BAC : une épreuve de maths en première dès 2026

Les objectifs affichés
Il s’agit d’évaluer le niveau d’acquisition des contenus et compétences attendus dans les programmes de mathématiques des classes de seconde et première du lycée. On comprend également dans le texte du CSP que le souhait est d’établir un niveau « objectif » en mathématiques par une épreuve nationale.
Nul doute que les résultats seront utilisés, entre autres choses, dans le cadre de l’orientation post bac, par les commissions d’évaluation des vœux, pour classer les dossiers dans les filières scientifiques sélectives. Pour ces dernières, cela pourrait répondre très partiellement à la difficulté de prendre en compte les différences de notation entre les lycées et entre les enseignants. Il faudra malgré tout être vigilant pour que cette épreuve, somme toute modeste, ne prenne pas trop d’importance dans les critères d’évaluation des candidatures lors de l’orientation.
Le calendrier
La première épreuve aura lieu en juin 2026. C’est-à-dire pour les élèves se trouvant en seconde cette année et qui devraient avoir leur baccalauréat en 2027. Des « sujets zéro » devraient être élaboré d’ici à juin 2025 pour calibrer et tester cette nouvelle épreuve.
La mise en place de cette nouvelle épreuve sera une contrainte supplémentaire pour les personnels de direction dans l’organisation de la fin de l’année au lycée. Elle nécessitera de mobiliser des ressources humaines et matérielles qui sont déjà très sollicitées pendant cette période. Ainsi les services administratifs des établissements et des rectorats (division examens et concours), déjà sous dotés, devront eux aussi être sollicités. Par ailleurs, des formations devraient être prévues pour les enseignants concernés. Les corps d’inspection sont donc également mobilisés. On voit bien que rajouter cette nouvelle épreuve n’est pas anodin et que cela ne se fera pas d’un claquement de doigt. On peut par contre redouter que cela ne se fasse à moyens constants ! L’UNSA Éducation est et restera vigilante, aux côtés de ses syndicats, pour que l’accompagnement soit à la hauteur des enjeux.
Les modalités
Il y aurait trois épreuves différentes en fonction des voies d’orientation en première :
- première technologique ;
- première générale sans spécialité mathématiques ;
- première générale avec spécialité mathématiques.
Si on comprend bien la volonté de s’adapter aux trois programmes différents qu’auront suivi les élèves en première, on imagine que cela complexifiera encore un peu plus la mise en œuvre évoquée plus haut. Le CSP annonce que l’introduction de cette nouvelle épreuve sera accompagnée d’aménagements dans tous les programmes concernés (seconde et première). Là aussi, encore un travail supplémentaire pour tous les acteurs…
L’épreuve
Le schéma de l’épreuve serait le même quel que soit le parcours de l’élève. L’épreuve notée sur 20, sans calculatrice autorisée, durerait deux heures et serait décomposée en deux parties principales :
- la première sur 8 points serait un questionnaire à choix multiples et à réponse unique évaluant des automatismes. Cette partie serait commune aux trois profils évoqués ci-dessus ;
- la deuxième sur 12 points contiendrait deux à trois exercices et serait différente pour chaque profil évoqué et en rapport avec les programmes de première.
Pourquoi interdire la calculatrice alors que c’est un outil du quotidien ? Pourquoi évaluer des automatismes alors que l’on pourrait plutôt évaluer la capacité de raisonnement des futurs citoyens et leurs connaissances des outils mathématiques servant cette compréhension sur des enjeux sociétaux ? Attendons de voir les « sujets zéro » mais on peut craindre une épreuve couleur sépia, à la recherche illusoire d’un temps passé.
Conclusion
On voit bien qu’un travail bâclé, celui de la réforme du lycée et du baccalauréat « Blanquer », est une source de désorganisation pour celles et ceux qui suivent et qui doivent corriger sans cesse ces erreurs ou manquements initiaux. L’exemple des mathématiques est parlant tellement il est caricatural. Il aura fallu 6 ans pour en arriver finalement à cette nouvelle mouture, après la suppression initiale des mathématiques du tronc commun contre l’avis de tous. On ne peut que déplorer cet état de faits et exhorter les politiques et l’administration à agir différemment pour les réformes qu’ils mènent.
L’UNSA Éducation revendique que la définition et l’évaluation de la politique éducative ne se limite pas à la responsabilité des seuls décideurs politiques mais puisse relever d’une démarche commune qui implique et responsabilise tous les acteurs, usagers et partenaires concernés ainsi qu’elle soit inscrite dans un temps long et dans le respect de tous. L’ensemble du système éducatif doit bénéficier d’une démarche d’évaluation scientifique et rigoureuse, indépendante des ministères, s’appuyant sur des comparaisons européennes et internationales, mobilisant les acteurs (décideurs, professionnels et usagers).