CSAMEN : l’UNSA Éducation demande un budget à la hauteur des enjeux éducatifs
L’UNSA Éducation se joint à l’émotion et à la tristesse que nous partageons au sujet de la disparition de notre camarade de la CFDT, dont nous voulions saluer la mémoire et l’engagement pour le service public et les personnels.
Lors du précédent CSAMEN, nous étions à l’issue d’une période d’instabilité institutionnelle débouchant sur la nomination d’un nouveau gouvernement et, par conséquent, d’un nouveau ministre de l’Éducation nationale.
Aujourd’hui, les mêmes incertitudes persistent. Le rejet du budget 2026 par l’Assemblée nationale a plongé notre champ ministériel dans le flou le plus complet. Les orientations initiales du projet de loi de finances nous avaient déjà profondément choqués : suppressions massives d’emplois, absence totale de perspectives salariales, qu’il s’agisse du point d’indice, des mesures catégorielles ou de toute autre reconnaissance attendue par les personnels.
Au moment où cette instance se réunit, il est indéniable que la situation ne s’est pas améliorée. Rien ne laisse présager que le système éducatif bénéficiera des moyens nécessaires pour relever les défis fondamentaux auxquels il doit faire face.
Pire encore : cette absence de ligne d’horizon s’ajoute aux effets délétères du budget 2025. Un budget qui n’a même pas permis au ministère de tenir ses propres engagements : revalorisation des milieux de carrière, amélioration des taux de promotion, suites des Assises de la santé scolaire… Sans oublier la désorganisation causée par les coupes budgétaires supplémentaires du printemps, quelques semaines à peine après le vote de la loi de finances.
Cette instabilité structurelle affecte désormais directement la préparation de la rentrée 2026. Sans cadre budgétaire stabilisé, les possibles schémas d’emplois varient de plusieurs milliers de postes. Les ouvertures ou fermetures de sections dans les voies professionnelle et technologique sont paralysées par les incertitudes budgétaires et, dans le premier degré, risque encore de s’ajouter le report des opérations de carte scolaire lié aux élections municipales, dont nous avons déjà quelques échos.
Bref : le service public d’éducation souffre d’une absence de pilotage stratégique et devient l’otage des seuls aléas politiques. Si le ministère n’est pas seul responsable de cette situation, il est de notre devoir de dénoncer une dérive dont l’exécutif, dans son ensemble, doit répondre pleinement.
En revanche, vous portez directement la responsabilité de la dégradation du dialogue social au sein de ce ministère. Deux fois déjà, les organisations syndicales ont quitté des instances en raison du manque de considération témoigné aux personnels qu’elles représentent. De même, nous constatons une absence préoccupante de volonté politique concernant des chantiers essentiels, tels que la QVCT, pourtant cruciale pour l’amélioration des conditions de travail, d’exercice et de sécurité de nos collègues.
L’UNSA Éducation vous le dit clairement : l’École de la République n’est pas une variable d’ajustement budgétaire. Nous n’accepterons pas que les personnels portent à eux seuls le poids de l’austérité. Nous n’accepterons pas que les engagements pris soient reniés du jour au lendemain. Nous n’accepterons plus que le dialogue social serve de décor sans conséquences.
Si l’exécutif persiste à laisser le système éducatif naviguer à vue, alors nous prendrons toutes nos responsabilités. Nous défendrons, avec détermination, l’avenir de nos métiers, la dignité des personnels et la réussite des élèves. L’éducation mérite une stratégie, une vision et des moyens, pas des renoncements.

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