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Classe de sixième : annonces dans la presse et mépris des personnels

Suppression de la technologie. Heure de soutien ou d'approfondissement. “Devoirs faits” obligatoire. Le ministère manifeste, une fois de plus, son peu d’égard envers les personnels en annonçant en janvier par voie de presse, sans aucune concertation préalable, des décisions qui vont impacter significativement les moyens humains et les fonctionnement des établissements.

Les enseignant∙e∙s de technologie et, en premier lieu, les personnels contractuels se demandent ce que deviendra leur poste l’an prochain.

  • Ce sont d’abord les contractuel∙le∙s qui feront les frais de ces annonces si elles se confirment. En effet, dès la rentrée 2023/2024, le nombre d’heures de technologie dans chaque collège pourrait baisser et nombre de blocs de moyens provisoires (BMP) pourraient disparaître. Que deviendront ces contractuel·le∙s alors même qu’il s’agit déjà d’une discipline en tension qui peine à recruter et que beaucoup de postes sont vacants ? Le vivier d’enseignant∙es pourrait encore se tarir. Dans tous les cas, environ 2200 contractuel∙le∙s, rien que dans le secteur public, apprennent dans la presse avec une brutalité sans nom qu’ils n’auront probablement plus de travail l’an prochain.

  • Les titulaires ne sont pas en reste car leurs postes sont également menacés de disparition. Combien de titulaires subiront une mesure de carte scolaire, les obligeant à être mutés ailleurs, parfois à plusieurs dizaines de kilomètres ? Le cycle 4 devrait être renforcé mais ce ne serait qu’un an plus tard et cela reste, à ce jour, une promesse en l’air. Le gouvernement est-il prêt à s’engager formellement à ce qu’il n’y ait aucune mesure de carte scolaire ? C’est bien peu probable.

  • Quand bien même les postes ne disparaîtraient pas, il s’agira d’une forte dégradation de leurs conditions de travail avec des postes partagés entre plusieurs établissements et les déplacements coûteux en cette période d’inflation. Certains coordonnateur∙trice∙s perdront également leur indemnité pour mission particulière, se retrouvant seul∙e dans leur discipline.

Les chef∙fe∙s d’établissement sont une nouvelle fois placé∙e∙s en situation difficile alors qu’il leur est demandé d’anticiper la préparation de la rentrée suivante dès le mois de novembre. Sans qu’aucune information officielle ne leur ait été transmise, ils/elles apprennent ces annonces par voie de presse, reçoivent en même temps les dotations globales horaires (DGH) et doivent répondre à des inquiétudes légitimes des enseignant∙e∙s et des parents d’élèves.

  • Il n’y a pas à ce jour de textes réglementaires qui permettraient, quoique l’on puisse penser de ces mesures, de préparer sereinement la répartition des heures par niveau et par discipline.

  • Les chef∙fe∙s d’établissements se retrouvent soumis à des injonctions souvent contradictoires entre les textes qu’ils/elles doivent appliquer à date, les consignes fluctuantes des Recteurs d’une académie à l’autre et les annonces faites dans la presse.

  • Ils/Elles doivent faire des choix, ou les repousser, créant ainsi des tensions entre les enseignant∙e∙s des différentes disciplines.

  • De fait, cela occasionnera d’office la disparition de l’enseignement intégré des sciences et technologies (EIST) pour les collèges qui s’y sont engagés.

Les IA-IPR sont également dans une position très inconfortable à cause de cette méthode de communication et cela provoque au mieux de l’incompréhension ou du doute.

  • C’est vers eux que se retournent bien souvent les enseignant∙e∙s et les chef∙fe∙s d’établissements en recherche d’informations supplémentaires concernant les annonces lues à travers des forums, sur les réseaux sociaux ou dans la presse.

  • Or les IA-IPR sont aussi mis devant le fait accompli et n’ont aucun élément supplémentaire à leur donner à ce jour, car l’inspection générale semble être autant dans l’ignorance que nous le sommes toutes et tous.

L’UNSA Éducation dénonce cette manière de faire, au-delà du contenu des annonces, car, après la sidération, elle plonge le monde éducatif dans un trouble et une cacophonie stérile et met l’ensemble des personnels dans la plus grande difficulté. Les décisions ne doivent pas se prendre dans les seuls cabinets ministériels, sans une réelle concertation avec l’ensemble des acteurs éducatifs. Là où il faudrait de la stabilité et une vision d’ensemble, le ministère crée encore bien inutilement des tensions sans apporter de solution aux vrais problèmes de l’École. Un état critique a été atteint. Pour l’UNSA Éducation, il faut que le système éducatif soit piloté en faveur de la réussite de toutes et tous et dans le respect des personnels.

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