Accélérer l’écologisation de l’École

Nous savons que les crises environnementales bouleversent déjà nos sociétés. L’École ne peut rester en retrait, au risque de laisser les jeunesses désarmées face à un avenir marqué par le dérèglement climatique. Elle doit devenir un lieu où l’on apprend non seulement à comprendre les mécanismes scientifiques, mais aussi à agir, à coopérer, à inventer de nouveaux modèles de vie et de production. Cela suppose une approche systémique et systématique : les savoirs, les pratiques quotidiennes et les projets collectifs doivent converger pour donner du sens et de la cohérence.

Ainsi, l’Unesco a décidé de pousser les États à s’emparer de l’éducation au changement climatique. Une autre dénomination, qui n’est pas superflue car l’éducation au changement climatique aide les individus à comprendre les conséquences de la crise climatique et à y faire face en leur transmettant les connaissances, les compétences, les valeurs et les attitudes nécessaires pour devenir des acteurs du changement. Autant par l’action individuelle, que par l’empowerment collectif.

Concrètement, il faut investir dans la formation des personnels. Les enseignants de toutes disciplines, les CPE, les personnels de vie scolaire, de santé et du social, administratifs et techniques doivent être associés à cette transition. Chacun, à sa place, contribue à créer une culture écologique commune. Il est temps que la formation initiale et continue intègre ces enjeux de manière systématique, et que des ressources, outils et accompagnements soient disponibles pour tous. L’enjeu est de dépasser le cercle limité des personnels déjà engagés, et de mobiliser très largement plus d’un million d’agents, professionnels  des métiers de l’éducation.

Accélérer, c’est aussi transformer les lieux d’éducation : bâtiments plus sobres en énergie, cantines responsables, mobilités repensées. Les établissements peuvent devenir des laboratoires vivants de la transition, à condition que l’État et les collectivités y consacrent des moyens réels. Sans cela, l’écologisation restera une belle idée sans traduction concrète.

Enfin, l’École doit entendre l’éco-anxiété des jeunes. Nombre d’élèves, d’étudiant·es expriment leur inquiétude face au futur. Plutôt que de minimiser ce ressenti, il faut l’accueillir, l’accompagner et le transformer en levier d’engagement. Donner des espaces d’expression, valoriser les initiatives locales, soutenir les projets collectifs, c’est permettre aux jeunes de ne pas subir, mais d’agir.

Réformistes, à l’UNSA Éducation, nous savons que les changements profonds prennent du temps. Mais nous savons aussi que l’urgence écologique n’attendra pas. C’est pourquoi l’École doit dès aujourd’hui accélérer sa mutation, avec ambition, méthode et moyens. C’est pourquoi, nous investissons sérieusement la commission spécialisée du CSE (Conseil Supérieur de l’Éducation), focalisée sur la transition écologique, afin de porter une demande de transformation accélérée et accompagnée, auprès des ministères, des décideurs politiques. L’écologisation de l’éducation n’est pas un supplément d’âme : c’est une condition pour préparer un avenir vivable et juste pour tous.

En complément, code de l’éducation en vigueur :

Article L111-2 du Code de l’éducation :

La formation scolaire favorise l’épanouissement de l’enfant, lui permet d’acquérir une culture, le prépare à la vie professionnelle et à l’exercice de ses responsabilités d’homme ou de femme et de citoyen ou de citoyenne. […] Elle développe les connaissances scientifiques, les compétences et la culture nécessaires à la compréhension des enjeux environnementaux, sanitaires, sociaux et économiques de la transition écologique et du développement durable.

Article L121-8 :

L’éducation à l’environnement et au développement durable, à laquelle concourent l’ensemble des disciplines, permet aux élèves de comprendre les enjeux environnementaux, sanitaires, sociaux et économiques de la transition écologique et du développement durable. Elle est dispensée tout au long de la formation scolaire, d’une façon adaptée à chaque niveau et à chaque spécialisation, afin de développer les connaissances scientifiques et les compétences des élèves en vue de leur permettre de maîtriser ces enjeux, notamment ceux relatifs au changement climatique, à la santé environnementale et à la préservation de la biodiversité terrestre et marine, sur l’ensemble du territoire national, de maîtriser des savoir-faire et de préparer les élèves à l’exercice de leurs responsabilités de citoyen. Le ministère chargé de l’éducation nationale garantie les contenus, les modalités de mise en pratique de ces contenus et la cohérence du déploiement de l’éducation à l’environnement et au développement durable dans le cadre scolaire.