Baromètre Ipsos 2025 : un regard sans concession des Français sur leur système éducatif

Alors qu’au niveau mondial 34 % des répondants estiment que leur système éducatif est de bonne qualité, ils ne sont que 19 % en France à partager ce jugement. À l’inverse, 55 % des Français considèrent leur système scolaire comme mauvais, soit vingt points de plus que la moyenne internationale (35 %). Cette perception place notre pays parmi les plus critiques d’Europe et confirme une tendance déjà observée lors des précédentes éditions du baromètre.

Au-delà de l’évaluation du système, la santé des jeunes apparaît comme un enjeu central. En France, la préoccupation pour la santé mentale domine largement celle pour la santé physique : 69 % des personnes interrogées s’en inquiètent, contre 50 % seulement pour les problématiques physiques. Ce déséquilibre reflète une inquiétude croissante face aux difficultés psychologiques que rencontrent les élèves et les étudiants. Cela souligne l’urgence de réponses adaptées.

L’étude souligne un positionnement singulier de la France concernant les usages numériques. Notre pays se distingue comme le plus favorable à l’interdiction des réseaux sociaux avant 14 ans : 85 % des répondants soutiennent cette mesure, contre 71 % en moyenne mondiale. À titre de comparaison, seuls 62 % des américains ou suédois et 53 % des allemands y sont favorables. Cette volonté d’encadrement se retrouve aussi sur place des smartphones dans les EPLE. La France se place en tête des pays demandant aussi une interdiction.

Les français et françaises interrogé·es ont également placé la sécurité dans les établissements scolaires comme enjeu prioritaire devant les classes surchargées. Il s’agit du seul pays citant en premier cette préoccupation. Les actualités dramatiques de l’année scolaire 2024-2025 et de l’année précédente ont nécessairement influencé ce jugement. On fera aisément le lien avec la préoccupation de la santé mentale des élèves.

Le baromètre Ipsos 2025 confirme un double constat : la persistance d’un malaise français vis-à-vis de son système éducatif et une préoccupation forte, synonyme d’une thématique récurrente dans le débat public autour de la protection de la jeunesse, qu’il s’agisse de santé mentale ou d’usage du numérique.

L’avis de l’UNSA Éducation

Pour l’UNSA Éducation, ces résultats ne sont pas une surprise. Ils confirment ce que nous dénonçons depuis longtemps : le manque de moyens, de reconnaissance et de perspectives pèse lourdement sur la qualité de notre système éducatif. La défiance des Français ne traduit pas un désintérêt pour l’école, mais bien une attente forte à l’égard des pouvoirs publics.

Nous le répétons : il est urgent d’investir dans l’éducation, d’améliorer les conditions de travail des personnels et de renforcer l’accompagnement des élèves, notamment en matière de santé mentale. L’inquiétude exprimée par la population doit servir d’alerte et inciter à des politiques ambitieuses pour l’école de demain.

L’UNSA Éducation réaffirme son engagement à porter la voix des personnels et à défendre une école publique de qualité, protectrice et émancipatrice pour toutes et tous.

Retrouvez le détail de ce baromètre sur le site de l’Ipsos : https://www.ipsos.com/fr-fr/plus-dun-francais-sur-deux-juge-le-systeme-educatif-mauvais