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Budget 2026 : un cap sans justice, une austérité sans débat

Le Premier ministre François Bayrou a dévoilé ce 15 juillet les premières pistes du projet de loi de finances pour 2026. Près de 44 milliards d’euros d’économies annoncés, des postes non remplacés, une “année blanche” pour les agents publics. Derrière un discours posé, annoncé comme didactique, se révèle en réalité une politique brutale et profondément déséquilibrée.

Parler d’année blanche comme si tout recommençait à zéro, c’est nier ce que les agents publics ont déjà vécu, donné et supporté : gel du point d’indice, jours de carence et baisse des droits en congé maladie, réformes et contre-réformes entraînant surcharge de travail et perte de sens. C’est aussi masquer les causes profondes de la crise d’attractivité que traversent aujourd’hui nos métiers – dans l’éducation, la jeunesse, la culture, le sport, la recherche et l’université – et pour lesquels des promesses de revalorisation avaient pourtant été annoncées.

La manière dont l’exécutif parle de la dépense publique dit tout de son projet : en la réduisant à un poids, on en nie la nature même. C’est l’École publique qui accueille, le centre culturel qui vit, le laboratoire qui cherche, l’université qui forme, le stade qui rassemble… Derrière cette sémantique qui invisibilise des métiers, des missions, on évacue le sens de l’action publique. C’est notre modèle social qui est mis en tension. C’est aussi injuste que dangereux pour la cohésion de notre pays.

Aujourd’hui, un objectif chiffré est posé, sans répartition claire de l’effort à venir, notamment en matière de justice sociale. Ce flou stratégique reporte à plus tard les arbitrages essentiels et révèle un refus d’autocritique : rien sur les superprofits, rien sur la conditionnalité des aides aux grandes entreprises, rien sur la révision des niches fiscales les plus inégalitaires.

Dans une configuration politique incertaine, à 18 mois de l’élection présidentielle, ce budget devient un marqueur politique. Il engage des choix de société majeurs.

Avec son union interprofessionnelle, l’UNSA Éducation sera pleinement mobilisée pour défendre une répartition juste des efforts, une fiscalité équitable et un avenir solidaire.

Ce que l’on est capable de faire pour la Défense nationale , on doit pouvoir le faire pour notre modèle social, nos services publics, nos territoires, notre industrie et notre planète – retrouver le communiqué de l’UNSA Fonction Publique ici et de l’UNSA ici.

Ivry sur Seine, le 16 juillet 2025

Morgane Verviers, secrétaire générale de l’UNSA Education

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