d’être négligeable. Et même si nous sommes exigeants pour ces changements, nous considérons qu’ils sont positifs.
• Nous n’appellerons pas, parce que nous ne voulons pas d’un retour d’une politique –que nous avons endurée trop longtemps- et qui conduit à la casse de l’Éducation, à sa marchandisation et sa privatisation ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous ne voulons pas donner force à la proposition de l’UMP débattue à l’Assemblée justement le 5 décembre (date connue depuis plusieurs semaines) et qui vise à donner le libre choix total aux maires dans l’organisation du temps scolaire ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous refusons l’immobilisme qui est une forme de régression ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous ne voulons pas faire partie du camp des «jamais contents» et des «toujours plus» qui conduit à la rancœur, aux rejets des organisations collectives et finissent par nourrir les replis sur soi, les égoïsmes, les populismes.

Nous pourrions aussi ajouter que nous n’appellerons pas parce que nous restons, nous, avec d’autres, fidèles à notre signature de l’appel de Bobigny, parce que de nombreux chantiers sont en cours et qu’ils mobilisent notre énergie pour faire évoluer notre système d’Éducation et les conditions d’exercice de tous ses personnels, parce que nous voyons mal les intentions de ceux qui appellent aujourd’hui à la grève sans réellement dire ce qu’ils proposent pour l’avenir de l’Éducation…

Réformistes, nous sommes exigeants pour une Éducation de qualité, pour une meilleure reconnaissance et valorisation de ses personnels, pour la réussite de chaque enfant et de chaque jeune. C’est pourquoi nous sommes résolument engagés dans une volonté de refondation qui, aujourd’hui, n’est qu’à son démarrage, qui a besoin d’être confortée, sur certains points corrigée, qui est inscrite dans une dynamique et la durée : une bonne raison supplémentaire qui s’ajoute aux dix autres (et plus) pour ne pas appeler à la grève du 5 décembre.


                    Denis ADAM                                           Laurent ESCURE
                 Secrétaire national                                    Secrétaire général
           Éducation-Culture-Société                               UNSA Éducation

 

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Dix bonnes raisons (et plus) de ne pas appeler à la grève le 5 décembre

Responsables de l’UNSA Éducation et de ses syndicats, nous n’appellerons pas à la grève nationale du 5 décembre car nous pensons que ce n’est pas une réponse aux mécontentements légitimes individuels et locaux de nos collègues, pour lesquels une action (y compris de grève) peut ou doit s’organiser au plus près du terrain. L’appel des organisations à la grève du 5, en nationalisant le dossier des rythmes, ne peut en aucun cas apporter des réponses aux difficultés localisées. De plus, en amalgamant des revendications de toutes sortes -parfois parmi les plus farfelues-, ils condamnent d’avance les débouchés possibles de cette action et prennent le risque de faire de cette journée celle du refus de la poursuite de la Refondation et de la priorité à l’Éducation.

• Nous n’appellerons pas, parce que nous militons pour la réussite de tous les enfants et des jeunes et que nous ne voulons donc pas que la Refondation soit sacrifiée sur l’autel d’égoïsmes ou de calculs politiciens.
• Nous n’appellerons pas, parce que nous savons que l’échec est une souffrance pour les élèves comme pour l’ensemble des personnels d’éducation. L’École doit donc changer et c’est bien sa capacité à changer qui est en jeu aujourd’hui. C’est une exigence de la société et de nos concitoyens qui acceptent, pour cela, qu’elle soit la priorité budgétaire. La fin de cette priorité serait dramatique, tant pour les élèves que pour les personnels que nous représentons.
• Nous n’appellerons pas, parce que nous sommes favorables à la semaine de 4 jours et demi de classe et à l’articulation des différents temps éducatifs. Si nous savons que des problèmes peuvent se poser ici ou là et qu’il faut les régler d’urgence, nous refusons de jeter le bébé avec l’eau du bain.
• Nous n’appellerons pas, parce que la grève nationale est une modalité d’action précieuse qu’il ne faut pas banaliser et qu’elle peut nous être utile dans les prochains mois sur des dossiers d’importance qui dépasseront peut-être l’Éducation ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous refusons de faire perdre sur ce dossier, en journées de grève, le montant des indemnités que nous avons obtenues pour les professeurs des écoles ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous ne considérons pas que rien n’a été fait pour l’École depuis 18 mois. Nous y avons d’ailleurs largement contribué. La création de 60 000 postes dans l’Éducation nationale, celle de milliers de postes d’animateurs municipaux ou associatifs (même si nous sommes attentifs à leur financement et vigilants quant aux niveaux de recrutement), la priorité au primaire et au parcours du socle commun, la remise en place avec les ESPé d’une véritable formation professionnelle pour les enseignants et l’ensemble des personnels d’Éducation… c’est loin d’être négligeable. Et même si nous sommes exigeants pour ces changements, nous considérons qu’ils sont positifs.
• Nous n’appellerons pas, parce que nous ne voulons pas d’un retour d’une politique –que nous avons endurée trop longtemps- et qui conduit à la casse de l’Éducation, à sa marchandisation et sa privatisation ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous ne voulons pas donner force à la proposition de l’UMP débattue à l’Assemblée justement le 5 décembre (date connue depuis plusieurs semaines) et qui vise à donner le libre choix total aux maires dans l’organisation du temps scolaire ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous refusons l’immobilisme qui est une forme de régression ;
• Nous n’appellerons pas, parce que nous ne voulons pas faire partie du camp des «jamais contents» et des «toujours plus» qui conduit à la rancœur, aux rejets des organisations collectives et finissent par nourrir les replis sur soi, les égoïsmes, les populismes.

Nous pourrions aussi ajouter que nous n’appellerons pas parce que nous restons, nous, avec d’autres, fidèles à notre signature de l’appel de Bobigny, parce que de nombreux chantiers sont en cours et qu’ils mobilisent notre énergie pour faire évoluer notre système d’Éducation et les conditions d’exercice de tous ses personnels, parce que nous voyons mal les intentions de ceux qui appellent aujourd’hui à la grève sans réellement dire ce qu’ils proposent pour l’avenir de l’Éducation…

Réformistes, nous sommes exigeants pour une Éducation de qualité, pour une meilleure reconnaissance et valorisation de ses personnels, pour la réussite de chaque enfant et de chaque jeune. C’est pourquoi nous sommes résolument engagés dans une volonté de refondation qui, aujourd’hui, n’est qu’à son démarrage, qui a besoin d’être confortée, sur certains points corrigée, qui est inscrite dans une dynamique et la durée : une bonne raison supplémentaire qui s’ajoute aux dix autres (et plus) pour ne pas appeler à la grève du 5 décembre.


                    Denis ADAM                                           Laurent ESCURE
                 Secrétaire national                                    Secrétaire général
           Éducation-Culture-Société                               UNSA Éducation