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Citoyen.nes d’aujourd’hui dans les Hauts-de-France

La citoyenneté ça s’apprend, mais tout au long de la vie. Les jeunes ne sont donc pas des citoyen.nes en devenir, mais des citoyen.nes d’aujourd’hui. Celles et ceux qui les accompagnent étaient au cœur de la rencontre en terrain d’éducation de l’UNSA Éducation conduite par sa secrétaire générale Morgane Verviers dans les Hauts-de-France les 16 et 17 octobre 2025.

Jeudi 16 octobre, Roubaix : ciné-débat autour du film « Liberté, égalité, laïcité » présenté par Nicolas Penin secrétaire régional de l’UNSA Éducation des Hauts-de-France, organisatrice de cette soirée en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement. Occasion de redire que la laïcité est constitutive de notre mouvement syndical et qu’au-delà de discours et d’enseignement, elle doit se vivre. Lorsqu’elle est active dans les écoles et établissements, elle permet respect, compréhension mutuelle et vivre ensemble, alors elle peut également devenir un principe pacificateur et fédérateur en dehors des murs scolaires. Loin d’être un carcan d’interdiction, la laïcité est en effet un principe de liberté qui permet la diversité (qui fait l’objet de récupération aujourd’hui) et s’oppose aux inégalités et à toutes formes de discrimination : elle assure le respect des différences et l’égalité de toutes et tous, c’est le cas de l’école publique laïque qui accueille tous les élèves dans leurs différences.

Vendredi 17 octobre matin, Lille, Collège Nina Simone : un nom qui n’a pas été choisi au hasard par la communauté éducative de ce collège engagé au cour d’une cité éducative et d’un quartier populaire en restructuration. Là aussi, la laïcité est un moteur pour permettre le vivre ensemble. Avec plus de 25 cultures différentes, provenant de différents milieux sociaux, le collège met en valeur la richesse de la mixité et de la diversité de son public et s’appuie sur un parcours citoyen, construit autour des valeurs républicaines : LAÏCITÉ, FRATERNITÉ, LIBERTÉ, ÉGALITÉ, pour amener les élèves à développer le sens de l’engagement.

A partir d’un film sur la laïcité réalisé par les élèves, c’est désormais un outil d’accompagnement multidisciplinaire qui est construit à la fois pour les élèves et pour les enseignant.es, piloté par une professeure d’Histoire-géographie et d’EMC, afin de rendre concrète cette idée de laïcité et de citoyenneté. Celle-ci se décline dans l’établissement au travers de très nombreux projets culturels, de solidarité, ERASMUS et environnementaux. Une démarche qui tente aussi de rayonner en dehors du collège, dans le quartier, comme en a témoigné au cours de cet échange, Charlotte Brun première adjointe à la maire de Lille en charge des questions éducatives. En effet, si l’école ne peut pas tout et s’il ne s’agit pas d’enjoliver les choses, favoriser le vivre ensemble dans les lieux éducatifs apparaît comme un levier essentiel pour faire au quotidien de la diversité une richesse.

C’est à la Maison des associations de Tourcoing que cette rencontre en terrain d’éducation s’est prolongée l’après-midi avec le Syndicat de l’Éducation Populaire (SEP UNSA), afin de mieux comprendre comment cette unique « MDA jeune » aide et accompagne les jeunes à développer leurs projets au travers de junior-associations, de mises en réseaux, d’un label attribué par les jeunes eux-mêmes aux structures et collectivités qui savent leur donner leur place.

Puis c’est le Centre social Marcel Bertrand de Lille qui a accueilli une table-ronde consacrée à « l’engagement et la citoyenneté, où en sommes-nous ? ». Animée par Djamel Tikouirt, co-secrétaire général du SEP-UNSA, l’échange permis de mettre en valeur les dispositif de lien entre l’école et l’éducation populaire présentés par Rachel Pellizzari, des Ceméa, les actions dont « les apprentis solidaires » développés par l’AFEV et portée par Nadia Nait Takourout, ainsi le travail de la ligue de l’enseignement pour l’engagement des jeunes dont s’est fait le témoin Arthur Maslonka, secrétaire général adjoint de la ligue.

Après des échanges avec des militant.es associatifs et des habitant.es du quartier, Morgane Verviers, a conclut cette journée, en rappelant que pour l’UNSA Éducation, il n’y a pas de désengagement des jeunes. Ce sont leurs manières de s’engager (plutôt post-it que timbre pour reprendre dénomination de Jacques Ion), de participer, qui sont différentes. Leur permettre d’exercer leur citoyenneté, c’est à la fois les inscrire dans l’appartenance à un collectif dans lequel il ont leur place et leur permettre de faire bouger les lignes, de créer de la transformation. C’est le sens de l’émancipation que porte en commun l’École et l’éducation populaire et qui fait d’elles et eux, non pas uniquement des citoyen.nes de demain, mais d’ores à présent, des citoyen.nes d’aujourd’hui.

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