Baromètre UNSA des métiers de l’éducation : Le problème, c’est le cap !

Tous nos métiers contribuent à accueillir les jeunes, à les éduquer, à leur transmettre connaissances et compétences, afin que les adultes de demain disposent du bagage nécessaire pour s’émanciper, individuellement comme collectivement. Alors comment reconnaître ces métiers qui constituent un maillon essentiel de notre société. C’était l’objet de la 13ème édition du baromètre des métiers, une enquête que l’UNSA Education a mené cette année, en mai, auprès de plus de 53 000 personnels des métiers de l’éducation et de la formation.

« L’école publique est le ciment de notre société. Si elle se fissure, c’est toute la société qui se fragilise. Or ce tremplin vers l’avenir, et les personnels qui le portent, sont aujourd’hui malmenés. Ne pas le voir, c’est renoncer à ce qui fonde le lien social. Dans le contexte actuel, nous ne pouvons pas nous le permettre. Le renoncement n’est pas une option. » C’est le message que Morgane Verviers, secrétaire générale de l’UNSA Education, a porté auprès des médias nationaux, lors d’une conférence de presse, le mardi 16 septembre 2025. Voir notre communiqué de presse ici.

Notre baromètre est un outil unique d’observation. Mémoire de nos métiers, miroir de l’école publique, il donne la parole à celles et ceux qui la font vivre. Il permet de prendre du recul, d’analyser les évolutions et de mesurer les tendances de fond. Comment résumer les enseignements des questions récurrentes, posées depuis 2013, et des questions d’actualité qui portaient, cette année, sur l’attractivité de nos métiers ?

Le problème, c’est le cap

Un gouvernement est en cours de formation et nous voulons rappeler une évidence, d’après les résultats : le problème n’est pas un problème de casting, mais bien un problème de cap. Ce que révèlent nos résultats, ce n’est pas une crise liée à des personnalités, mais l’échec d’une politique et d’une vision.

Depuis 2017, les politiques éducatives reposent sur une même logique : demander toujours plus avec toujours moins. Des choix budgétaires ont été faits : le service national universel, le pacte enseignant, des réformes empilées les unes après les autres. Ces décisions ont englouti des millions d’euros, sans améliorer le service rendu aux élèves, ni soutenir les conditions de travail des personnels.

En 2017, 17 % des personnels déclaraient encore approuver les choix politiques. En 2025, ils ne sont plus que 6 %. Chez les enseignants, ce chiffre tombe à 3 %. En huit ans, la défiance a triplé.

Jamais, en dix éditions, nous n’avions constaté un tel désaveu. Ce baromètre enregistre un record : le plus bas niveau d’adhésion aux choix politiques depuis 2015. Autrement dit, les personnels ont tiré un trait sur la confiance.

Durant la conférence de presse, la secrétaire générale de la première fédération représentative des personnels dans l’enseignement supérieur et la jeunesse et les sports, et la deuxième dans l’éducation nationale, a voulu faire passer un message au futur gouvernement : ce qui est attendu, ce n’est pas une signature différente en bas des décrets. C’est une orientation nouvelle, claire et durable.

Nos collègues ont besoin de paix

Nos collègues aiment leur métier : 90,3 % déclarent l’aimer. Mais ils sont de moins en moins nombreux à se dire heureux de l’exercer : 73 % en 2025 contre 80,9 % en 2018.

Ce n’est pas surprenant :
– 66,8 % jugent leurs conditions de travail insatisfaisantes (contre 56,2 % en 2018).
– 67,1 % disent ne pas se sentir reconnus et respectés (contre 55,1 % en 2018).

Ils sont de plus en plus nombreux à envisager de quitter le métier. 36,9 % se disent prêts à rejoindre d’autres métiers du public, et 24,6 % à partir vers le privé.

Ce n’est pas une fuite individuelle, c’est un signal collectif. En 2018, 35,9 % souhaitaient rejoindre un autre métier du public et 19,4 % le privé. En 2025, ces chiffres sont en hausse : +1 point pour le public et +5 points pour le privé.

À force de présenter les agents comme un coût pour l’Etat, comme l’ont fait plusieurs ministres de la fonction publique, on abîme la confiance et on mine l’engagement. Car, sérieusement, qui parle de licenciement alors que les concours ne font pas le plein ?

Certains indicateurs apparaissent moins dégradés qu’en 2022…Morgane Verviers formule une hypothèse : l’instabilité politique a imposé une pause contrainte après la frénésie réformatrice des périodes Blanquer et Attal et cela, quelque part, a pu soulager les personnels, leur donner un peu de répit. Gouverner à coups de circulaires et de décrets, cela ne passe plus.

Mais alors, que veulent les personnels ? Retrouver dans notre article « du concret, pas des promesses », les réponses les plus populaires chez nos 53 000 répondantes et répondants.

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